Les petits ghettos polonais (Nazisme - 2ième guerre mondiale)
179. Tarnopol
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Tarnopol : la synagogue |
Tarnopol est une ville d’Ukraine, qui entre les deux guerres appartient à la Pologne et est annexée en 1939 par l’URSS. Les Juifs y vivent depuis une longue période et constituent la majorité de la population. En 1939, 18.000 Juifs habitent la ville.
Le 2 juillet 1941, la Wehrmacht entre dans la ville. Deux jours plus tard débute un pogrom qui dure une semaine (4 - 11 juillet) et auquel particiepent les Allemands et les Ukrainiens: à la fin du pillage, 5.000 Juifs sont morts, massacrés. En juillet et août arrive la série de décrets restrictifs classiques contre les Juifs et des centaines d’entre eux sont arrêtés et sélectionnés pour le travail dans des camps. En septembre un ghetto est installé. Il est clôturé début décembre. Le Judenrat attribue les maisons du ghetto, recense ses habitants et établit des listes pour le travail obligatoire. En automne et durant l'hiver 1941 - 1942, le Judenrat est obligé d’envoyer des groupes de jeunes dans les camps de travail installés dans le secteur, comme Kamionka, Hluboczek Wielki et Borki Wielkie.
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Tarnopol : la synagogue détruite par les SS |
Début 1942 les Allemands écartent le Président du Judenrat, Gustav Fischer, pas assez docile, et le remplacent par Jakob Lipe. Le 23 mars 1942, une «Aktion» arrête 700 Juifs qui sont emmenés dans la forêt de Yanovka et y sont massacrés. A la suite de cette tuerie de masse, le Judenrat ouvre plusieurs ateliers dans le ghetto pour assurer des travaux essentiels à l'économie allemande, dans l'espoir de gagner une certaine immunité et d’éviter ce genre d’actions meurtrières. Mais en juillet les tueries se font plus nombreuses et une «Grossaktion» est menée du 27 au 30 août: plus de 3.000 personnes, vieillards et malades sont arrêtés et envoyés à Belzec. Et environ 100 hommes envoyés dans les camps de travail du secteur. Début septembre, les Allemands réduisent la surface du ghetto et les conditions de vie se dégradent rapidement. Un nouvelle «Aktion» à lieu le 30 septembre 1942: le Judenrat reçoit l’ordre de rassembler 1.000 personnes, mais il s’en trouve incapable. Les Allemands agissent alors directement et réusnissent 800 personnes qui sont mises dans un convoi et envoyée à Belzec. Deux autres «Aktionen» ont lieu dans la première quinzaine de novembre, qui envoient 2.500 Juifs supplémentaires dans les chambres de Belzec.
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Tarnopol : exhumation des corps des juifs massacrés. 1945 |
Début 1943, un camp de travail est établi dans le secteur du ghetto: les Juifs «aptes» y sont enfermés et vont travailler pour les entreprises allemandes. Les Juifs de l’autre partie du ghetto tentent de s’infiltrer dans le camp, certains qu’ils y seraient épargnés. Les 8 et 9 avril 1943, effectivement, 1.000 personnes du ghetto sont arrêtées, emmenées et exécutés dans des fosses creusées aux alentours de la ville. Les meurtres sporadiques continuent en avril et mai, jusqu’à la liquidation finale qui à lieu le 20 juin 1943. Ce jour là , les Allemands ratissent le ghetto. Malades et vieux sont liquidés sur place. Les autres sont emmenés hors de la ville et massacrés. Le camp de travail est fermé le 22 juillet, tous ses détenus exécutés hormis un groupe d'ouvriers maintenus vivants durant deux semaines pour trier toutes les affaires des victimes. Au début d'août ils sont exécutés à leur tour. Allemands et Ukrainiens continuent la chasse aux Juifs cachés dans la ville «aryenne» et dans les forêts voisines. Beaucoup tombent entre leurs mains jusqu’aux derniers jours de l’occupation.
Quand les troupes soviétiques reprennent la ville, il reste 150 Juifs qui sortent de leurs cachettes…
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