Les petits ghettos polonais (Nazisme - 2ième guerre mondiale)
119. Otwock
Otwock est une ville de la région de Varsovie, connue comme centre de cure. Une communauté juive de 14.200 personnes y habite en 1939. En octobre 1939, un mois après l’occupation de la ville, les nazis incendient toutes les synagogues. En été 1940 quelques centaines de jeunes hommes sont expulsés dans le camp de travail de Tyszowce. Un ghetto fermé est établi en janvier 1941. Les conditions de vie y sont telles que le typhus fait son apparition et, avec la famine régnante, tue plus de 2.000 personnes. Un an après, 150 jeunes hommes sont expulsés au camp nouvellement ouvert de Treblinka, où ils sont parmi les premières victimes. En avril 1942, 400 Juifs sont expédiés au camp de travail de Karczew.
La grande déportation au camp d’extermination de Treblinka commence en août 1942. Environ 7.000 Juifs sont exterminés à Treblinka, alors que 3.000 autres, qui tentent de faire de la résistance passive en se cachant sont découverts et tués sur place entre le 19 et le 30 août 700 Juifs réussissent à fuir dans les forêts environnantes mais sont recherchés durant plusieurs jours et exécutés par les Allemands. Le camp de travail de Karczew est liquidé le 1 décembre 1942. Après la guerre environ 400 Juifs sont revenus dans la ville, mais par la suite ils ont tous quitté la Pologne.
C’est du ghetto d’Otwok qu’est parvenu le poignant témoignage de Calel Perechodnik, un ingénieur agronome ayant fait ses études à Toulouse, mort à Varsovie en 1944, qui s’engage dans la police juive du ghetto, persuadé que cette position lui permettra de préserver les siens… Il échappe à la déportation, se cache dans la partie «aryenne» de Varsovie, et y rédige ses mémoires, entre le 7 mai et le 19 août 1943, «Suis-je un meurtrier ?». Il écrit afin de survivre à une mort qu’il estime certaine, mais aussi pour perpétuer la mémoire de sa femme qu’il a lui-même conduite sur le lieu de rassemblement en vue de la déportation.
Chapitre précédent | Chapitre suivant |