Les petits ghettos polonais (Nazisme - 2ième guerre mondiale)
123. Parczew
Forêt de Parczew : partisans juifs du groupe Grynszpan en 1943 |
Il y a 5.000 Juifs à Parczew le 1 septembre 1939 lorsque la Wehrmacht attaque la Pologne. La communauté vit dans une relative tranquillité jusqu’en été de 1942. A l’été arrivent les 2.500 Juifs du ghetto de Kock. A partir du 19 septembre 1942, les Allemands commencent à rafler des gens et à former de convois visant à transporter les Juifs de la ville et des milliers d’autres des environs à Treblinka. Connaissant le sort qui les attend, des milliers de Juifs s’enfuient dans l’immense forêt de Parczew (Lasy Parczewskie). Ils y forment des «camps familiaux» vivant dans la forêt dans d’épouvantables conditions. Les Allemands montent des opérations spéciales de «Judenjagd», chasse au Juif... Trois opérations, la première en novembre et les deux autres en décembre aboutissent à l’extermination de centaines de ces familles juives. De nombreux Juifs meurent de faim, de froid et de maladie dans la forêt.
Deux de ces camps familiaux composés de quelques centaines de Juifs réussissent à passer l’hiver 42-43 dans la forêt et à échapper aux Allemands: «Altana» et «Tabor». Mais ils sont confrontés à des bandes d’anciens prisonniers de guerre de l’armée rouge qui vivent aussi dans la forêt et ne songent qu’à profiter de la situation. Ils s’en prennent aux Juifs et aux femmes. L’une d’elles est assassinée par un russe qui tentait de la violer… L’assassin est tué à sont tour par un partisan Juif… Finalement, seuls 200 Juifs environ réussissent à survivre dans la forêt et sont libérés en juillet 1944 par l’Armée Rouge.
Durant l’année 1943, un bataillon de guérilleros, sous le commandement d'un officier Juif polonais, Alexander Skotnicki, s’établit dans la forêt de Parczew et en fait sa base opérationnelle. Son objectif principal est la ligne de chemin de fer Lublin – Siedlce par laquelle passent de nombreux convois militaires. Un de ses détachements, formé de Juifs de Parczew, est commandé par Jechiel Grynszpan. Ne disposant au départ que de deux fusils et d’un pistolet, il réussit après une série de coups de mains à faire main basse sur 7 fusils, des munitions et quelques grenades. Environ 150 de ces partisans vont réussir à survivre.
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