Les petits ghettos polonais (Nazisme - 2ième guerre mondiale)
100. Minsk Mazowiecki
Minsk Mazowiecki est une ville du district de Varsovie. Avant la guerre mondiale, environ 5.000 Juifs y vivent sur une population totale de 17.000 personnes. La Wehrmacht occupe la ville le 13 septembre 1939 et les soldats commencent immédiatement à piller les biens Juifs et à enrôler des Juifs pour le travail forcé. De nombreux Juifs se sauvent à l'est en Union soviétique, mais à Minsk Mazowiecki arrivent de nombreux réfugiés Juifs de Varsovie et des régions de la Pologne annexées par le Reich.
Fin 1939 les Allemands nomment un Judenrat de vingt - quatre membres et plus tard mettent sur pied une force de police juive. Le 25 octobre 1940, un ghetto est établi. 5.242 Juifs y sont entassés dans des conditions de vie extrêment difficiles. Le Judenrat met sur pied une cantine et un hôpital, mais malgré cela une épidémie de typhus éclate durant l’hiver 1940 – 1941.
Le 21 août 1942, le ghetto est cerné par des centaines de SS, de gendarmes allemands, de policiers polonais, et d’auxiliaires ukrainiens, lituaniennes et lettons. Plus de 3.500 Juifs sont concentrés sur la place du marché, où ils sont dépouillés de tous leurs objets de valeur avant d'être envoyé à Treblinka à l'aube du 22 août. Environ 1.000 personnes, malades ou âgées, enfants, et Juifs qui tentent de se défendre, sont exécutés dans les maisons et les rues durant l’»Aktion». Les membres du Judenrat sont exécutés par les Allemands dans les locaux du quartier général de la SS.
370 ouvriers et artisans Juifs restent dans le ghetto, employés dans les usines de Wehrmacht et l'usine d'acier de Rudzki ; 220 d'entre eux sont logés dans un camp de travail établi par l'armée allemande dans trois baraques du le bâtiment scolaire de Kopernik. Avec le temps, une centaine de Juifs, dont des femmes et des enfants, qui avaient réussi à se soustraire à la première «Aktion», réussissent à vivre secrètement dans les bâtiments. En novembre 1942 environ 100 Juifs sont transférés dans la ville voisine de Kauszyn, et de là à Treblinka où ils sont gazés. Le 24 décembre 1942, 218 détenus du camp de Kopernik sont capturés et massacrés dans le cimetière Juif local.
Le 10 janvier 1943, les Allemands liquident le camp de Kopernik, qui contient toujours environ 300 prisonniers. Trente des Juifs du premier groupe qui se rendent au cimetière pour y être exécutés se rebellent et attaquent les gendarmes, blessant trois d'entre eux. Dans la confusion trois prisonniers parviennent à s’échapper, alors que la majeure partie du groupe est abattue. Les détenus rqui restent se barricadent dans le bâtiment scolaire, bombardant les Allemands de pierres, de coktails Molotov et de morceaux de fer. Aussi les SS incendient le bâtiment et les prisonniers meurent brûlés vifs. Les 104 Juifs qui travaillent dans l'usine de Rudzki sont épargnés jusqu’au 5 juin 1943, date à laquelle ils sont exécutés.
Il y a dans le ghetto 4 groupes de résistants qui se forment au cours du deuxième semestre de 1941. Ils projettent de rejoindre les partisans de la zone de Lublin en traversant le fleuve Bug. A cette fin ils établissent un QG souterrain et entrent en contact avec l’armée populaire polonaise (Gwardia Ludowa). En juin et juillet 1942, de l'argent est récolté dans le ghetto pour l'achat d’armes: 10.000 zlotys sont donnés par le Président du Judenrat. Puis les résistants, environ 100 hommes, se forment en trois groupes et s’évadent du ghetto. Un des groupes, celui de Jozef Wisniewski, est repéré près de la ville voisine d'Ukow par les paysans polonais qui avertissent les Allemands. Dans la bataille qui s’en suit, seul un résistant parvient à fuir. Les deux autres groupes réussissent leur fuite et rejoignent dans la forêt la Gwardia Ludowa où ils combattent sous les ordres de Stanisaw Dbrowski.
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