Peintre florentin, fils de Taddeo, Gaddi Agnolo (actif entre 1369 et 1396) fait son apprentissage en dans les ateliers de Giovanni da Milano et de Jacopo di Casentino. Il poursuit la la tradition de Giotto, à laquelle il ajoute se touche personnelle d’élégance décorative. Il est particulièrement remarquable pour son coloris pâle, qui influencera l'art gothique tardif raffiné des artistes de la génération suivante comme Lorenzo Monaco.
Ses chefs-d'œuvre sont les fresques du Palazzo Datini à Prato, les huit panneaux de fresques de la légende de la Croix du choeur de Santa Croce de Florence (après 1374), les portes du tabernacle de San Miniato al Monte à Florence et les fresques de la « Cappella della Sacra Cintola » du Dôme de Prato (1392-1395).
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Gaddi Agnolo : Couronnement de la Vierge. Vers 1380. Panneau de bois, 182 x 94 cm. Londres, National Gallery |
Ce couronnement de la Vierge est le panneau central d'un retable dont les volets sont perdus. Sa composition imite celle du « Couronnement » de Giotto de la chapelle Baroncelli un demi-siècle plus tôt. Entre ces deux œuvres, 1330 et 1380, peu d’évolution ; rien ne révèle une nouvelle approche picturale. Seules les proportions ont été allongées conformément à l'idéal d'élégance gothique… Les différences se situent dans de nouvelles nuances de de couleurs, et ce sont principalement ces nuances qui sont révélatrices du développement de la tradition florentine post giottesque.
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Gaddi Agnolo : Florence, Santa Croce : vue intérieure sur le choeur |
Voici l’intérieur de l'église franciscaine Santa Croce de Florence : au centre, la « capella majore », l’abside principale et le maître-autel avec le cycle des fresques d’Agnolo Gaddi (1388-1393) et à droite, la chapelle Bardi avec le cycle de fresques de Giotto (1320).
| Gaddi Agnolo : Découverte de la vraie croix. 1380s. Fresque. Florence, Santa Croce |
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| Gaddi Agnolo : Découverte de la vraie croix, détail. 1380s. Fresque. Florence, Santa Croce |
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Le cycle des fresques de la Légende de la Vraie Croix provient de la « Légende Dorée », ouvrage rédigé en latin par Jacques de Voragine entre 1261 et 1266 qui raconte la vie de 180 saints, saintes et martyrs chrétiens ainsi que certains épisodes de la vie du Christ et de la Vierge, suivant le calendrier liturgique, en s’inspirant de certains évangiles apocryphes. Ces fresques vont servir de modèle pictural chez les Franciscains au siècle suivant, comme le montre par exemple le cycle de fresques de Piero della Francesca à Arezzo... Ici, le cycle raconte l'histoire de la croix du Christ, qui, selon la tradition, a été faite à partir d'un arbre planté sur la tombe d'Adam par son fils Seth.
Les personnages d’Agnolo dérivent essentiellement du style statique de son père Taddeo dans les fresques de la chapelle Baroncelli : mais on reconnaît bien sa main est dans leurs formes allongées, leurs poses élégantes, leurs regroupements suggérant des volumes dans le paysage, et leur positionnement dans des espaces bien ouverts. Tout au long des fresques, les personnages sont bien individualisés, particulièrement les visages, ce qui laisse à penser qu'ils ont été tirés de la vie quotidienne. Le jeu de lumière dans les différentes scènes renforce la solidité des bâtiments et celle des paysages sur fond sombre. Les couleurs des costumes sont plus légères que dans les premières fresques, l'ensemble du cycle se renforçant en vivacité à mesure de l'animation de ses personnages. Ces fresques marquent le point d’orgue mais aussi la fin de tout ce long développement de la peinture du XIVè siècle à Santa Croce, qui à débuté par les fresques de Giotto à la chapelle Bardi, inaugurant toute une nouvelle manière de décrire une narration.
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Gaddi Agnolo : Le triomphe de la croix. 1380s. Fresque. Florence, Santa Croce |
L'abside gothique de Santa Croce a été décorée de fresque dans les années 1380. Sur les deux murs latéraux de l'histoire de la Sainte Croix. L'Exaltation de la Croix est la dernière et la plus importante scène du cycle. Il y a trois dans cette fresque trois scènes représentées : à gauche, la décapitation de Chosroes, roi de Perse, pour l'occupation de Jérusalem et le vol la croix ; au centre, l’arrivée d’Heraclius à Jérusalem avec le Croix retrouvée ; à droite, Heraclius pieds nus porte la croix à Jérusalem.
Il n'ya pas de différence dans la taille des personnages, donc pas de perspective. La majorité des personnages sont traités de profil. Traditionnellement, on considère que l'homme se tenant debout à côté du bourreau est le peintre lui-même.
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Gaddi Agnolo : Le triomphe de la croix, détail. 1380s. Fresque. Florence, Santa Croce |
L'image montre le deuxième tableau de la partie inférieure de la paroi gauche de l'abside. La scène représente trois épisodes de l'histoire de la croix : l'hommage à Chosroes, roi de Perse, le Rêve d’Heraclius et le combat entre Heraclius et le fils de Chosroes.
| Gaddi Agnolo : La préparation de la croix. 1380s. Fresque. Florence, Santa Croce |
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| Gaddi Agnolo : Crucifixion. 1390-1396. Tempera sur bois, 57,5 x 77 cm. Florence, les Offices |
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| Gaddi Agnolo : Madone et enfant (fragment). Fresque. Prato, Musée de la peinture murale |
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