Andrea da Firenze (Andrea Bonaiuti ou Andrea di Bonaiuto), est un peintre italien de l'école florentine actif entre 1343 et 1377. A partir de janvier 1346, il est inscrit dans la corporation de l'Arte dei Medici e Speziali à Florence. Les plus anciennes peintures qu’on lui connaît suggèrent qu'il a sans doute été formé dans l'atelier d'Andrea di Cione. Le petit triptyque portable de la Vierge à l'Enfant avec des saints et des anges (Panneau central au Statens Museum for Kunst de Copenhague ; panneaux latéraux de la Nativité et de la Crucifixion au Museum of Fine Arts de Houston), montre l'influence de Banco di Maso et du maître de la chapelle Strozzi au Chiostrino dei Morti de Santa Maria Novella à Florence.
L’œuvre majeure d’Andrea da Firenze sont les fresques de la salle capitulaire du couvent de l'église de Santa Maria Novella, appelé ensuite Cappellone degli Spagnoli de Santa Maria Novella de Florence, réalisées vers 1365. Il s'agit d'une église de l'Ordre des Dominicain, et les fresques illustrent le Triomphe de la Foi et de la doctrine dominicaine, œuvre de propagande et de renforcement idéologique des Dominicains.
Œuvres :
- Tabernacle de la Madone trônant avec l’enfant et Sainte Apollonia. Florence, Via San Gallo ;
- Fresques de la « Cappellone degli Spagnoli », Santa Maria Novella, Florence : Pentecôte, résurrection, navicelle (attribuée à un élève), triomphe de l’ordre des Dominicains ;
- Cycle de la vie de San Ranieri au Camposanto de Pise (1377) : Conversion de San Ranieri, le saint renonce à ses biens, tentation et miracles du saint, voyage et retour du saint, miracle de Messine…
La passion et la résurrection.
| Andrea di Bonaiuto : Crucifixion. 1365-1368. Fresque, largeur : 11,6 m. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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Cette grande scène de la Passion et de la Résurrection du Christ se trouve sur le mur en face de l'entrée de la chapelle. Plutôt que de peindre de petits panneaux racontant chacun une scène différente, à la manière de Giotto, Andrea da Firenze choisit de relater le récit de la Passion dans un mode continu, comme dans un film, commençant le récit par le portement de la croix, en bas à gauche. Dans cette scène, les croix des deux larrons créent des axes dans l'espace.
| Andrea di Bonaiuto : la Crucifixion 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : Crucifixion 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : le portement de la croix. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : la descente du Christ dans les limbes. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : la descente du Christ dans les limbes, détail. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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Le triomphe de l’Eglise.
| Andrea di Bonaiuto : le triomphe de l’église et la Navicella 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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Intérieur de la salle capitulaire de Santa Maria Novella à Florence. La salle est aujourd’hui connue sous le nom de « Chapelle des Espagnols » en raison de son utilisation au XVIè par la communauté des Espagnols de Florence. Les fresques ont été commandées par Buonamico Guidalotti.
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Andrea di Bonaiuto : Le chemin du salut ou le triomphe de l’Eglise. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
On retrouve dans ces fresques d'Andrea da Firenze l'oeuvre terrestre de l'Eglise, symbolisée en bas à gauche par la cathédrale de Santa Maria del Fiore, alors en construction et qu'Andrea a représentée d'après le modèle proposé en 1367, sans oublier d'exalter le rôle des dominicains, représentés par le fondateur, saint Dominique, au centre du panneau.
| Andrea di Bonaiuto : Le chemin du salut ou le triomphe de l’Eglise, détail. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : Le chemin du salut ou le triomphe de l’Eglise, détail : les vices et les péchés. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : Le chemin du salut ou le triomphe de l’Eglise, détail : les vices et les péchés. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : le triomphe de saint Thomas et l’allégorie des sciences. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : le triomphe de saint Thomas et l’allégorie des sciences, détail : l’allégorie des sciences sacrées. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : le triomphe de saint Thomas et l’allégorie des sciences, détail : l’allégorie des sciences profanes. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : le triomphe de saint Thomas et l’allégorie des sciences, détail : Averroès sous le trône de saint Thomas. 1365-1368. Fresque. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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| Andrea di Bonaiuto : la descente du saint Esprit. 1365-1368. Fresque de la voûte au dessus du triomphe de saint Thomas. Florence, Cappella Spagnuolo de Santa Maria Novella |
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Andrea di Bonaiuto : crucifixion. 1370-1377. Tempera sur bois, 33 x 22 cm. Vatican, Pinacothèque |
Au centre du petit groupe, le Christ cloué à la croix surmontée du panneau « INRI » Sa tête tombe sur l'épaule droite et des traces de la couronne d'épines avec du sang suintant de ses plaies sont visibles. La figure du Christ sur la croix est très similaire à celle de la fresque de la chapelle des Espagnols de Santa Maria Novella à Florence.
Marie est à la gauche de la croix, ses mains jointes dans un geste inhabituel, presque résigné, les yeux rivés sur son fils. A droite saint Jean l'Évangéliste est représenté dans une posture un peu plus active : il a joint ses mains devant sa poitrine, et son regard vers le Christ exprime sa tristesse et son incrédulité. Un moine dominicain est à genoux au pied de la croix et ses lèvres semblent baiser les pieds du Christ.
Deux anges pleurent de chaque côté de la croix. Celui de gauche couvre son visage avec une partie de son vêtement, et celui de droite soutient sa tête de sa main. Les anges capables d'exprimer des émotions ont été peints pour la première fois par Giotto. Cette mode sera très courante au Trecento.
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Andrea di Bonaiuto : Scènes de la vie de Saint Rainieri, détail. 1377. Fresque. Pise, Campo Santo |