Alsace : l’art roman en Alsace
2.3. Sculpture
Les premières œuvres (IXè-XIè)
Les grandes œuvres du XIIè
La sculpture romane, étroitement liée à l'architecture, n'a pas connu en Alsace le foisonnement qu'on lui connaît dans les grands centres tels que la Bourgogne ou la Provence, par exemple, sans doute par modestie de conception et de moyens. Mais sa séduction n'en est pas moindre ; elle a fait l'objet de nombreuses études particulières ou bien a été signalée dans l'ouvrage fondamental de R. Kautzsch, « Der romanische Kirchenbau in Elsass » (Fribourg. 1944). Mais c'est le mérite de R Will d'en avoir dressé l'inventaire exhaustif dans son « Répertoire de la Sculpture romane en Alsace » (Revue d'Alsace 1957), dégagé les particularités et les programmes iconographiques et proposé au bout de son étude la synthèse : « l’Art roman en Alsace ». C'est ainsi que plus d'une centaine d'édifices ou lieux de provenance d'œuvres conservées dans les collections publiques ou privées ont été relevés et des ateliers définis selon leur style.
Certaines pièces, du fait de l'imprécision de leur provenance ou du caractère particulièrement fruste de leur facture ou de leur état de conservation constituent des témoignages isolés d'époques plus lointaines.
2.3.1. Les premières œuvres (IXè-XIè)
Les premières œuvres les plus remarquables, très éparses, sont encore de facture relativement frustes. La rareté des œuvres de haute époque, et leur manque de contexte empêchent de tenter une synthèse. A signaler :
- le tombeau à médaillons et frise d'entrelacs du sarcophage des moines de Murbach massacrés par les Hongrois en 939, de facture carolingienne ;
- le tombeau de Bereswinde et d'Adalric au couvent du mont Sainte Odile (anciennement Hohenbourg), du XIè ;
- les premiers chapiteaux de la crypte de la cathédrale de Strasbourg, aux corbeilles ornées de monstres et de rinceaux noués ;
- les chapiteaux de la chapelle Saint Sébastien de Neuwiller lès Saverne.
- l'Agnus Dei en réserve dans un médaillon sous l'arc de décharge de l'église d'Altenstadt, que l'inscription de la tablette de couronnement faisant mention de l'abbé Liuthard de Wissembourg (1002-1032) date parfaitement.
- le couvercle de sarcophage à arcade géminée et à rosaces de Bergholtz (Haut-Rhin), XIè siècle.
- le linteau à figures allégoriques d'un jardin du Paradis, provenant de la porte méridionale de l'église de Bergholtz-Zell, vers 1049.
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Altenstadt: linteau et tympan du portail d’entrée provenant sans doute de Wissembourg |