Alsace : l’art roman en Alsace
2. L’art roman en Alsace
Généralités
Architecture
Sculpture
Peinture, enluminure et vitrail
Objets d’art : ferronnerie et orfèvrerie
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Carte de l’Alsace romane |
2.1. Généralités
2.1.1. L’architecture
L'architecture romane en Alsace ne présente pas une unité de formes, mais on peut y rattacher des monuments dont les dates de construction d’échelonnent de l'an Mil au début du XIIIe siècle.
2.1.1.1. Le XIè siècle
Restant très influencé par l’art carolingien et sont prolongement, l’art ottonien, le XIè siècle alsacien voit se construire des édifices à « plan centré » (rotonde d’Ottmarsheim, chapelle sainte Marguerite d'Epfig, chapelle Saint-Ulric d'Avolsheim, rotonde disparue de Sélestat) ainsi que des églises à plan basilical : trois nefs orientées d'Ouest en Est, un chœur à l'Est, avec ou sans transept. La plupart n'ont pas de clocher véritable comme on en construit au XIIè siècle.
| Ottmarsheim: un joyau de l’art préroman |
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| Epfig : la chapelle Sainte Marguerite, joyau de l’art roman alsacien du XI-XIIè |
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Un grand édifice, disparu et dont on connaît mal l'aspect, a été le grand modèle de la période : la cathédrale de Strasbourg bâtie par l'évêque Werner vers 1000-1015.
| Strasbourg : reconstitution de l’édifice ottonien |
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| Avolsheim : le groupe baptistère et église saint Ulrich |
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Les nefs de ces églises sont en général couvertes d'une simple charpente, le mur est fait de moellons recouverts d'un crépi. Les voûtes sont rares : cul-de-four dans les absides, voûte en berceau (Epfig) et voûtes d'arêtes sur de petites surfaces, avant tout dans les cryptes (ainsi à Andlau et Strasbourg).
| Strasbourg, cathédrale: la crypte romane |
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2.1.1.2. Le XIIè siècle
Le XIIè prolonge partiellement les traditions du siècle précédent, mais avec de grands changements, dus en particulier à des influences extérieures diverses. Le plan est essentiellement basilical, avec transept, mais le chœur n'a pas de déambulatoire.
| L’abbatiale de Marmoutier vue de la route de Reutenbourg |
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| Sélestat, église sainte Foy |
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| Guebwiller: saint Léger |
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Il faut souligner quelques particularités innovantes :
- la qualité générale de la construction, avec l'emploi systématique de la pierre de taille.
- le développement des tours, à la croisée du transept et en façade, avec parfois un imposant massif monumental à l'Ouest abritant un porche à plusieurs étages (Marmoutier).
- l'apparition de la voûte d'ogives, dès sans doute la première moitié du siècle Le plus souvent, à une travée de la nef couverte d'une voûte d'ogives, correspondent dans chaque bas-côté deux travées couvertes d'une voûte d'arêtes.
| Feldbach: l’église romane du prieuré |
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| Sigolsheim : façade occidentale de l’église des saints Pierre-et-Paul |
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| Kaysersberg, église sainte Croix : le portail |
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| Gueberschwihr: l’église saint Pantaléon et son clocher roman |
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2.1.2. Le décor
Le décor se caractérise par l'animation de la surface du mur extérieur grâce aux « bandes lombardes » que l'on retrouve un peu partout en Alsace.
| Andlau : le porche de l’abbatiale |
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| Avolsheim : le baptistère Saint Ulrich : les fresques du XIIè |
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A l’intérieur, les peintures murales ont pu être fréquentes, mais il en reste extrêmement peu (Avolsheim). Les vitraux ont disparu pour la plupart, et l'essentiel pour la période peut se voir à Strasbourg (Musée de l’œuvre Notre-Dame et cathédrale).
La sculpture décorative est la plupart du temps présente :
- aux tympans des portails et aux linteaux : tympans d'Andlau, Sigolsheim, Eguisheim, Kaysersberg...
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Sigolsheim: le tympan de l’église romane |
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Andlau, abbatiale sainte Richarde : frise sculptée du massif occidental. Le jardin d’Eden |
- aux chapiteaux : les plus beaux conservés sont ceux du cloître d'Eschau conservé au Musée de l’œuvre Notre-Dame à Strasbourg ;
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Mutzig : fragment de dalle romane représentant le Christ bénissant dans sa mandorle. XIIè. Strasbourg, musée de l’œuvre |
- plus rarement, sur des reliefs disposés apparemment au hasard ou en frise sur le mur (Marmoutier, Andlau, Lautenbach).
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Lautenbach : sculptures du piédroit du portail |
Le décor, comme l’architecture, évolue entre le XIè et le XIIIè :
- Au début du XIè siècle et jusqu’à 1140 environ : c’est un simple décor en méplat, souvent sur un fond en cuvette ;
| Avolsheim : le baptistère Saint Ulrich : les fresques du XIIè |
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| Marlenheim : tympan de l’église, du XIIè : le Christ remet les clefs à Pierre et le livre à Paul |
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- De 1140 à 1190, le relief se détache nettement plus du fond et les formes prennent un certain volume, l'animation de la surface étant souvent créée par un jeu véritable de petits plis et non plus de simples incisions dans la pierre.
| Rosheim: saints Pierre et Paul : le chevet et ses sculptures |
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| Hattstatt, sainte Colombe: chapiteau de l’arbre de Jessé |
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- De 1190 à 1240 se manifeste une influence du style classique byzantin (sobriété et monumentalité) mais aussi du style gothique, cependant peu accepté.
| Kaysersberg, église Sainte Croix. Détail du tympan |
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Le bas-relief reste la règle générale. Les motifs représentés sont religieux aux tympans (le Christ entre Pierre et Paul...) et présentent sur les chapiteaux et les frises des motifs floraux ou animaliers souvent stylisés ou des ornements géométriques.
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Murbach : sculpture du chevet |
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