Alsace : l’art roman en Alsace
8. Lautenbach : la collégiale Saint Miche et Saint Gangolf
Histoire
Plan et transformations
Le porche
Les sculptures
8.3. Le porche
Dans son gros oeuvre et dans le plus grand nombre de ses détails, le porche a gardé son caractère primitif malgré sa déposition en 1859. Ce porche est le plus riche d'Alsace à l'époque romane : ouvrant vers l'extérieur par un triplet, il comprend trois vaisseaux à deux travées chacun dont celui du milieu, plus large, aboutit au portail de la nef.
En façade, les piliers rectangulaires sont chargés d'un faisceau de baguettes qui répond à celles qui suivent les archivoltes. Une demi-colonne est adossée à la face interne de chaque pilier. Des semblables colonnes se trouvent au milieu des murs sud et nord du porche, alors que des fûts en quart de rond sont engagés dans les angles. Enfin deux demi - colonnettes flanquent l'ouverture du portail. Au centre, les supports sont deux colonnes monolithes fort élancées aux chapiteaux à palmettes et rinceaux soulignés d'un câble.
Lautenbach : le porche |
Au dessus des supports, reliés par une corniche à triple torsade et biseau chargé d'un damier, s'élèvent les voûtes. Doubleaux, formerets et ogives ont le même profil (plate bande avec tore), et constituent un réseau assez dense. Il n'y a aucune clé, et les claveaux sont alternativement en grès rose et blanc. Colonnes et piliers à base attique reposent sur une banquette et des dés carrés.
Le portail est surmonté de trois voussures toriques plein cintre retombant sur trois baguettes et un bandeau de frise sculptée, et se prolongeant dans les pieds-droits de même facture. L'ornement sculpté en méplat recouvre imposte, bandeaux et plinthes des bases : l'élément végétal y alterne avec torsades et damiers. Cette conception du décor est personnelle au sculpteur et constitue son style. Il y a quelques similitudes avec le décor de la façade de Marmoutier...
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Le cadre de la porte se différencie nettement par ses archivoltes toriques prolongées jusqu'au sol, bien qu'interrompues par une imposte : il est d'inspiration italienne (San Simpliciano de Milan, Sainte Marie Majeure de Bergame, Borgo San Donnino), et on ne le retrouve nulle part ailleurs en Alsace.
De ce porche se dégage une grande impression de légèreté due aux proportions élancées des supports et des faisceaux de la voûte de section identique (plus de lourds doubleaux).
Lautenbach : le porche de l’église |