L’abbaye de Hohenbourg est la plus ancienne et la plus authentique fondation des Etichonides, érigée vers 670 par Adalric, à la place d'un ancien fort romain. Les premières abbesses furent Odile et Eugénie, fille et petite fille du Luc. Charlemagne accorda l'immunité à l'abbaye et son fils Louis Le Pieux en fit une Abbaye Royale, la soustrayant à l'autorité des ducs d'Alsace.
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Le Mont Sainte Odile |
Au Xè, Odile est vénérée comme sainte et Hohenbourg devient centre de pèlerinage. Au début du XIIè, des querelles entre Hohenbourg et son abbaye fille Niedermünster, ainsi que les ingérences de Frédéric le Borgne Hohenstaufen plongent l'abbaye dans la décadence.
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Le mont Sainte Odile à la fin du XVIIIè. D’après Silbermann |
Mais dès 1153 Frédéric Barberousse entreprend la restauration des lieux : il place à la tête du monastère Relinde, sans doute une parente ; celle-ci introduit la règle de Saint Augustin. Son oeuvre est poursuivie par Herrade de Landsberg (1167-1195) qui fonde le prieuré pour hommes de Truttenhausen et de Saint Gorgon (1178-1181) et rédige le célèbre « Hortus Deliciarum » pour l'édification de ses filles.
| Mont Sainte Odile : l’église |
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Mais les épreuves recommencent au XIIIè: incendies, guerres, procès, dilapidations, spoliations. Toutefois, le pèlerinage reste toujours florissant.
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Le mont Sainte Odile au XIXè |
Ce sont les temps nouveaux qui seront les plus néfastes : destruction de Truttenhausen par les Rustauds en 1525, incendie de Niedermünster en 1540 puis de Hohenbourg en 1546. Réduites à la misère, les chanoinesses regagnent leurs familles et le trésor de l'abbaye (croix à reliques de Niedermünster, calice attribué à Sainte Odile, Hortus Deliciarum) rejoint le trésor épiscopal à Saverne...
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Le mont Sainte Odile vu de Heiligenstein |