Alsace : l’art roman en Alsace
6.1. Histoire
En 770 l'évêque Rémi de Strasbourg devient propriétaire de l’île d'Eschau. Il y fonde un monastère de moniales, y dépose le corps de sainte Sophie, don du pape, et nomme Adale, la donatrice, première abbesse. En 778 le monastère devient propriété héréditaire de l'évêché de Strasbourg.
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Plan de l’église d’Eschau |
En 926 les Hongrois détruisent l'abbaye. En 991 l'évêque Widerold rétablit le monastère et lui donne la propriété et les dîmes de l'église de Rouffach. Les dotations augmentent au XIè et seules les filles nobles peuvent entrer au monastère. Vers 1130 le nouveau cloître et le baptistère sont érigés et décorés par les sculpteurs de Strasbourg, les mêmes qui travaillèrent au sarcophage de l'évêque Adeloch.
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Eschau : vue générale de l’édifice |
En 1232 l’évêque Berthold de Teck tente en vain à réformer le monastère devant la vie désordonnée qui y est menée. En 1298 l’évêque Conrad de Lichtenberg fait détruire le cloître pour supprimer un point d'appui au roi Adolphe de Nassau en guerre contre lui.
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Eschau : l’abbatiale saint Trophime |
En 1526 après la guerre des paysans les chanoinesses se dispersent et l'abbaye est supprimée par l’évêque Guillaume de Honstein. En 1615 l'abbaye est rattachée au chapitre de la cathédrale. En 1632 les troupes suédoises du général Horn pillent Eschau et y dispersent les reliques de Sainte Sophie : ce qui en reste passera dans des mains privées lors de la Révolution.
En 1944-1945, l'église est endommagée ; en 1955 les fragments du cloître sont déposés et remontés au musée Notre Dame de Strasbourg.
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