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Nazisme : le camp de concentration de Mauthausen (2ième guerre mondiale)

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8. Témoignages

Mauthausen, par le P. Riquet
L’arrivée à Mauthausen, par M. de Bouard
Assassinats d’aviateurs, par M. Lampe
Les Juifs hollandais en 1941, par M. Lampe
Les gazages, par Kandhut et Scoops
Sévices, par M. de Bouard
Une journée de travail, par M. de Bouard
Morts de froid, par M. de Bouard
Exécutions de 72 Yougoslaves et de 87 Juifs, par M. de Bouard
L’organisation clandestine et tentative de révolte, par M. de Bouard
Le Revier, par R. Labram
Expériences médicales à Gusen, par E. Le Chène
Ebensee, par E. Le Chène
Déposition du commandant Ziereis, par E. Le Chène
Métamorphose, par Miquel Serra i Grabulosa
Les Espagnols de Mauthausen, par André Lacaze

8.9. Exécutions de 72 Yougoslaves et de 87 Juifs, par M. de Bouard

Michel de Bouard, doyen de la Faculté de Caen, spécialiste du Moyen Age, fut déporté à Mauthausen comme résistant NN (Nacht und Nebel).

« Avril. Le mois de notre arrivée. Nous venons de remonter de la carrière et nous sommes rassemblés dans la cour, pour l'appel du samedi. Dans l'allée qui nous fait face, derrière les barbelés, un groupe d'officiers s'avance. L'un deux est à cheval. Les SS fument des cigares et passent sans nous regarder. Nous les voyons tourner vers la gauche, dans un chemin dont le Block nous cache la vue. Tout à coup, un feu de salve crépite derrière les bâtiments. Il est suivi quelques instants après d'un coup sec. Je crois comprendre. Une dernière salve se fait entendre, suivi d'un autre coup sec, puis d'autres encore. Les salves se succèdent à n'en plus finir, avec toujours ce même coup sec. Les hommes, y compris le chef de Block, paraissent pétrifiés. Enfin la fusillade s'arrête. Un bruit de bottes martèle le sol en cadence. En regardant de côté, nous voyons passer douze soldats et leur chef de section. Le groupe des officiers repasse devant nous avec la même insolence. C'est fini. Dans le camp, la dislocation se fait à grand bruit. C'est alors que débouche au détour du chemin une petite charrette dont les roues mal graissées font un bruit qui vous crispe les oreilles. Aux brancards deux hommes sont attelés. Ils ont le torse nu, le crâne rasé, portent un grand tablier de caoutchouc tout taché de sang. Leurs mains sont toutes rouges. Sur le plateau, il y a des cadavres nus empilés les uns sur les autres en trois étages. Les membres et les têtes dégoulinants de sang pendent de chaque côté comme de la viande de boucherie. Le chariot s'arrête tout près de nous, devant le crématoire. Les conducteurs prennent alors les corps un par un et les balancent dans la cave. Le déchargement terminé, les deux hommes repartent vers la même direction. La charrette est passée douze fois devant nous, avec toujours un nouveau chargement de corps déchiquetés. »

« Un convoi de 87 juifs hollandais venait d'arriver au camp. Un matin, ils descendaient à la carrière et furent incorporés dans notre kommando. Mais avec eux étaient descendus un SS connu dans le camp sous le nom de la « Demoiselle blonde » et un kapo surnommé « Hans le Tueur », spécialiste des exécutions de juifs. Tous deux entrèrent d'abord dans la petite baraque qui servait d'abri au kapo. Au bout d'une heure, ils sortirent en titubant de la baraque. Ils avaient ingurgité une forte dose d'éther que le SS venait de se procurer à l'infirmerie, peut-être pour se donner du courage. Tous deux tenaient un manche de pioche. Ils se dirigèrent vers les juifs. Et le matraquage commença. Je n'aurais jamais pu imaginer une scène aussi épouvantable. Les manches de pioche s'abattaient sur les crânes qui résonnaient comme des tambours, sur les os qui craquaient. Des cervelles jaillissaient ; du sang ruisselait. Les juifs, affolés, travaillaient de toutes leurs forces, pensant que leur zèle pourrait leur épargner les coups. C'était bien inutile. Le plus extraordinaire était que les juifs, terrorisés par cette effroyable tuerie, ne criaient pas. Seuls les blessés râlaient. Leurs plaintes s'éteignaient sous les coups. L'effroyable spectacle continua jusqu'à 11 heures et demie.  »

Michel de Bouard : « Mauthausen ». Revue d’Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale, N° 16-16, juillet septembre 1954.


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