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Nazisme : le camp de concentration de Mauthausen (2ième guerre mondiale)

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8. Témoignages

Mauthausen, par le P. Riquet
L’arrivée à Mauthausen, par M. de Bouard
Assassinats d’aviateurs, par M. Lampe
Les Juifs hollandais en 1941, par M. Lampe
Les gazages, par Kandhut et Scoops
Sévices, par M. de Bouard
Une journée de travail, par M. de Bouard
Morts de froid, par M. de Bouard
Exécutions de 72 Yougoslaves et de 87 Juifs, par M. de Bouard
L’organisation clandestine et tentative de révolte, par M. de Bouard
Le Revier, par R. Labram
Expériences médicales à Gusen, par E. Le Chène
Ebensee, par E. Le Chène
Déposition du commandant Ziereis, par E. Le Chène
Métamorphose, par Miquel Serra i Grabulosa
Les Espagnols de Mauthausen, par André Lacaze

8.14. Déposition du commandant Ziereis, par E. Le Chène

Ziereis Franz, commandant du camp. Déposition lors de son arrestation, peu de temps avant sa mort.

« Mon nom est Franz Ziereis, né en 1903 à Munich, où ma mère ainsi que mes frères et soeurs vivent toujours. Je ne suis pas un homme méchant et me suis élevé uniquement grâce à mon travail. J'étais marchand de profession, et durant les périodes de chômage, j'ai travaillé en tant que charpentier. En 1924, j'ai rejoint le 11ème Régiment d'Infanterie de Bavière. Par après, j'ai été transféré au département « Formation » puis à Mauthausen avec le grade de commandant du camp. Les camps placé sous mon commandement étaient : Mauthausen, Gusen, Linz, Ebensee, Passau, Ternberg, Gross-Raming, Melk, Eisenerz, Beppern, Klagenfurt, Laibach, Loibl, Loiblpass, Heinkel, W. Wiener-Neustadt, Mittelber et Floridsdorf avec un nombre approximatif de 81.000 prisonniers. La garnison du camp de Mauthausen comptait 5.000 SS. Le nombre maximum de prisonniers enfermés à Mauthausen fut de 19.800. »

« Sur l'ordre du SS-Hauptsturmführer Dr. Krebsbach une chambre à gaz a été construite et camouflée en douche. Les prisonniers étaient gazés dans cette chambre à gaz. Toutes les exécutions étaient faites sur ordre du Reichsführer SS et Chef de la Police Himmler, l'Obergruppenführer SS Kaltenbrunner, ou le Gruppenführer SS Müller. En outre 800 prisonniers furent gazés au block 31 de Gusen I. Le Oberscharführer SS Jenschk a également assassiné 700 prisonniers à Gusen, mais je ne sais pas où. »

« Jenschk tuait les prisonniers de la manière suivante : alors que la température extérieure était de -12 degrés il forçait les prisonniers à se baigner puis les faisait se tenir nus en plein air jusqu'à ce qu'ils meurent. Le Dr. Kiesewetter tuait les prisonniers par injection d'essence. L'Untersturmführer SS Dr. Richter opérait des prisonniers, quel que soit leur état - malade ou en bonne santé - et leur enlevait des morceaux de cerveau, causant ainsi leur mort. Ceci fut fait à environ 1.000 prisonniers. L'Obergruppenführer SS Pohl a envoyé les malades et les prisonniers épuisés dans les bois et les y a laissé mourir de faim. Ces prisonniers essayèrent de manger de l'herbe afin de survivre mais tous sont morts. De plus, Pohl diminua de moitié les rations journalières des autres prisonniers et tous ceux qui étaient malades ou affaiblis furent gazés. Cette chambre à gaz était située au château de Hartheim, à 10 kilomètres de Linz… A Mauthausen, tous les prisonniers gazés étaient enregistrés comme « mort de cause naturelle ».

« Pohl m'a envoyé 6.000 femmes et enfants qui avaient voyagé dans des wagons ouverts pendant plus de 10 jours, par un temps glacial et sans recevoir aucune nourriture. On m'a ordonné d'envoyer les enfants ailleurs. Je crois qu'ils sont tous morts. Suite à cela je suis devenu très nerveux. Sur ordre de Berlin, 2.500 prisonniers d’un transport provenant d'Auschwitz ont été plongés dans de l'eau chaude, puis, par temps très froid, ont été forcés de rester nus en plein air jusqu'à ce qu'ils en meurent. Le Gauleiter Eigruber n'a jamais envoyé de nourriture, au contraire il a ordonné que 50% des rations destinées aux prisonniers soient distribuées à la population civile. Glücks a ordonné que les prisonniers travaillant aux crématoires soient relevés toutes les trois semaines et immédiatement exécutés d'une balle dans la nuque parce qu'ils en savaient trop. Par après, il a été ordonné que tous les médecins et infirmiers soient envoyés dans un camp de travail afin d'y être exécutés. »

« Le camp de Lambrecht a été liquidé. Pohl accompagné de nombreuses femmes organisait des banquets et des saouleries dans une villa. Les prisonniers qui travaillaient dans cette villa ont été accusés de vol et transférés à Mauthausen avec l'ordre suivant : « destruction ». La véritable raison était qu'ils en savaient trop. »

« Himmler ordonna un jour de charger une pierre de 45 kilos sur le dos d'un homme et de le faire courir jusqu'à ce qu'il tombe mort. Cette méthode s'étant montrée « efficace », Himmler ordonna de créer une compagnie disciplinaire utilisant ce genre de punition. Les prisonniers devaient soulever de lourdes pierres jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent. Ils étaient exécutés dès qu'ils s'effondraient et on écrivait ensuite dans les registres « tué lors d'une tentative d'évasion ». D'autres prisonniers étaient poussés vers l'enceinte barbelée électrifiée. D'autres encore ont été littéralement déchirés en morceaux par « Lord », le chien du commandant Bachmeyer. Le 30 avril, 33 prisonniers ont été rassemblés dans la cour du camp. L'Oberscharführer SS Niedermeyer et l'agent de la Gestapo Polaska les y ont ensuite littéralement tirés comme des lapins. En tout et pour tout, et à ma connaissance, 65.000 prisonniers ont été assassinés à Mauthausen. Dans la plupart des cas, j'ai pris part à ces meurtres. Je me joignais régulièrement aux exécutions et utilisait alors une arme de petit calibre. Les gardes SS s'entraînaient au tir en utilisant des cibles vivantes. »

« Le Reichsminister Himmler et l'Obergruppenführer SS Kaltenbrunner m'ont ordonné de tuer tous les prisonniers sans exception au cas où la ligne de front s'approcherait de Mauthausen. J'avais reçu l'ordre de Berlin de détruire Mauthausen et Gusen, prisonniers inclus. Tous les prisonniers devaient être poussés dans une mine de Gusen. On devait ensuite faire sauter la mine à l'aide d'une forte charge explosive. Cette opération devait être faite par les Obergruppenführers Wolfram et Ackermann. C'est Pohl qui a ordonné cela. »

Ziereis est mort peu de temps après cette déposition.

Copie certifiée exacte, extraite du procès contre le Dr. Guido Schmidt, Autriche, et publiée telle quelle dans le "Wiener Arbeiterzeitung" du 20 septembre 1945.

Evelyne Le Chène : Mauthausen ou la comptabilité de l’horreur
Paris, Belfond 1974, p.201.


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