L’art roman en France
2. Le second âge roman
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Dès la fin du XIè siècle et au début du suivant, les efforts des premiers Capétiens pour organiser leur royaume, encore peu étendu mais qui s'agrandira rapidement, et y ramener la prospérité, commencent à porter leurs fruits. L'union intime de la royauté capétienne et du clergé régénéré permet au magnifique mouvement religieux réformé de se manifester dans la construction de grandes et belles églises, non seulement dans les villes, mais aussi dans les campagnes.
L’âge roman « classique » se caractérise essentiellement par ses voûtes appareillées et par le choix de solutions internes à l'édifice pour absorber et dévier les poussées engendrées par ces voûtes. Elle se distingue selon des variétés régionales (Demi berceaux sur tribunes en Auvergne et Bourgogne, berceaux brisés en Provence, absence de voûtement en Normandie…) mais aussi en fonction des routes de pèlerinages (Saint Sernin et Saint-Jacques de Compostelle sont construites sur le même modèle) et parfois en fonction des ordres auxquels elles sont affiliées (Cluny, Cîteaux…)
2.6. Bretagne
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Carte du Pays de la Loire, du Maine et de la Bretagne romans |
2.6.1. Particularités de l’art roman breton
Alors que dans les pays voisins, Poitou, Anjou et Normandie, les églises romanes sont nombreuses, il en reste très peu en Bretagne : en effet, fuyant l'invasion anglo-saxonne, les habitants, venus de Grande Bretagne par petits groupes s’installent sur les côtes de l’Atlantique puis remontent les fleuves côtiers. Gardiens des traditions celtiques, les communautés restent isolées, sans presque aucun rapport avec leurs voisins. Habiles charpentiers, les Bretons construisent en bois églises, maisons, châteaux et donjons : ces constructions sont à la merci des incendies allumés par la foudre, et surtout des redoutables Normands qui au IXè dévastent et ruinent la région.
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Languidou (Finistère) : chapelle saint Kido |
De plus, les effets de la commende (concession des revenus d'un monastère à un ecclésiastique ou même à un laïc, ne résidant pas) sont désastreux en Bretagne car ils ruinent les abbayes romanes et gothiques. La fièvre de reconstruction est tardive et se fait lors de la longue période de prospérité que connut la Bretagne aux XVè-XVIè siècles et bien après, car les reconstructions adaptent les monuments au goût du jour, trait originale du particularisme local plutôt que manifestation du pouvoir central des comtes, ducs, roi.
Les rapports maritimes continus entre la Bretagne et les pays voisins expliquent les caractères généraux de l'architecture bretonne. Après les ravages des invasions normandes, les grandes abbayes de la vallée de la Loire, Saint Serge, Saint Nicolas, Saint Aubin d'Angers, Saint Florent de Saumur, Marmoutier, Saint Benoît sur Loire contribuent puissamment à réparer les ruines de leurs soeurs bretonnes. Puis s'ajoutent les apports des fondations cisterciennes et les influences venues d'Angleterre, du Poitou, de Saintonge (décor sculpté).
2.6.2. Caractéristiques générales
Les églises romanes de Bretagne ont généralement une nef flanquée de collatéraux très élevés, sans tribune ni triforium mais avec des fenêtres hautes. Elles sont couvertes de charpente ; le chœur se termine par une abside entourée ou non d'un déambulatoire et de chapelles rayonnantes ; construites en schiste, les églises ont un chevet plat.
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Loctudy (Finistère) : église saint Tudy. Déambulatoire |
La façade est percée à sa base d'une porte et dans le pignon d'une fenêtre ; pas de tympan, (sauf à Notre Dame de Kernitron en Lanmeur et à Perros-Guirec), le décor demeure une exception (Saint Sauveur à Dinan). Souvent déjà , sur le flanc sud, s'ouvre un porche, en faible saillie à l'époque romane ; devenu monumental aux siècles suivants, il sera une constante de l'architecture bretonne gothique, renaissance et classique.
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Dinan (Côtes du Nord) : église saint Sauveur. Façade occidentale |
Le clocher porche, peu fréquent, est tardif (Lochrist) ou rajouté après coup devant une façade primitive. En général, une tour carrée s'élève en avant du chœur, assise sur les grandes arcades montées sur les fortes piles qui déterminent la croisée du transept.
La Bretagne reste originale par le choix des matériaux - notamment le beau granit qui donne tant de caractère aux églises du pays, - par la technique, et par bien des détails de construction et de décoration.
2.6.3. Les édifices
- Dans le Finistère, l'église de Pont Croix, l’église de Languidou (ruinée), l’église de Loctudy, l’église de Fouesnant, celle de Lambour, de Merlévenez, Sainte Croix de Quimperlé (coupole), Notre Dame de Kérinec en Poullan ;
 | Loctudy (Finistère) : église saint Tudy. Vue générale |
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 | Loctudy (Finistère) : église saint Tudy. Vue générale |
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 | Languidou (Finistère) : chapelle saint Kido |
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 | Languidou (Finistère) : chapelle saint Kido |
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 | Languidou (Finistère) : chapelle saint Kido. Rose gothique |
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 | Languidou (Finistère) : chapelle saint Kido |
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 | Quimperlé (Finistère) : abbaye de Sainte Croix |
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 | Quimperlé (Finistère) : abbaye de Sainte Croix. Décors de l’abside |
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 | Eglise Notre Dame de Kérinec en Poullan (finistère) |
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- En Ille et Vilaine : Saint-Sauveur de Redon (coupoles sur trompes) ;
 | Redon (Ile et Vilaine)Â : abbaye du Saint Sauveur |
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 | Redon (Ile et Vilaine) : abbaye du Saint Sauveur. La tour de croisée |
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 | Redon (Ile et Vilaine) : abbaye du Saint Sauveur. Nef et collatéral nord |
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 | Redon (Ile et Vilaine) : abbaye du Saint Sauveur. La croisée du transept |
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- En Morbihan Saint Gildas de Rhuis, Saint-Gilles de Malestroit ;
 | Eglise abbatiale de Saint Gildas de Rhuis : le chevet |
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 | Eglise abbatiale de Saint Gildas de Rhuis : la nef |
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 | Eglise abbatiale de Saint Gildas de Rhuis : le chœur |
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 | Saint-Gilles de Malestroit (Morbihan) : l’église |
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- En Côte du Nord : Dinan, Perros Guirec, Lanmeur, Lanleff, Daoulas.
 | Dinan (Côtes du Nord) : église saint Sauveur. Façade nord |
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 | Dinan (Côtes du Nord) : église saint Sauveur. |
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 | Dinan (Côtes du Nord) : église saint Sauveur. Intérieur |
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Articles connexes