Le ghetto de Bochnia
8. Bochnia, camp de travail
Müller, le nouveau « Lagerführer » décrète que tous les hommes et femmes doivent travailler dans les ateliers. Il divise le ghetto en deux sections : la section « A » contenant les meilleurs ouvriers possédant un permis de travail, et la section « B », les « inaptes au travail », personnes âgées, infirmes, enfants et toutes personnes sans certificat. Beaucoup de gens changent de secteur afin de se conformer au nouveau décret. Une barrière de séparation est érigée et gardée de près par la police juive. La signification de cette division du ghetto est évidente, et les Juifs en sont conscients. Müller permet cependant aux familles des ouvriers de résider avec eux dans le ghetto « A ». Comme prévu, devant le bureau du Judenrat, c’est une file ininterrompue de personnes du ghetto « B » cherchant un emploi pour accéder au ghetto « A », mais aussi des marchandages et des corruptions… La surveillance du ghetto « A » par les Allemands en devient beaucoup plus stricte.
Müller répartit la main-d'oeuvre en trois divisions : « Wehrmacht », « Rüstung » (industrie d’armement) et « Zwangsarbeit » (travail forcé). Les ouvriers portent en plus de leur brassard d'identification Juif (bras droit) une pièce blanche rapportée sur leur bras gauche définissant leur condition d’ouvrier immatriculé. Cette nouvelle pièce porte la lettre « W » pour Wehrmacht, « R » pour Rüstung et « Z » pour Zwangsarbeit. Une nouvelle usine pour 1.000 ouvriers est ouverte. Lorsque tout fonctionne à peu près normalement, le Lagerführer convertit le ghetto « A » en véritable camp de travail. Ainsi, maris et épouses ne peuvent plus vivre sous le même toit et ne sont autorisé à se rencontrer que deux heures par jour. Le ghetto « A » est divisé en camp pour hommes et camp pour femmes, ce qui rend nécessaire une nouvelle relocalisation des détenus. On interdit les équipements « privés » et tous les ouvriers mangent à la cantine communale. Quelques maisons du ghetto « B » sont converties en « crèches » pour les enfants dont les parents sont employés dans le ghetto « A ». Néanmoins, les parents continuent à les cacher dans le ghetto « A », n’étant plus dupes quant au sort réservé aux enfants des crèches, la compassion des nazis envers les enfants juifs étant notoire... Les activités commerciales avec les Polonais de l'autre côté de la clôture existent toujours, mais sur une échelle réduite. Les gens approchant la clôture du ghetto s’exposent à l’humeur des gardes postés dans les miradors, fusil à la main… Il vaut mieux avoir recours à des « intermédiaires » grassement payés…
Par opposition, le ghetto « B » est l’antichambre de l’enfer. Il n’y a pratiquement pas de nourriture et la famine sévit rapidement. La survie de ce ghetto est assurée par les travailleurs du ghetto « A », qui ont la permission d’entrer dans le ghetto « B » une heure par jour, de 12 à 13 heures.
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