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Le ghetto de Bochnia

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5. La première « Aktion »

Dans la soirée du vendredi 21 août 1942, tous les juifs du secteur de Bochnia sont arrêtés. Le lendemain, ils sont transférés à Bochnia par les paysans polonais réquisitionnés, sous bonne garde des SS et de la police polonaise locale. Ainsi en va-t-il pour les Juifs de Wisznica (1.500 personnes), ceux de Breshnov (Brzeznica), de Kopalina et d'autres plus petites communautés juives alentour. Le ghetto rempli, des milliers de personnes sont dirigées vers la gare et « logées temporairement » dans de grandes baraques. Il est clair pour tout le monde que les juifs « logés » dans ces baraques près de la gare sont destinés à la déportation et à l’extermination. Ce même jour, le samedi 22 août, les Allemands réquisitionnent environ 120 jeunes paysans de 18 à 25 ans de Nowa Wisnicz : ils sont obligés de creuser une grande fosse dans la forêt près du village de Bochkov, à 10km au nord de Bochnia).

Dans le ghetto, c’est la panique. La concentration de tous les juifs est le signe d’une déportation à grande échelle. Le gouverneur de Cracovie rassure les Juifs : ils auront de la nourriture et on leur donnera des logements… La communauté juive de Bochnia respire, d’autant plus que le directeur de l’entreprise de textiles arrive avec de nouvelles commandes. Il rassure la communauté locale : elle sera épargnée, malgré le processus d'extermination à grande échelle menée dans le secteur.

Le 25 août 1942, débute la première « Aktion ». Un train spécial stationne dans la gare. La Gestapo arrive de Cracovie, passe dans les ateliers et sélectionne le nombre de personnes à « prélever » du ghetto. Les listes dressées, on appose sur les permis de travail de ceux qui restent un timbre spécial. Tous les autres sont tenus de se présenter le lendemain à 8 heures sur la place d’appel. C’est la panique : de nombreux juifs se terrent dans les abris pré - aménagés. Le 25, les forces de police cernent le ghetto pour empêcher toute fuite. Suivent les troupes d’assaut SS, la gendarmerie allemande et la police auxiliaire ukrainienne. Dans le ghetto, les ateliers tournent à plein régime. Les « juifs du travail » sont confiants, « protégés » par leur statut…

D’abord sont emmenés tous les Juifs de Nowa Wisnicz. Ceux qui ne peuvent suivre ou résistent sont exécutés sur place sous les yeux des leurs. Les rues du ghetto se remplissent de femmes, enfants et personnes âgées traînant leurs maigres bagages. Puis, comme il faut absolument atteindre la quote-part fixée par la Gestapo, la sélection est totalement hasardeuse : dans les ateliers, des ouvriers sont pris sans aucune distinction, permis ou pas, et des policiers juifs livrent même leurs propres parents, épouses, enfants ou amis… Beaucoup de vieux et de malades sont abattus sur place. Des centaines de victimes gisent dans les rues. Des juifs orthodoxes en prière sont abattus, portant leurs châles…

Tous sont amenés sur l’Appelplatz où les SS effectuent une sélection. Les plus forts sont « marqués » pour le travail. Un premier groupe de femmes, enfants, malades et vieillards est chargé sur des camions et conduits à Bochkov. On y ajoute les patients de l'hôpital juif et tous les patients juifs de l'hôpital général. Il y a là 1.200 personnes. Ils sont massacrés à la mitraillette, et leurs corps jetés dans la fosse creusée quelques jours plus tôt. Certains sont enterrés vivants.

Pendant ce temps, les « aptes », dont presque tous les membres du Judenrat, se rendent en formation militaire à la gare. Là, ils sont fourrées dans des wagons de marchandise, cent personnes par voiture. Près du train se tiennent les SS. Certains arrachent des enfants des bras de leurs mères et les fracassent contre les rails sous les yeux de leurs parents. Le train part, destination Belzec et ses chambres à gaz.

L’action terminée, les juifs restant sont rassemblés devant le Judenrat. Leur permis de travail est contrôlé. Le président de Judenrat, épargné, les informe que pour leur survie, ils doivent payer une somme d’argent. De très nombreuses personnes ont réussi à se cacher dans le ghetto. La police juive passe dans les rues et annonce que ceux qui sortent volontairement seraient envoyés dans un camp de travail… Mis en confiance, beaucoup se découvrent. Ceux qui ne sont pas immédiatement tués sont expédiés à Belzec. Puis suivent les patrouilles allemandes qui ratissent systématiquement le ghetto, fusillant quiconque ne peut justifier de sa présence. Le dernier jour de l'Aktion, le rabbin de la ville, Rabbi Halberstam est pris et été assassiné avec son épouse. Lorsque l’ « Aktion » cesse le 27, plus de 5.000 personnes ont perdu la vie, soit dans la forêt de Bochkov, soit à Belzec, soit dans le ghetto même.

Une des premières victimes de l’« Aktion » est Sala Grayver : comptant sur ses les contacts avec le siège de la Wehrmacht à Cracovie et se rendant compte que ses ouvriers allaient être déportés, il tente d'appeler la Wehrmacht pour intervenir. Surpris par le responsable du bureau du travail du ghetto, un SS, (Grayver l’ignorait), il est exécuté sur le champ par les SS.

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