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Art : le Cinquecento – XVIè siècle

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0. Le Cinquecento – XVIè siècle

Introduction
Italie
France
Espagne et Portugal
Pays Bas
Angleterre
Allemagne et Europe Centrale
Autriche - Bohème
Scandinavie
Europe orientale

7. Allemagne et Europe Centrale

7.1. Histoire et culture

Elle reste conditionnée par le style gothique et le gothique tardif.

7.1.1. Histoire

Albrecht Dürer (1471-1528) : Jakob Fugger le Riche. Vers 1520. Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen
Albrecht Dürer (1471-1528) : Jakob Fugger le Riche. Vers 1520. Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen

Charles de Habsbourg (1500-1558) reçoit par une suite d'heureux héritages d'immenses et riches domaines : roi d'Espagne sous le nom de Charles I° (1516-1556), prince des Pays-Bas (1516-1556), roi de Sicile sous le nom de Charles IV (1516-1556), roi de Naples et empereur germanique sous le nom de Charles Quint.

Il cherche à s'imposer en Europe visant à la monarchie universelle. Désireux de rétablir l'unité religieuse afin de renforcer son autorité et assurer la cohérence de l'empire, il se heurte aux princes protestants allemands soutenus par son principal ennemi François Ier. L'or et l'argent rapportés de ses possessions en Amérique latine financent ses guerres d'abord victorieuses (Pavie en 1525 contre la France, Tunis en 1535 contre les turcs ou Muhlberg 1547 contre les princes allemands). Confronté à de graves échecs à partir de 1541 et à l'impossibilité d'établir la cohésion religieuse, Charles Quint négocie la paix de Augsbourg en 1555 qui consacre la division de l'Allemagne en deux confessions. Il abdique de ses couronnes en 1556 au profit de son fils et de son frère puis se retire au monastère de Yuste en Estramadure

La guerre des paysans, 1525. Gravure
La guerre des paysans, 1525. Gravure

L'élan économique allemand est déterminé par l'éclat de Nuremberg et d’Augsbourg, le développement capitaliste des grandes familles (Fugger, Welser), et le déclin de la Hanse. En 1501 Bâle entre dans la confédération Helvétique.

Mais des crises se succèdent : révolte des chevaliers en 1522, guerre des paysans en 1524-1525, émancipation des princes (Saxe, Bavière, Palatinat), guerre religieuse (1546-1547). En 1555, la Paix d'Augsbourg donne libre choix de confession aux princes.

Prague devient résidence favorite des Empereurs sous Ferdinand I (1556-1564) et Rodolphe II (1576-1612). La Réforme lancée par Luther aboutit à la confession d'Augsbourg (1530 par Melanchton), à l'iconoclastie en Allemagne (1520-1540), Alsace et Suisse, à la confiscation par les Princes luthériens du Nord et de l'Ouest des biens de l'Église. Mais la réaction catholique est nette en Bavière avec Guillaume II et les Jésuites.

7.1.2. Culture

Christophe Amberger (1505-1562) : portrait de Sébastien Münster. Vers 1552. Huile sur bois, 54 x 42 cm. Berlin, Staatliche Museen
Christophe Amberger (1505-1562) : portrait de Sébastien Münster. Vers 1552. Huile sur bois, 54 x 42 cm. Berlin, Staatliche Museen

Les grands esprits sont l'empereur Maximilien, Ulrich de Hutten, Martin Luther (Bible en allemand) et Hans Sachs. L'humanisme se développe avec Erasme (Bâle 1515-1529), Reuchlin, Melanchton, Conrad Peutinger. Les centres d'édition sont Bâle, Strasbourg, Nuremberg.

En art, Dürer écrit le « Livre des proportions » (1525) et Dierterlin le « traité des Cinq Ordres ». Nombreuses sont les études scientifiques et historiques des savants : Wimpfeling, Aventinus, Paracelse, Agricola, Gessner, Copernic (Traité d'astronomie 1543), Sebastien Münster (Cosmographie), Tycho Brahe, Képler (1601ss).

La musique est d'abord d'inspiration franco-flamande (Raymond de Lassus), puis le choral Luthérien (J. Walther, L. Hassller, J. Eccard) galvanise le sens musical germanique.

7.2. Architecture

Château de Heidelberg : la façade du prince Otto Henri, 1557-1558
Château de Heidelberg : la façade du prince Otto Henri, 1557-1558

L’architecture est un compromis entre le gothique et le style nouveau. L'architecture civile est prépondérante avec ses rez-de-chaussée à arcades, oriels et pignons typiques. La Renaissance est plus précoce en Allemagne du Sud : Augsbourg, Nuremberg (Maison Tucher 1522, maison Peller 1605), Heidelberg (Façade du palais d'Otton Henri), Munich (Église Saint Michel, 1597).

En Allemagne du Nord l'influence italienne pénètre en Silésie, en Saxe (Château des Piastes à Brzeg-Pologne et Hartenfels en Saxe), au Mecklembourg (Château de Wismar).

Les Pays-Bas influencent toute l'Allemagne maritime, d'Emden à Dantzig et Cologne (Hôtel de Ville et Loggia 1573). Dans le nord se maintient une originale architecture du bois (Hildesheim).

7.3. Sculpture

Veit Stoss (1438-1533) : Tobie et l’Ange. 1516. Bois. Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum
Veit Stoss (1438-1533) : Tobie et l’Ange. 1516. Bois. Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum

L'attachement aux formes du gothique reste net chez Veit Stoss (1438-1533, retable de Bamberg), le maître H.L. (Retable de Breisach 1526 ?), le sculpteur funéraire Hans Backofen (mort en 1519) et Tilman Riemenschneider (1460-1531). Les Allemands s'adaptent difficilement aux formes nouvelles.

Avec Konrad Meit (1480-1550) de Worms, qui travaille à l'étranger, les italianisants sont A. Daucher à Augsbourg (mort en 1524), Peter Vischer et fils à Nuremberg (Châsse de Saint Sebald 1519, Tombes funéraires dont celle de Maximilien à Innsbruck), Peter Flötner (1485- 1546, petite sculpture et décoration de style lombardo - vénitien), Alexandre Collins, élève de Meit, qui importe à Heidelberg la mode décorative flamande de la Renaissance (Aile Otton-Henri).

Après 1550, Munich et Augsbourg deviennent centres d'italianisme avec Adrien de Vries, le Néérlandais, Hans Krumper, Hans Reichle, qui donnent au dernier maniérisme international un accent germanique et inaugurent l'art bavarois de la contre réforme.

7.4. Peinture

Le XVIème est le siècle d'or de la peinture allemande qui produit trois grands génies:

7.4.1. Albrecht Dürer (1471-1528)

Albrecht Dürer (1471-1528) : autoportrait en robe de fourrure. 1500. Huile sur panneau de tilleul. 67,1 x 48,7cm. Munich, Alte Pinakothek
Albrecht Dürer (1471-1528) : autoportrait en robe de fourrure. 1500. Huile sur panneau de tilleul. 67,1 x 48,7cm. Munich, Alte Pinakothek

Ce fils d'orfèvre naît à Nuremberg et est élève de Wolgemut. Entre 1490 et 1494 il fait son tour de compagnon à Colmar et Bâle. Puis il voyage : 1594-1595 : Italie du Nord. 1495-1505 : Nuremberg (Autoportraits du Prado et de Munich, Retable Paumgartner, Adoration des mages). 1505-1507 : Venise.

Puis se succèdent les chefs d'œuvre : Fête du Rosaire de Prague, Madone au chardonneret de Berlin, portraits de femmes (Vienne et Berlin), la Trinité (1511), Maximilien, Jérome Holzschuher, Jakob Muffel, les quatre apôtres de Munich.

Autant que peintre, ce génial graveur produit l'Apocalypse (1498), la Grande Passion, la Petite Passion, le chevalier la mort et le diable (1513), saint Jérôme, La Mélancolie (1514), le Canon, W. Pirckheimer, Melanchton.

A Nuremberg, Dürer forme H.Von Kulmbach et H.L. Schäufelein, et étend son influence à toute l'Europe.

7.4.2. Grünewald (1470/80?-1528)

Mathias Grünewald : Crucifixion. Vers 1502. Huile sur bois, 61,5 x 46 cm. Washington, National Gallery of Art
Mathias Grünewald : Crucifixion. Vers 1502. Huile sur bois, 61,5 x 46 cm. Washington, National Gallery of Art

Mathis Gothard Neithardt de Wurzbourg dit Mathias Grünewald travaille à Seligenstadt (1503?-1519), à Asschaffenburg, en Alsace et à Mayence jusqu'en 1525, à Francfort et Halle où il est mort.

Sa grande oeuvre est le retable à volets mobiles pour le couvent des Antonites d'Issenheim, vers 1510 : Nativité, concert d'anges, crucifixion, résurrection, deux scènes de la vie de Saint Antoine, le tout au musée d'Unterlinden de Colmar. Les autres oeuvres sont les crucifixions de Bâle, Washington et Karlsruhe, le Christ aux outrages, la madone au jardinet de Strasbourg, Saint Erasme et Saint Maurice.

Sans avoir eu d'élèves, il influence Jorg Ratgeb de Stuttgart, l'alsacien Hans Baldung Grien (1484-1545), élève de Dürer (Retable de la cathédrale de Fribourg en Brisgau) et les Suisses Urs Graf, N. Manuel et H.Leu.

7.4.3. Augsbourg et l’école du Danube

Hans Holbein l
Hans Holbein l'Ancien (1460-1524) : le martyr de Saint Sébastien. Vers 1516. Huile sur panneau,153 x 107 cm. Munich, Alte Pinakothek

Augsbourg est avec Nuremberg le vrai foyer de la Renaissance. Elle voit naître mais ne peut retenir Hans Holbein l'Ancien (1460-1524). Hans Burgkmair (1473-1531) y rallie l'esthétique nouvelle sans l'assimiler complètement (Triptyque de la crucifixion de Munich). A l'école se rattachent aussi V. Apt, J. Breu, L. Beck, B. Strigel de Memmingen, H. Maler et M. Schaffner d'Ulm.

Lucas Cranach l'Ancien (1472-1553) de Saxe (Martyre de Sainte Catherine), Albrecht Altdorffer (1480-1538, Saint Georges de Munich) et Wolf Huber (1490-1553) sont les meilleurs représentants de l'école du Danube.

7.4.4. Hans Holbein le Jeune : (Augsbourg 1494 - Londres 1543)

Hans Holbein le Jeune (1494-1543) : portrait de Boniface Amerbach. 1519. Huile sur panneau de pin, 28,5 x 27,4 cm. Bâle, Kunstmuseum, Öffentliche Kunstsammlung
Hans Holbein le Jeune (1494-1543) : portrait de Boniface Amerbach. 1519. Huile sur panneau de pin, 28,5 x 27,4 cm. Bâle, Kunstmuseum, Öffentliche Kunstsammlung

Élève de Holbein l'Ancien, il est à Bâle (1515-1516) puis à Lucerne de 1517 à 1519 (Portrait de B. Amerbach, Christ mort de Bâle, Erasme du Louvre). En 1524 il est en France, puis va en Angleterre (Crayons pour la famille de Thomas More, Vierge du Bourgmestre Meier de Darmstadt, N. Kratzer du Louvre.

Revenu à Bâle (1528-1529) il créé la femme du peintre et ses enfants. Il retourne à Londres en 1532 et y devient peintre d'Henri VIII (G. Gisze, les Ambassadeurs, Henri VIII, Jane Seymour le duc de Norfolk). En 1538-1539 il est en mission officielle sur le continent (Portraits de Christine du Danemark et d'Anne de Clèves). Son énorme activité comporte aussi des dessins en vue de portraits, tableaux décoratifs, orfèvrerie, vitraux, gravures sur bois (Suites de l’Ancien Testament, simulacres de la mort).

7.4.5. Le déclin de l’école allemande

Christophe Amberger (1505-1562) : Christophe Fugger. 1541, bois, 97 x 80 cm. Munich, Alte Pinakothek
Christophe Amberger (1505-1562) : Christophe Fugger. 1541, bois, 97 x 80 cm. Munich, Alte Pinakothek

L’école allemande décline après 1530. L'école de Cologne est inféodée la Flandre avec Barth'>Barthel Bruyn (mort en 1555). L'italianisme s'impose Nuremberg avec B. Beham et Pencz. A Augsbourg, Amberger prend modèle sur les Vénitiens. Citons enfin les suisses Tobias Stimmer (1539-1584 double portrait de Bâle) et les décorateurs bavarois de la fin du siècle dirigés par Frédéric Sustris et Pieter Candid, élèves de Vasari.

7.5. Arts divers

7.5.1. Vitrail

Strasbourg : vitrail aux armes de la ville en 1532, attribué à Hans Baldung Grien
Strasbourg : vitrail aux armes de la ville en 1532, attribué à Hans Baldung Grien

Souvent les peintres graveurs fournissent les modèles : sujets profanes et vitraux se répandent après la réforme, surtout en Suisse (Décor héraldique, figures de lansquenets), à Bâle, Berne, Zurich.

7.5.2. Tapisserie

Les tapisseries viennent le plus souvent de Bruxelles. Des tapissiers flamands oeuvrent vers 1540 en Bavière (Arbres généalogiques), Francfort et Munich (1603).

7.5.3. Gravure

Johann Waechtlin : le chevalier et le valet. Vers 1500. Gravure sur bois. Strasbourg
Johann Waechtlin : le chevalier et le valet. Vers 1500. Gravure sur bois. Strasbourg

C'est l'art national par excellence. Dürer est le maître de la technique du burin et de la taille sur bois, et exerce une énorme influence : Burgkmair, Waechtlin, Baldung Grien, Cranach travaillent sur bois et adoptent le camaïeu. Schaüfelein, L. Beck, Graf, Leu, Holbein et Huber gravent sur bois.

Altdorfer travaille sur cuivre et bois et utilise l'eau forte (Série de Paysages), imité par Hirschvogel et Lautensack. Les burinistes Aldgrever, Beham, Pencz forment le groupe des « Petits Maîtres » (Formats réduits) et contribuent à la diffusion des nouveaux motifs décoratifs avec les ornementalistes Flötner, Solis, Ditterlin de Strasbourg et Stimmer de Schaffhouse.

7.5.4. Médaille

Maître I.P. (actif entre 1520 et 1540) : la faute originelle. Gravure sur panneau de poirier, 1521, 16 x 12,5 cm. Vienne, le Belvédère
Maître I.P. (actif entre 1520 et 1540) : la faute originelle. Gravure sur panneau de poirier, 1521, 16 x 12,5 cm. Vienne, le Belvédère

Le genre connaît une certaine vogue avec Dürer, Flötner, Maler, Speckstein, le maître I.P.

7.5.5. Orfèvrerie

Christophe Jamnitzer (1563-1618) : hanap à tête de maure. Munich, Bayerisches Nationalmuseum
Christophe Jamnitzer (1563-1618) : hanap à tête de maure. Munich, Bayerisches Nationalmuseum

L'orfèvrerie religieuse décline à cause de la Réforme. Le modèle favori est le Hanap à pied et couvercle (Pokal). Le gothique se maintient jusqu'en 1550, puis la renaissance se généralise, transformée aux goûts germaniques : les grands noms sont Wenzel (mort en 1585) et Christophe (mort en 1618), Jamnitzer de Nuremberg, Paul Hübner, Georg Kobenhaupt de Strasbourg, A.Eisenholt.

7.5.6. Céramique

La vogue est aux poêles monumentaux en faïence dure. Le grès est la céramique nationale d'Allemagne (Rhénanie). On fabrique aussi de la vaisselle en faïence émaillée.

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