Art : le Cinquecento – XVIè siècle

Nicholas Hilliard: Elizabeth I d’Angleterre en hermine. 1585. Collection privée

L'absolutisme royal triomphe avec les Henri VIII (1509-1547), Edouard VI (1547-1553), Marie Tudor (1553-1558) et Élisabeth I (1558-1603). Calais est perdue en 1588, mais la puissance maritime s'affirme avec Drake et W. Raleigh.

Les problèmes religieux dominent le siècle : Henri VIII se sépare du catholicisme par l'Acte de Suprématie en 1535. Les monastères sont supprimés (1536-1539). L’éphémère réaction catholique sous Marie Tudor déclenche les persécutions anti-protestantes.

Portrait de William Shakespeare, ou le “portrait Chando�, attribué à John Taylo. Londres, National portrait Gallery

L'Humanisme se développe sous Henri VIII avec la figure centrale de Thomas More (1478-1535), le cardinal Wolsey (1473-1530), Erasme qui séjourna au pays (1495-1514, « Éloge de la folie »), Luis de Vivès.

L'époque élisabéthaine est l'âge d'or de la littérature avec Spencer, P. Sidney, Christopher Marlowe (1564-1593) et le génial William Shakespeare (1564-1616). La musique tient grande place avec Henri VIII, les Virginalistes, madrigalistes et W. Byrd (mort en 1623).

La Réforme élimine tout art religieux. Le XVIè est une période de recherche qui prépare l'art d'Inigo Jones au XVIIIè.

Hampton court : le hall de 1531

Le renouveau apparaît autour de la cour d'Henri VIII : Richmond (Détruit) est de type gothique-renaissance française (1500s) avec deux traits frappants : l'importance de l'entrée et la galerie. Sous Henri VIII on ajoute le hall (1531s) à Hampton Court et l'on travaille à Withe Hall (Ouest, Nord). Les décorateurs Italiens « papistes » doivent quitter le pays, mais exercent une influence antiquisante. Le style Tudor est axé sur l'importance des portes et le plan symétrique (Barrington court, Hengrave Hall; Somerset House).

Longleat house. 1567-1579

L'influence française y domine, suivie par celle des Allemands et Flamands qui vont acclimater avec lourdeur le style italien : château de Longleat (Symétrie absolue), Wollaton Hall, Notts, Kirby (Franco-tudor), Wimbledon (détruit), Montacute (plan en H) sont les oeuvres majeurs de l'abondante production du règne.

Cambridge ; Kings college : stalles et jubé

Les sculpteurs italiens introduisent au début du siècle l'art de la Renaissance (Tombeau du docteur Young 1512, de Henri VIII et d'Elisabeth d'York à Westminster). Les sculpteurs anglais s'adaptent tant bien que mal dans l'art funéraire (Tombeau des Fitz-William à Tickhill et de Sir Anthony et Lady Browne à Battle).

Dans la décoration ils montrent plus de talent (Plafonds de Hampton Court, Jubé et stalles du King's College à Cambridge 1536), mais l'esprit renaissant demeure étranger. L'abolition des monastères puis la proscription des images dans les sanctuaires restreignent l'activité de la sculpture qui se borne à l'ornementation et au funéraire, mêlant le style septentrional et renaissant et changeant ce style : cheminées monumentales de Knole, Hatfield, tombeau des Fetiplace à Swene-Combe et de Sir Richard Pecksall à Westminster.

Hans Eworth (actif entre 1540 et 1574) : Portrait de Lady Dacre. 1540; huile sur panneau de bois, 74 x 58 cm. Ottawa National Gallery of Canada

L’art pictural est limité par la proscription (1533) aux portraits et scènes allégoriques, et presque entièrement aux mains de peintres étrangers, au talent.souvent inégal :

Sous Henri VIII, Holbein le Jeune séjourne à Londres où il meurt en 1543 ; il y créé ses plus beaux portraits ; son meilleur élève est John Bettes. Sous Mary Tudor et Elisabeth, la faveur va aux Hollandais et aux Calvinistes : Antonis Mor (Marie Tudor 1554), Hans Eworth, Lucas de Heere, Marc Gheeraerts. Enfin l'italien Fréderico Zuccaro fait les portraits d'Élisabeth, Leicester, Walter Raleigh.

Nicholas Hilliard (1547-1619) : portrait d’un inconnu au rosier. 1588. Londres, Victoria and Albert Museum

Sous Elisabeth, et pour trois siècles, les peintres se spécialisent dans le portrait miniature : Nicolas Hilliard ( 1619) dérive de Holbein. Son Elève Isaac Oliver ( 1617) fait de belles oeuvres (Comte de Dorset, Sir Philipp Sidney).

En vitrail, le plus bel ensemble sont les verrières du King's College. Les ateliers disparaissent après la Réforme.

L'Angleterre est cliente des tapissiers flamands, sauf le tapissier qui oeuvra au manoir de Burcheston au service de William Sheldon (Cartes de la région).

L'orfèvrerie est allemande (Holbein) ou flamande (Jean d’Anvers). Le mobilier n'est pas exempt de lourdeur.