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Art : le Cinquecento – XVIè siècle

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0. Le Cinquecento – XVIè siècle

Introduction
Italie
France
Espagne et Portugal
Pays Bas
Angleterre
Allemagne et Europe Centrale
Autriche - Bohème
Scandinavie
Europe orientale

2. Italie

2.1. Histoire et culture

2.1.1. Histoire

Bernaert Van Orley (1491-1542) : la bataille de Pavie. Tapisserie du XVIe siècle exécutée à Bruxelles d
Bernaert Van Orley (1491-1542) : la bataille de Pavie. Tapisserie du XVIe siècle exécutée à Bruxelles d'après un carton de Van Orley. Musée Capodimonte, Naples

Il règne en Italie une grande instabilité politique : guerres de Milan, Naples, Venise. France et maison d’Autriche s'affrontent en Italie. En 1529 l'Italie du Nord est soustraite à l'influence française. En 1535 Milan passe sous domination Espagnole. Parme devient duché héréditaire en 1545 avec les Farnèse.

Raphaël : Le pape Jules II. 1511. Huile sur bois, 108x80, 7cm. National Gallery Londres
Raphaël : Le pape Jules II. 1511. Huile sur bois, 108x80, 7cm. National Gallery Londres

Après le brillant éclat des règnes de Jules II (1503-1513) et Léon X (1513-1521), la Papauté décline et Rome est saccagée par les Impériaux en 1527. Deux siècles de maladresse, d'erreurs et de scandales dans l'église (schisme d'occident entre 1378 et 1417, fastes et parfois dépravations à Rome, fiscalité pontificale pour le train de vie des papes,richesse de l'église,système d'attribution des évêchés, abbayes, médiocrité spirituelle, morale, intellectuelle du bas clergé, relâchement de certains ordres religieux) créent un terrain favorable aux critiques de Luther (sur les indulgences en 1517....) qui devant l'aveuglement des papes et son excommunication (1520) est amené à la rupture et à la réforme qui remporte un vif succès dans la partie de l'Europe la moins influencée par la Renaissance (Allemagne et Angleterre) et dont Calvin prit le relais.

La répression catholique n'empêche pas la création d'une église réformée et son aboutissement : Le protestantisme.

Lucas Cranach le Vieux : Portrait de Luther. Détail d’un double portrait représentant le réformateur et Catherine Bore. 1529. Huile sur bois 37x23cm (chaque portrait). Florence, galerie des Offices
Lucas Cranach le Vieux : Portrait de Luther. Détail d’un double portrait représentant le réformateur et Catherine Bore. 1529. Huile sur bois 37x23cm (chaque portrait). Florence, galerie des Offices

L'Eglise est requise par la lutte contre la Réforme

Consciente de ces erreurs et du succès de la réforme, l'église relève le défi en s'engageant dans la voie de la réforme catholique, ou Contre réforme (Concile de Trente 1540-1563, Ignace de Loyola, Charles Borromée, Paul III, Paul IV, Pie IV.) Les premières mesures générales de lutte contre la réforme protestante et le protestantisme naissant sont l’approbation en 1540 de la Compagnie de Jésus par Paul III, la reconstitution en 1542 du tribunal de l'Inquisition, la création, l'année suivante, de la congrégation de l'Index Ignace de Loyola, et les Jésuites sont les agents les plus actifs de la Contre-Réforme.

2.1.2. Culture

2.1.2.1. L'humanisme
Raphaël : Baldassare Castiglione. 1514-1515. Huile sur toile. 82x67cm. Paris, Musée du Louvre
Raphaël : Baldassare Castiglione. 1514-1515. Huile sur toile. 82x67cm. Paris, Musée du Louvre

Les grands centres de l’humanisme sont Venise, Florence, Ferrare, Mantoue, Rome surtout autour des Papes, des cardinaux Bibbiena et Pietro Bembo, de l'Aretin, de Paul Jove, Agostino Chigi, Baldassare Castiglione. Les fouilles archéologiques se poursuivent à Rome, et des collections d'Antiques sont aménagées (Cour du Belvédère, 1550).

2.1.2.2. Ecrivains

L’Arioste (Ludovico Ariosto, 1474-1533) et son Roland Furieux (1506) ; Machiavel (Le Prince 1513), le Cardinal Bibbiena (La Calandria), Francesco Giorgi (Harmonie du Monde, 1525), Michel Ange (Sonnets), Andrea Vesale (Anatomie 1543) sont les grands écrivains du siècle.

2.1.2.3. Écrits sur l'art
Giorgio Vasari (1511-1574) autoportrait. Huile sur toile. Florence, galerie des Offices
Giorgio Vasari (1511-1574) autoportrait. Huile sur toile. Florence, galerie des Offices

Ils sont de plus en plus nombreux : « Traités d'architecture » par Serlio (1537), Palladio (1570), Vignole (1582). Léonard écrit son traité de la peinture, Vasari ses Vies d'artistes (1550). L'Académie florentine des Belles Lettres est créée en 1541 et celle de Dessin en 1562. La bibliothèque Médicis est ouverte au public en 1548.

2.1.2.4. Musique

A Venise oeuvrent les Flamands Villaert ( 1562) et Cyprien de Rore, les Gabrieli. A Rome triomphe Palestrina (1526-1594), Roland de Lassus et Filippo Monte.

2.1.2.5. Les mécènes
Le Titien (1490-1576). Le pape Paul III avec ses neveux Alessandro et Ottavio Farnèse. 1546, huile sur toile, 200 x 127cm. Naples, Museo Nazionale di Capodimonte
Le Titien (1490-1576). Le pape Paul III avec ses neveux Alessandro et Ottavio Farnèse. 1546, huile sur toile, 200 x 127cm. Naples, Museo Nazionale di Capodimonte

Le Cinquecento est en Italie par excellence le siècle des mécènes :

  • A Rome : Jules II (1503-1513), Léon X Médicis ( 1521), Clément VII Médicis (1523-1534), Paul III Farnèse ( 1549), les cardinaux Hippolyte d’Este et Alexandre Farnèse, le banquier Chigi ( 1520).
  • A Florence : les Médicis, surtout avec Cosme I, Grand duc de Toscane ( 1574).

  • A Ferrare : Les Este avec Alphonse I et son épouse Lucrèce Borgia, Ercole II, Alphonse II ( 1597).
  • A Mantoue : les Gonzague, particulièrement Jean François III (mort en 1519), sa femme Isabelle d'Este et leur fils Frédéric II (mort en1545).
  • A Parme, les Farnèse : Octave et le Cardinal Alexandre.
  • A Urbin : Guidobaldo de Montefeltro, Isabelle Gonzague, Francesco Maria Della Rovere, neveu de Jules II ( 1538).
  • A Venise : les Vendramin, Grimani, Foscari...

2.2. Architecture

2.2.1. Rome

La ville prend une importance considérable au XVIè:

2.2.1.1. Bramante (1444-1514)
Donato Bramante (1444-1514) : Rome, le tempietto, San Pietro in Montorio. 1502
Donato Bramante (1444-1514) : Rome, le tempietto, San Pietro in Montorio. 1502

Donato d’Angelo Bramante épanouit la culture classique : Tempietto de San Pietro in Montorio (1503) ; petit cloître de Santa Maria Della Pace (1504) ; Il projette de relier le Belvédère au Vatican, projet dont il réalise le Cortille de san Damase et le Cortille della Pigna, avec sa gigantesque niche semi-circulaire. Il donne le plan de la nouvelle basilique de Saint Pierre de Rome : la première pierre est posée le 18 avril 1506 ; le plan est en croix grecque à absides saillantes avec quatre petites coupoles flanquant la grande coupole de croisée, et deux campaniles sur la façade. Ce plan primitif est transformé par Raphaël, G. de San Gallo et Michelangelo. Bramante fait aussi le projet de l'église de la sainte Maison de Lorette (1510) et de sainte Marie de la Consolation à Lodi, exécutée par Capparota (1508).

Le style de Bramante domine tout le siècle avec Baldassare Peruzzi (1481-1537) qui créé la Farnesina (1508-11) et le palais Massino (ou « des Colonnes », 1532). Son élève Sebastiano Serlio (1475-1544) travaille à Venise et en France.

2.2.1.2. Raphaele Sanzio (1483-1520)
Raphaël Sanzio (1483-1520) : la villa Madame
Raphaël Sanzio (1483-1520) : la villa Madame

Raphaël montre son génie inspiré par l'Antique à la chapelle Chigi de Sainte Marie du Peuple (1520) et à la Villa Madame.

De Sanzio ainsi que de Bramante procèdent Jules Romain (1499-1546) qui créé le palais du Té à Mantoue, Antonio de San Gallo le jeune (neveu de Giuliano de San Gallo, spécialiste d'architecture militaire à qui l'on doit la Rocca Paolina de Pérouse 1540), qui construit le palais Farnèse à Rome, complété par Giacomo della Porta (Loggia sur le Tibre) et Michelangelo (3è étage intérieur et corniche).

2.2.1.3. Michelangelo Buonarrotti (1475-1564)
Michel Ange : escalier de la bibliothèque laurentine, Florence. 153
Michel Ange : escalier de la bibliothèque laurentine, Florence. 153

A la sérénité de Bramante et de Raphaël, Michel Ange oppose un style véhément et tourmenté : Sacristie de San Lorenzo (Mausolée des Médicis), Bibliothèque médicéenne de San Lorenzo (terminée par Vasari et l'Ammannati). Il aménage la place du Capitole et transforme des thermes de Dioclétien en l’église Santa Maria degli Angeli, 1561.

2.2.1.4. Jacopo Barozzi da Vignola (1507-1573)
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Vignole, Vasari, l’Ammannati, Fontana et Pirro Ligorio : la villa Giulia, 1551-1553

Vignole réagit contre le style dramatique de Michel Ange dans son traité de perspective et son « Livre des cinq ordres d'architecture » qui deviennent l'Évangile de l'architecture. Son style sévère et proche de l'austérité s'exprime au Gesù (1568) où travaille Della Porta et à la villa Giulia où travaillent Vasari, l'Ammannati, Fontana et Pirro Ligorio (1510-1583 qui créé la villa Pia en 1560, le casino à Portiques de la Villa Médicis et la célèbre villa d'Este à Tivoli en 1550).

2.2.2. Florence

Giorgio Vasari : intérieur du palais de la Seigneurie à Florence, 1565
Giorgio Vasari : intérieur du palais de la Seigneurie à Florence, 1565

L'exemple de Michel Ange y domine : Giorgio Vasari (1511-1571) aménage l'intérieur du palais de la Seigneurie. Bernardo Buontalenti (1536-1608) travaille à la façade de Santa Trinita et à quelques villas (Fratolino) ; il modèle les jardins Boboli, Pratolino et Castello. Ammannati (1511-1593) travaille à Venise, Padoue, Rome, Florence (Cour intérieure du Pitti et pont Santa Trinita).

2.2.3. Gènes

Galeazzo Alessi : l
Galeazzo Alessi : l'église Santa Maria de Carignano à Gènes

Galeazzo Alessi (1512-1572), admirateur de Michel Ange, créé de somptueux palais (Cambiaso, Spinola, Doria et Giovanni, Angele Montorsoli) et adapte en petit à l'église Santa Maria de Carignano le projet de Bramante et de Michel Ange à Saint Pierre.

2.2.4. Venise

Andrea Palladio (1508-1580) : le « Théâtre Olympique » de Vicence, achevé et retouché après sa mort par Vincenzo Scamozzi (1584-1585)
Andrea Palladio (1508-1580) : le « Théâtre Olympique » de Vicence, achevé et retouché après sa mort par Vincenzo Scamozzi (1584-1585)
  • Le classique trouve ses représentants chez Jacopo Tatti, dit Sansovino (1477-1570) qui créé La Libreria, La Zecca, la Logetta aux pieds du Campanile, les palais de Corner et Dolfin. Son élève Vincenzo Scamozzi (1552-1616) réalise les nouvelles Procuraties de la Piazza son Marco.
  • Michèle San Micheli (1484-1559) est un célèbre architecte militaire : Puorta Nuova et Puorta Stuppa à Vérone, palais Grimani de Venise
  • Andrea Palladio (1508-1580) est le plus célèbre architecte classique vénitien. Il réédite Vitruve et écrit le « traité des Quatre livres d'Architecture ». Ses réalisations sont la façade de San Francesco della Vigna (1562), San Giorgi Maggiore (1580), le Rédempteur (1580), et les villas Pisani, Cornaro, Santa Sofia (Valpolicella), Barbara, Maser, Rotonda (près de Vicence), le palais de la Ragione et le fameux théâtre olympique à Vicence.

2.3. Jardins

Bartolomeo <a class=Ammanati, Giorgio Vasari, Bernardo Buontalenti : le jardin du Boboli, Florence, 1550ss'>
Bartolomeo Ammanati, Giorgio Vasari, Bernardo Buontalenti : le jardin du Boboli, Florence, 1550ss

Les théories nouvelles raccordent l’architecture à la nature. Ainsi le jardin est architecture. Il existe quatre types de jardins :

  • Le jardin scénographique : Terrasse, effets d'eau, bosquets disciplinés, grottes peuplées de divinités antiques : Jardin de la villa d'Este, jardin Boboli...
  • le jardin géométrique à flanc de colline : terrasses avec jeux d'escaliers, statues antiques : le Belvédère au Vatican (Bramante 1503), le jardin de la villa Madame (Raphaël 1519).
  • le jardin iconographique : ponctué d'arbres taillés et de statues illustrant des thèmes mythologiques : Jardin de Cosme de Médicis à Castello.
  • le jardin didactique à caractère artistique : jardin botanique composé géométriquement et agrémenté de statues : Jardins de Ferrare, Padoue, Pise…

2.4. Sculpture

La personnalité de Michel Ange domine la sculpture florentine et italienne.

2.4.1. Michelangelo Buonarrotti (1475-1564)

Michel Ange : la Pieta du Vatican, 1499 ; marbre, 174 cm, 195 cm avec la base Basilique saint Pierre, Vatican
Michel Ange : la Pieta du Vatican, 1499 ; marbre, 174 cm, 195 cm avec la base Basilique saint Pierre, Vatican

Elève à Florence de Bertoldo, Michel Ange travaille successivement à Venise et Bologne (1494), Rome (1496), Florence (1501-1505), Rome (1505-1520), Florence (1520-1534), Rome (1534-1564).

Ses grandes œuvres : Piéta de Saint Pierre (1499) ; David ; Saint Marc et Madone Pitti (1501-1505) ; Projet du tombeau de Jules II (Moïse, Lia, Rachel de San Pietro in Vinco, deux esclaves du Louvre, quatre ébauches à l'Académie de Florence) ; chapelle Médicis de Saint Laurent de Florence (Tombeaux des ducs Julien et Laurent avec la Nuit et le Jour, l'Aurore et le Crépuscule, la Vierge et l'enfant) ; piétas de Florence (Cathédrale et Académie), et de Milan (piéta Rondanini).

2.4.2. Autres sculpteurs

Andrea Contucci dit Sansovino : monument funéraire d’Ascanio Sforza 1505-1507. Marbre Santa Maria del Popolo, Rome
Andrea Contucci dit Sansovino : monument funéraire d’Ascanio Sforza 1505-1507. Marbre Santa Maria del Popolo, Rome
  • Le nouveau style florentin est représenté par Andrea Contucci Sansovino (1467-1529), Benedetto da Rovezzano, Tribolo, Bandinelli.
  • Le maniérisme est représenté par Benvenuto Cellini (1500-1571), expert bronzier (Persée 1553), Donti, Ammannati (1511-1592) et Jean de Bologne ou Gianbologna ( 1608, Mercure).
  • Les ateliers florentins excellent dans l'art des petits bronzes avec Andrea Briosco « Il Riccio » (1460-1532), Jacopo Tatti dit « Sansovino » comme son maître (Logetta du Campanile 1540), Cattaneo, Vittorio de Venise, Leone Leoni qui passera à la sculpture Espagnole.

2.5. Peinture

Les grands foyers sont Florence et ses trois génies, Rome, Venise et ses dépendances.

2.5.1. Florence

2.5.1.1. Léonard de Vinci (1452-1519)
2.5.1.1.1. Biographie
Léonard de Vinci (1452-1519) : autoportrait ; 1512, 33,3 x 21,3cm. Turin Biblioteca Reale
Léonard de Vinci (1452-1519) : autoportrait ; 1512, 33,3 x 21,3cm. Turin Biblioteca Reale

Génie universel, peintre, sculpteur, architecte, ingénieur mécanicien, urbaniste, Léonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci) naît le 15 avril 1452 d’une union illégitime entre son père notable et d’une paysanne dans un village toscan près de Vinci, à 80km de Florence. A 5 ans, il est admis dans la maison paternelle (mais ne sera jamais reconnu). En 1466 son père s’installe à Florence avec sa nombreuse progéniture. Léonard est placé dans l’atelier florentin d’Andréa del Verrocchio, l’un des plus prestigieux de la ville, où il fréquente Botticelli, le Perugin, Ghirlandaio et où il reçoit une formation polyvalente : peinture, orfèvrerie, sculpture. Il est si doué que rapidement il est chargé de terminer les oeuvres de son maître.

En 1472 il est admis dans la guilde des artistes peintres de Saint Luc de Florence. Il réalise la « Vierge à l’œillet » (Annonciation) en 1473 où il développe la technique du sfumato ; vers 1476 il entre dans l’atelier de Paolo Ucello pour y étudier la perspective et en 1478 il devient peintre indépendant. En 1481 il reçoit une commande du monastère San Donato pour exécuter une « Adoration des Mages ». Il n’achève pas cette œuvre, car il est sans doute vexé de se voir refuser par le pape Sixte IV le chantier de la décoration de la chapelle Sixtine du Vatican au profit de son concurrent, Michel Ange.

Léonard de Vinci (1452-1519) : la Cène. 1498. Technique mixte. 460 x 880cm. Milan, réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie
Léonard de Vinci (1452-1519) : la Cène. 1498. Technique mixte. 460 x 880cm. Milan, réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie

En 1483, il quitte Florence pour se mettre au service du duc de Milan, Ludovic Sforza. Il est aussi bien ordonnateur des fêtes ducales, peintre, ingénieur militaire, inventeur, urbaniste… Il peint plusieurs portraits de cour et commence «la « Vierge aux rochers » pour la chapelle San Francesco Grande (1483) et lance le projet de la statue équestre géante de Francesco Sforza (« Il cavallo ») qui ne sera jamais réalisée. En 1495 il peint la fresque de la Cène pour le couvent des Dominicains de Sainte Marie des Grâces (mur du réfectoire) et en 1498 le plafond du palais Sforza.

En 1499, il fuit Milan devant les troupes françaises, séjourne à Mantoue (Carton pour le portrait d’Isabelle d’Este du Louvre) et à Venise avant de revenir à Florence.Il y réalise l’esquisse de « La Vierge et sainte Anne » et séjourne quelques mois à la villa Tivoli de Rome pour y étudier les antiques. Inspecteur en 1502 des forteresses des Marches et de Romagne pour César Borgia, le fils du pape Alexandre VI, il rencontre Machiavel.

En 1503 il monte un nouvel atelier de peinture au couvent Santa Maria Novella de Florence et prépare les cartons pour la « Bataille d’Anghiari ». Il commence la Joconde, réalise des études anatomiques, rédige le « codex de Turin » et fait des études sur le vol des oiseaux. Il perd son père mais est écarté de l'héritage par son illégitimité. Il héritera cependant de son oncle Francesco.

Léonard de Vinci (1452-1519) : Mona Lisa (La Gioconda) ;1503-1505. Huile sur panneau de bois, 77 x 53 cm. Musée du Louvre, Pari
Léonard de Vinci (1452-1519) : Mona Lisa (La Gioconda) ;1503-1505. Huile sur panneau de bois, 77 x 53 cm. Musée du Louvre, Pari

Entre 1506 et 1513 il est à Milan au service de Louis XII où il est à nouveau ordonnateur des fêtes royales (début de la création de « Sainte Anne » du Louvre), puis à Rome au service du pape Médicis Léon X (projet d’aménagement des Marais Pontins).

Revenu à Florence en 1515, il y rencontre en décembre à Bologne le roi de France François Ier qui vient de conquérir le Milanais (Marignan). Les deux hommes se lient d’une profonde amitié. L’année suivante, Léonard accepte l’invitation du roi et vient s’installer au manoir de Cloux (Clos Lucé près d’Amboise) avec son assistant, le peintre Francesco Melzi et son serviteur Battista de Villanis. Il y devient « premier peintre, ingénieur et architecte du roi ». Il y emmène entre autres la « Joconde » et la « Vierge, sainte Anne et l’enfant »… Il y décède le 2 mai 1519 et est inhumé dans la chapelle Saint Hubert du château d’Amboise.

2.5.1.1.2. Principales Å“uvres peintes
Léonard de Vinci (1452-1519) : portrait de Cecilia Gallerani ou la dame à l’hermine. 1483-1490. Huile sur bois, 54,8 x 40,3cm; musée Czartoryski, Cracovi
Léonard de Vinci (1452-1519) : portrait de Cecilia Gallerani ou la dame à l’hermine. 1483-1490. Huile sur bois, 54,8 x 40,3cm; musée Czartoryski, Cracovi
  • L’Annonciation (1473-1475) des Offices de Florence ;
  • La vierge à l’œillet (1476) de l’Alte Pinakothek de Munich ;
  • La madone Benois (1478-1480) du musée de l’Hermitage de Saint Petersbourg ;
  • Le portrait de Ginevra de’Benci (1478-1480) de la National Gallery de Washington ;
  • Saint Jérôme (1480-1482) du Vatican ;
  • l’Adoration des Mages (1481-1482) des Offices ;
  • la Vierge aux rochers (1483-1484) du Louvre ;
  • La Dame à l’hermine (Cecilia Gallerani, 1490) du musée Narodowe de Cracovie ;
  • La « Belle Ferronière » (1490-1495) du Louvre ;
  • La Cène (1495-1498) du réfectoire de Santa Maria delle Grazie de Milan ;
  • La Vierge, l'Enfant Jésus, saint Jean Baptiste et un ange (1495-1499) de la National Gallery de Londres ;
  • La Joconde Mona Lisa (1503-1515) du Louvre ;
  • Cartons pour la bataille d'Anghiari (1504-1506) pour la salle du Grand conseil du Palazzo Vecchio de Florence ;
  • Sainte Anne, la Vierge et l’enfant Jésus (1502-1513) du Louvre ;
  • Saint Jean Baptiste (1513-1516) du Louvre.
2.5.1.2. Raphael Sanzio (1483-1520)
Raphael Sanzio (1483-1520) : le mariage de la Vierge Marie. 1504; huile sur panneau, 170 x 117cm. Mila, Pinacothèque de la Brera
Raphael Sanzio (1483-1520) : le mariage de la Vierge Marie. 1504; huile sur panneau, 170 x 117cm. Mila, Pinacothèque de la Brera

Raphaël naît à Urbin et est élève du Perugin (Pietro Vannucci, 1450-1523) et réalise ses premières œuvres entre 1500 et 1504 : le retable Baronci, le songe du chevalier (1504, National gallery de Londres), Sposalizio (la mariage de la Vierge) de la Brera de Milan (1504), le couronnement de la Vierge (Autel Oddi, Vatican)...

Il travaille ensuite à Florence entre 1504 et 1508 et créé la Madone au Chardonneret (Offices), la Belle Jardinière (1507, Louvre), la Madone Canigiani (1507, Munich), Angelo et Maddalena Doni (Pitti), la madone du Prato (Madone du Belvédère de Vienne), madone du Grand Duc (palais Pitti de Florence), saint Georges et le dragon (Louvre et Washington)…

Il est à Rome de 1508 à 1520 : au Vatican il réalise les fresques de la chambre de la Signature (l'école d'Athènes, le Parnasse, Dispute du saint Sacrement), les fresques de la chambre d'Héliodore (Délivrance de Pierre, Héliodore, messe de Bolsène), les dessins pour la chambre d'Incendie, le carton pour la tenture des actes des apôtres. Après sa mort ses disciples sous la direction de Jules romains réalisent les fresques de la chambre de Constantin (1520-1524).

Raphael Sanzio (1483-1520) : la « Logetta » du Cardinal Bibiena ; vue générale. 1516-1517. Rome, Palais Pontifical du Vatican
Raphael Sanzio (1483-1520) : la « Logetta » du Cardinal Bibiena ; vue générale. 1516-1517. Rome, Palais Pontifical du Vatican

A la villa Farnésine il peint des fresques (Triomphe de Galatée 1511, dessins pour l'histoire de Psyché). Au palais pontifical, il réalise les fresques de la Logetta (1516-1517) et de la Loggia (1518-1519).

Les grands tableaux de l’époque romaine sont : Madone de Foligno (Rome), Madone à la Chaise (Florence), Madone Sixtine (Dresde), portrait d’un Cardinal (Prado), Bernardo Castiglione (Louvre), la Donna Velata, Léon X (Palais Pitti), le portrait du pape Jules II (Londres et Florence), la Madone de la Sixtine (Dresde), la madone de la Seggiola (Florence, Pitti), la Transfiguration du Vatican…

2.5.1.3. Michel Ange (1475-1564)
2.5.1.3.1. Biographie
Michel Ange: Bataille. Vers 1492 ; marbre, 84,5 x 90,5 cm. Maison Buonarroti, Florenc
Michel Ange: Bataille. Vers 1492 ; marbre, 84,5 x 90,5 cm. Maison Buonarroti, Florenc

Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni naît le 6 mars 1475 à Caprese en Toscane où son père est magistrat. Il fait son apprentissage chez Domenico Ghirlandaio qui le recommande à Laurent de Médicis qui le prend sous sa protection. Il se forme en autodidacte, admirant particulièrement Donatello, étudie l’anatomie… Jusqu’en 1492 où il part pour Rome, fuyant la Florence de Savonarole.

Il s’installe à Bologne puis est appelé à Rome en 1496 par le cardinal Saint Georges. Il y sculpte le Bacchus du Bargello (1497) et la Piéta du Vatican. Il revient à Florence en 1502 (David) puis est rappelé à Rome par le pape fraîchement installé Jules II.

Sous le pontificat de Jules II il réalise, outre le tombeau du pape (inachevé), la décoration monumentale du plafond de la chapelle Sixtine qui lui prend quatre années, entre 1508 et 1512.

Michel Ange : mise au tombeau, vers 1510. Tempera sur bois, 159 x 149 cm. Londres, National Gallery
Michel Ange : mise au tombeau, vers 1510. Tempera sur bois, 159 x 149 cm. Londres, National Gallery

A la mort de Jules II en 1513 il travaille pour Léon X qui le charge de reconstruire la façade de saint Laurent de Florence et d’en réaliser le décor sculpté (non réalisé). Il reste à Florence jusqu’en 1531 et y réalise la sacristie neuve (ou chapelle Médicis), les tombeaux de Laurent et de Julien (achevé par ses élèves) et la bibliothèque laurentienne (achevée par Ammanati). En 1528-1529, il travaille aux fortifications de la ville

En, 1532 il revient à Rome où il accepte une commande de Clément VII : la décoration des deux murs de la chapelle Sixtine où il doit représenter la Chute des anges rebelles et le Jugement dernier, qu’il achève en 1541. A partir de 1546, il est nommé architecte de la Basilique saint Pierre. Il meurt à Rome le 18 février 1564.

2.5.1.3.2. L’œuvre peint
Michel Ange : Doni tondo. La sainte Famille avec l’enfant Jean le Baptiste. Vers 1506 Vue d’ensemble. Tempera sur panneau. Diamètre : 120 cm. Florence, Galerie des Offices
Michel Ange : Doni tondo. La sainte Famille avec l’enfant Jean le Baptiste. Vers 1506 Vue d’ensemble. Tempera sur panneau. Diamètre : 120 cm. Florence, Galerie des Offices

La sainte Famille ou Doni Tondo des Offices (1506) ; cartons pour la bataille des Cascine ; mise au tombeau de la National Gallery de Londres (1510) ; fresques de la chapelle Sixtine au Vatican de 1508 à 1522 (Treize sujets de l'Ancien Testament, douze Sibylles et Prophètes, figures diverses) ; le Jugement dernier de l’autel de la chapelle Sixtine du Vatican (1533-1541), fresques de la chapelle Pauline de 1542 à 1550 (Martyr de saint Pierre, conversion de saint Paul…).

2.5.1.4. Autres peintres
Mariotto Albertinelli : La Visitation. 1503. Huile sur bois, 23 x 50 cm ; Florence, Galerie des Offices
Mariotto Albertinelli : La Visitation. 1503. Huile sur bois, 23 x 50 cm ; Florence, Galerie des Offices

L’influence des trois maîtres est sensible chez Fra Bartolommeo (1473-1517), Albertinelli (1474-1515) et Andrea del Sarto (1486-1531) le fresquiste (Église Annunziata à Florence) et portraitiste. A Milan, Boltraffio, Andrea Solario et Bernardo Luini, sont disciples de Léonard.

2.5.2. Rome

Jules Romain : La madone Monteluce. Huile sur toile. Pinacothèque du Vatican
Jules Romain : La madone Monteluce. Huile sur toile. Pinacothèque du Vatican
  • Disciples et collaborateurs de Raphaël : Jules Romain (1499-1546), F. Penni, Perino del Vaga, Jean d'Udine seront les vulgarisateurs d'un style décoratif. Disciples de Raphaël sont aussi les Siennois B. Peruzzi et Bazzi dit « Le Sodoma » (mort en 1549)
  • Dans l'orbite solitaire de Michel Ange : Jacopo l'Indaco (mort en 1526), Bugiardini (mort en 1554) et Sebastiano del Piombo (14851547), issu de Giorgione.

2.5.3. Venise

2.5.3.1. Giorgione et Titien
Giorgione : la tempête. 1505 ; huile sur toile, 82 x 73 cm. Venise, Gallerie dell
Giorgione : la tempête. 1505 ; huile sur toile, 82 x 73 cm. Venise, Gallerie dell'Accademia

Premier grand maître de la peinture vénitienne du siècle, Giorgio da Castelfranco, dit Giorgione (1477-1510) atteint à la plénitude sensible, mais meurt trop tôt de la peste. Il a créé quelques chefs d’œuvres d’une très grande sensibilité presque romantique : l’orage (1505, Venise) ; les trois philosophes (1508-1509, Vienne), Vénus endormie (1510, Dresde), Madone du dôme de Castelfranco Veneto (1505), le Concert champêtre (1508-1509, Louvre), Adoration des mages (15051510, Washington)...

2.5.3.2. Tiziano Vecelli
Titien : la Venus d
Titien : la Venus d'Urbin. 1538, huile sur toile, 119 x 165 cm. Florence, galerie des Offices

Ami et disciple de Giogione Titien (Tiziano Vecelli 1488-1576) suit son style : élève de Giovanni Bellini il travaille à Venise : Amour sacré et amour profane (1514, galerie Borghèse de Rome) ; Femme à sa toilette, homme au gant, Assomption de l’église des Frari à Venise (1516-1518) ; les Bacchanales (1525, Prado) ; la Madone des Pesaro (15191523 église des Frari à Venise), la Présentation de la vierge au Temple (1538, Venise) ; Flora (1515, Offices) ; la Venus d'Urbin (1538, les Offices) ; l'Homme aux yeux pairs).

De 1545 à 1548 il séjourne à Rome (Paul III, 1546, Naples), puis à Augsbourg en 1548 et de 1550 à 1551 : Charles Quint à cheval (1548, Prado) ; Philippe II (1551, Prado).

Ses oeuvres tardives sont la toilette de Vénus (1554, Washington), Jupiter et Antiope (1540-1542, Louvre), Jacopo Strada (1567, Vienne), le couronnement d’épines (1570, Munich), la piéta de Venise (1576, Venise).

2.5.3.3. L'école Vénitienne à la suite de Titien
Palmavecchio : femme blonde. Huile sur toile, 77,5 x 64,1 cm. Londres, National Gallery
Palmavecchio : femme blonde. Huile sur toile, 77,5 x 64,1 cm. Londres, National Gallery
  • Grands coloristes sont Palma le Vieux (Palmavecchio, 1480-1528), Sebastiano del Piombo (mort en 1547), Cariani, Bordone (mort en 1571). Lorenzo Lotto (1448-1556) répand le style vénitien avec son originalité propre (Pala de San Bartolomeo 1516).
  • L'influence vénitienne s'exerce aussi sur Savoldo de Brescia, Gian Battista Moroni de Bergame, Dosso Dossi (1490-1542) de Ferrare.
  • La fin du siècle voit deux grands peintres, virtuoses de la décoration murale, touchés par le maniérisme, dont Pordenone (1483-1539) et Schiavone (1510-1563) sont les agents à Venise : Le Tintoret et Véronèse.
2.5.3.4. Le Tintoret (Jacopo Robusti,1518-1594)
Le Tintoret : Suzanne au bain. 1560-1562. Huile sur toile, 146,6 x 193,6cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum
Le Tintoret : Suzanne au bain. 1560-1562. Huile sur toile, 146,6 x 193,6cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum

L’oeuvre de ce peintre, élève de Titien et Pordenone est immense : délivrance de l'Esclave, Cycle de Santa Maria dell'Orto (Présentation au temple), Suzanne au Bain (1560, Vienne), Noce de Cana de la Salute (1561), miracles de Saint Marc, cycles de la Scuola di San Rocco (Calvaire, crucifixion, Jésus et Pilate, nativité, fuite en Egypte 1562-1587), décoration du palais ducal (Salles de l'anti-collège, du Collège, du Sénat, du Grand Conseil), Cène de San Giorgio Maggiore (1594), nombreux portraits (Alvise Barbaro, Jacopo Soranzo, Sebastiano Venier...)

2.5.3.5. Veronèse (Paolo Caliari, 1528-1588)
Véronèse : l’enlèvement d’Europe. 1580, huile sur toile, 240 x 303cm. Venise, Palais Ducal, Salle de l’Anticollège
Véronèse : l’enlèvement d’Europe. 1580, huile sur toile, 240 x 303cm. Venise, Palais Ducal, Salle de l’Anticollège

Né à Vérone, cet élève d'Antonio Badile travaille à Venise dès 1553 où il créé le cycle de l'Église Saint Sébastien (Plafond, chœur et retable), à la Villa Barbaro à Maser (1556-1560), à la Décoration du palais Ducal (Enlèvement d'Europe à l'Anti-collège, Allégories du plafond du collège, Triomphe de Venise au Grand conseil, 1575-1578).

Ses chefs d'oeuvre sont les Noces de Cana (1563 Louvre), la Vision de Sainte Hélène, le Repas chez Simon, le Repas chez Lévi (1573), le Martyre de Sainte Justine, Moïse sauvé des eaux (Prado).

2.5.3.6. Les Bassan
Jacopo da Ponte dit « Bassano » : La Cène ; 1542 ; huile sur toile. Rome, Galerie Borghèse
Jacopo da Ponte dit « Bassano » : La Cène ; 1542 ; huile sur toile. Rome, Galerie Borghèse

Influencés par Le Tintoret et Véronèse, les Bassan préludent au naturalisme et aux effets d'éclairage du Caravage : le chef de l'atelier est Jacopo da Ponte dit Bassano (1510-1592), qui eut quatre fils peintres : Francesco le jeune (1549-1592), Gerolamo (1566-1621), Giovanni Battista (1553-1613), et Leandro (1557-1622).

2.5.4. Parme

Le Corrège : le mariage mystique de Sainte Catherine. 1520. Huile sur bois, 105 x 102cm. Paris, Musée du Louvre
Le Corrège : le mariage mystique de Sainte Catherine. 1520. Huile sur bois, 105 x 102cm. Paris, Musée du Louvre

On y amorce déjà les recherches de l'époque baroque avec Antonio Allegri dit Le Corrège (1488 ? -1534) : ce disciple de Mantegna et de Costa travaille à Parme. Il peint des fresques : Voûte du couvent Saint Paul (1519), abside et coupole de Saint Jean l'Évangéliste (Ascension et couronnement de Marie 1520-1524), coupole de la cathédrale (Assomption, 1523).

Ses tableaux sont principalement mythologiques ou sacrés : le mariage mystique de Sainte Catherine (1520, Louvre) ; Antiope, Nativité de Dresde (1528) ; Madone de Saint Jérôme (1528, Parme), Ganymède (1531, Vienne) ; Jupiter et Io (1531, Vienne) ; Danaé (1531, Galerie Borghèse, Rome) ; Leda et le Cygne (1531, Berlin)…

2.5.5. Le maniérisme

Bronzino : Eléonore de Tolède avec son fils Jean de Médicis. 1544-1545. Huile sur bois, 115 x 96cm. Florence, galerie des Offices
Bronzino : Eléonore de Tolède avec son fils Jean de Médicis. 1544-1545. Huile sur bois, 115 x 96cm. Florence, galerie des Offices

Le terme de maniérisme est employé pour désigner certaines manifestations artistiques réalisées entre 1520 et 1620 environ. Il se situe entre l’apogée de la Renaissance et les débuts du baroque et du classicisme. Le rôle fondamental joué par Michel-Ange sur la formation de la « maniera » et son influence sur les artistes italiens est fondamental.

Vasari qualifie cette « maniera moderna » de « bella maniera » : pour lui, elle implique l'harmonie et la mesure, l'imagination et la fantaisie, sans aucun sens péjoratif. En peinture, le maniérisme se caractérise par la recherche de la beauté dans les moindres détails, l’importance du détail décoratif, l’effet de plans superposés, les raccourcis dans les positions, les angularités et les courbes (formes serpentines des corps comme le Christ mort dans les bras de sa mère).

Le maniérisme est élaboré au palais du Té à Mantoue vers 1530, sous l'égide de Raphaël et Michel Ange, par Jules Romain (1499-1546) et le Primatice (Francesco Primaticcio, 1504-1570) de Bologne. Séduit par Raphaël et Le Corrège dont il est l'élève, Francesco Mazzola, dit « Le Parmesan » (1503-1540, Madone au long cou) influence beaucoup Niccolo dell'Abbate (1509-1571). Les meilleurs représentants du maniérisme sont en Toscane Domenico Beccafumi (1486-1551) ; à Florence Pontormo (1494-1557), Gian Battista Rosso (1494-1540), Bronzino (1503-1572) et Salviati ; à Rome, Daniel de Volterra, Jacopo del Conte, Taddeo Zuccaro (décorateur du Palais Farnèse) ; leurs disciples Cambiaso et Tibaldi passent en Espagne en 1577.

2.6. Arts de la couleur

2.6.1. Enluminure

A Rome, Giulio Clovio (1498-578) réalise en miniature les oeuvres de Michel Ange et de Raphaël.

2.6.2. Vitrail

Guillaume de Marcillat : verrières de Santa Maria del Popolo, Rome
Guillaume de Marcillat : verrières de Santa Maria del Popolo, Rome

L'école de Raphaël produit les vitraux à arabesques de Giovanni da Udine (Bibliothèque Saint Laurent à Florence). Le français Guillaume de Marcillat exécute les majestueuses verrières de la Cathédrale d'Arezzo (1520) et travaille au Vatican et à Sainte Marie du Peuple à Rome.

2.6.3. Tapisserie

Les Flamands travaillent en Italie : tenture des Actes des Apôtres du Vatican (d'après Raphaël), tapisserie de Karcher à Mantoue, Ferrare (les Métamorphoses), Florence (Les mois et les grotesques, histoire de Joseph).

2.6.4. Gravure

Marc Antoine Raimondi (1480-1534) contrefait Dürer. Il travaille auprès de Raphaël dont il grave les œuvres ; Le Parmesan et Schiavone optent pour l'eau-forte et Ugo da Capri pour la gravure sur bois en clair-obscur en camaïeu.

2.7. Objets d’art

2.7.1. Plaquettes et médailles

Andrea Briosco (Il Riccio), disciple de Donatello, est le meilleur auteur de plaquettes en bronze à sujets mythologiques. L'art de la médaille est plus fin et moins sobre avec Benvenuto Cellini, Leone Leoni et Pastorino de Sienne.

2.7.2. Orfèvrerie

Benvenuto Cellini : Salière pour François I. 1540-1444. Or, émail et ivoire. 26 x 33,5cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum
Benvenuto Cellini : Salière pour François I. 1540-1444. Or, émail et ivoire. 26 x 33,5cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum

Les orfèvres sont souvent nomades. Le plus célèbre sculpteur, Benvenuto Cellini est aussi orfèvre : il travaille pour François I (Salière en Or de Vienne) et pour Cosme I à Florence.

L'école Italienne produit des objets ornés d'émaux peints (Baisers de Paix), des pièces liturgiques et quantité d'objets profanes (Aiguières, bassins, assiettes, coupes, bijoux...)

2.7.3. Céramique

La majolique se répand partout : ateliers de Faenza (tributaire de l'Allemagne pour les décors historiés), Caffaglio, Sienne. Pesaro, Deruta, et Gubbio (Avec Maestro Giorgio, mort en1540) se spécialisent dans la faïence à reflet métallique.

Après 1530 Caste Durante, puis Urbino imposent le style de décor fastueux, alors que Venise et Florence tentent d'imiter la porcelaine chinoise.

2.7.4. Marquetterie

Les maîtres en sont Fra Giovanni de Vérone (Santa Maria in Organo) et Giovanni Barili (Chambre de la Signature à Rome, 1521).

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