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Art : le Cinquecento – XVIè siècle

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0. Le Cinquecento – XVIè siècle

Introduction
Italie
France
Espagne et Portugal
Pays Bas
Angleterre
Allemagne et Europe Centrale
Autriche - Bohème
Scandinavie
Europe orientale

3. France

3.1. Histoire et culture

3.1.1. Histoire

Jean Clouet : Portrait de François Ier, 1525-1530. Bois, 96 x 74cm. Paris, Musée du Louvre
Jean Clouet : Portrait de François Ier, 1525-1530. Bois, 96 x 74cm. Paris, Musée du Louvre

La monarchie française tente d'éviter l'encerclement des Habsbourg de la maison d'Autriche sous les règnes de François I (1515-1547) et Henri II (1547-1559). De 1560 à 1598 les guerres de religion déchirent le pays sous Charles IX (1560-1574), Henri III (1574-1589) et Henri IV (1589-1610) qui rend au pays paix et prospérité.

La vie religieuse est bouleversée par la réforme de Calvin (1509-1564). Aux Réformés iconoclastes (confession de foi de 1571) s'oppose la fureur de la Sainte Ligue Catholique (1576). Les guerres de religion ravagent le pays avant que l’édit de Nantes ne calme les esprits (1598).

3.1.2. Culture

Au cours de la première moitié du XVIè siècle s'accomplit en France une véritable révolution artistique. L'art gothique devient en une génération obsolète et marginal, cédant la place à un système de formes fondé sur de nouveaux principes qui durera jusqu'à la fin du XIXè siècle. Ce changement considérable résulte de plusieurs causes : la découverte de l'Italie au début du siècle suscite une mode italianisante et l'assimilation de la culture classique par l'élite française entraîne vers 1540 l'adoption de formes inspirées de l'Antiquité et de la haute Renaissance italienne ; la volonté de François Ier de créer un nouvel art français rival de l'art italien précipite le mouvement et suscite l'apparition à Fontainebleau d'un centre artistique de rayonnement international. Ce changement de style n'entraîne pas l'affaiblissement des particularités nationales : il en modifie seulement l'expression.

3.1.2.1. L’humanisme
Jean Clouet : portrait de Guillaume Budé. Vers 1536. Huile sur bois, 39,7 x 34,3 cm. New York, Metropolitan Museum of Art
Jean Clouet : portrait de Guillaume Budé. Vers 1536. Huile sur bois, 39,7 x 34,3 cm. New York, Metropolitan Museum of Art

L’humanisme est favorisé par François I  avec Guillaume Budé (1467-1540), Etienne, Tory, le Collège de France (1530), la bibliothèque de Fontainebleau. Amyot (mort en 1593) traduit Longus et Plutarque.

La Pléiade est illustrée par Du Bellay et Ronsard, la prose par Rabelais et Montaigne, le théâtre par Jodelle, alors que les « mystères » sont interdits en 1548.

3.1.2.2. L'archéologie

L’archéologie naît sous l’impulsion du Connétable de Montmorency, ainsi que l'érudition artistique avec J. Pélerin, J. Martin et J. Goujon, Jean Cousin et fils, Du Cerceau, Pontus de Thiard.

3.1.2.3. La musique et les sciences

En 1570 est fondée l'académie de Poésie et Musique. La musique se développe avec Clément Jannequin, Claude Goudimel, Claude le Jeune. Les grands noms de la science sont Oronce Fine, Fernel, Ambroise Paré, Bernard Palissy, Olivier de Serres…

3.2. Architecture

Au début du XVIè, les ordres ne sont qu'incorporés décorativement et sans règle dans la trame du gothique, jusque vers 1530. Le rôle des ornementalistes est ainsi capital dans la première renaissance.

3.2.1. La première renaissance

Pierre Lescot : la Cour carrée du Louvre
Pierre Lescot : la Cour carrée du Louvre

Pierre Chambiges et Philibert Delorme inventent pilastres et colonnes à tambour ; Pierre Lescot (1510-1578) créé les chaînes d'angles à bossages. Fenêtres à travées verticales se prolongent jusqu'à la lucarne à fronton souvent flanqué de candélabres de pierre. L’ordre est toscan ou dorique, ionique, corinthien et composite du rez-de-chaussée à la toiture ou alors il n’existe qu’un seul ordre colossal. L'escalier est en forme d'hélice enroulée. Mais sous l'italianisme, la structure reste médiévale.

Le décor apparaît clans les châteaux de la Loire : tour des Minimes d'Amboise (1495), Blois (1515-1525), Azay le Rideau (1518-1524), Chenonceaux et Chambord (1526-1536). L'Influence des châteaux de la Loire se répand vite : Oiron, La Rochefoucauld, Gaillon, maison d'Agnès Sorel à Orléans, Hôtel Pincé d'Angers, tour couronnée de la cathédrale de Tours, cloître Saint Martin de Tours, clôture et choeur de la cathédrale de Rodez.

3.2.2. Evolution

Château de Fontainebleau : la galerie François Ier est l’œuvre de l’architecte italien Rosso Fiorentino
Château de Fontainebleau : la galerie François Ier est l’œuvre de l’architecte italien Rosso Fiorentino

Les résidences princières de l'Ile de France montrent une nouvelle orientation du goût très italianisant mêlé de charme français : ainsi La Muette, Palluau sur Indre, Villers Cotterets et surtout Fontainebleau avec sa cour ovale, sa galerie François I, sa galerie d'Ulysse (par le Primatice et Nicolas dell'Abbate, 1528-1558).

3.2.3. L’école de Fontainebleau

Valençay : le château renaissance, construit à partir de 1540, possède une galerie de 80m de long. Sur la façade extérieure les trois étages présentent les trois ordres classiques
Valençay : le château renaissance, construit à partir de 1540, possède une galerie de 80m de long. Sur la façade extérieure les trois étages présentent les trois ordres classiques

Elle groupe Français, Flamands et Italiens (Primatice, Rosso, Serlio) : à Serlio on doit les hôtels de Ferrare et de Montpensier et Anzy le Franc ; à Primatice, la grotte des jardins des Pins (1555), la grotte de Meudon, la porte de la cour du Cheval Blanc, l’aile de la Belle Cheminée, le plan de la chapelle des Valois à Saint Denis.

A partir de 1540 s'accentue la vague de l'italianisme : les ordres classiques se généralisent : Villandry, Valençay (1540), Hôtel d'Ecouville de Caen, aile nord de Fontaine Henri. Dans les églises, le décor classique se calque sur le gothique (Saint Eustache de Paris, Saint Pierre de Caen) ou le roman (Saint Pierre d'Angers).

3.2.4. L’âge classique 1550- 1610

Pierre Lescot : La fontaine des Nymphes (fontaine des Innocents), 1549 (remaniée en 1788 et 1860). Sculptures de Jean Goujon
Pierre Lescot : La fontaine des Nymphes (fontaine des Innocents), 1549 (remaniée en 1788 et 1860). Sculptures de Jean Goujon

La composition intérieure et extérieure obéit aux tracés arithmétiques, mathématiques et géométriques de la Règle d'Or ; la Haute Renaissance contemporaine de Henri II se place sous le signe des grands architectes :

  • Pierre Lescot (1515-1578) travaille au Louvre (projet de la cour carrée), à l'Hôtel de Lignerie (Carnavalet) et créé la Fontaine des Innocents ;
  • Philibert Delorme (1515-1570) crée les châteaux de Saint Maur, d’Anet (1552) et commence les Tuileries (1564) ;
  • Jean Bullant ( 1578) est l'architecte d'Ecouen, du petit château de Chantilly, de l'Hôtel de Soissons ;
  • Philender travaille à la cathédrale de Rodez ;
  • Bachelier construit l'hôtel d'Assezat à Toulouse (1555) ;
  • Androuet de Cerceau créé les châteaux au décor classique de Verneuil (détruit) et de Charleval.
  • Enfin en Bretagne règne l'archaïsme dans les imposants cimetières, calvaires, ossuaires (Sizun, Pleyben, Saint Thégonnec).

3.3. Jardins

Le jardin conserve les principes du jardin médiéval : promenoirs massifs en carreaux, fontaines à vasques sur un même plan : ainsi les trois jardins de Blois.

Puis l'on, transforme les carreaux qui rappellent la marqueterie à l'italienne : apparaissent statues, édicules, grottes : ainsi les jardins du cardinal d'Amboise à Gaillon, la Bastie d'Urfé, Grotte des Tuileries et d'Ecouen (Par Bernard Palissy).

Par la suite les jardins sont reliés aux édifices selon les principes Italiens. Les eaux, introduites dans le décor, forment les jardins de « Plates eaux » : Anet, Saint Maur, Saint Germain en Laye (1594).

3.4. Sculpture

3.4.1. L’adaptation : 1500-1525

Jean Juste : tombeau de Louis XII et d’Anne de Bretagne ; 1515 1531. Basilique de Saint Denis
Jean Juste : tombeau de Louis XII et d’Anne de Bretagne ; 1515 1531. Basilique de Saint Denis

L’adaptation dure tout le premier tiers du siècle et s'introduit aux formes calmes et amples des Italiens travaillant à Amboise et Blois pour le Roi et à Gaillon pour le Cardinal d'Amboise ( 1510) On importe aussi des oeuvres en marbre de Gènes. Les équipes qui décorent Gallion réalisent les deux premiers grands Mausolées de la renaissance française : Le tombeau des Cardinaux d'Amboise à la Cathédrale de Rouen (1518-1525) et la sépulture de Louis XII à Saint Denis par les Juste. Les ateliers tourangeaux, italianisants, produisent le tombeau des Poncher (Par G. Regnault), les vierges d'Ecouen, d'Olivet, de Saint Galmier.

3.4.2. L’italianisme

Dès 1517 l'italianisme triomphe en France, grâce à la venue des Florentins attirés par François I.

3.4.2.1. L'École de Fontainebleau
Le Primatice : détail de l’escalier royal de l’appartement de la Duchesse d
Le Primatice : détail de l’escalier royal de l’appartement de la Duchesse d'Étampes. 1530s. Château de Fontainebleau

Les chefs de l’école sont le florentin Fiorentino Rosso (1494-1540) et le bolognais Francesco Primatice (1504-1570) qui décorent la galerie de François Ier (1531-1539). Puis Primatice créé un style plus allongé qu'adoptent les Français (Chambre de la duchesse d'Étampes). Les bronzes qu'il a apportés d'Italie initient les Français à la statuaire antique. Sous Henri II ces artistes se substituent aux Italiens.

3.4.2.2. Paris
Jean Goujon : Nymphes de la Fontaine des Innocents. 1547-1549, Paris, Musée du Louvre
Jean Goujon : Nymphes de la Fontaine des Innocents. 1547-1549, Paris, Musée du Louvre

La ville redevient au milieu du siècle capitale des arts. Le normand Jean Goujon (1510-1566) allie la noblesse classique aux élégances du maniérisme (Nymphes de la Fontaine des Innocents). Pierre Bontemps (1507-1570), assistant de Primatice retrouve la robustesse des anciens imagiers (Reliefs du tombeau de François I à Saint Denis). Son élève, Germain Pilon (1537-1590) est le trait d'union entre le gothique et le baroque : Chancelier Birague du Louvre, vierge de Pitié, monument du coeur de Henri II.

3.4.2.3. La province
Ligier Richier : transi de René de Chalon. 1544, église saint Etienne de Bar le Duc
Ligier Richier : transi de René de Chalon. 1544, église saint Etienne de Bar le Duc

La province participe au mouvement artistique : Troyes avec Julliot et D. Florentin venant de Fontainebleau ; Toulouse avec N. Bachelier ; Besançon avec Claude Arnoux, dit Lulier. Le Lorrain Ligier Richier (1500-1567) se spécialise dans le funéraire macabre du XVIè : (« Transi » de René de Châlons de Bar le Duc, 1544). Sous Henri IV, à Paris, Prieur et Biard incarnent le second maniérisme avec Jean de Bologne et Francheville en Italie.

3.5. Peinture

3.5.1. La première école de Fontainebleau

Antoine Caron : Auguste et la Sibylle. 1575-1580, huile sur toile, 125 x 170 cm. Paris, musée du Louvre
Antoine Caron : Auguste et la Sibylle. 1575-1580, huile sur toile, 125 x 170 cm. Paris, musée du Louvre

C'est la période d'adaptation : malgré la présence d'Italiens en France (A. Solario à Gallion, Andrea Del Sarto, Léonard), l'influence de la peinture italienne ne sera nette qu'à partir de 1530 avec les mécénats de François I et Henr II et les entreprises décoratives du château de Fontainebleau, par Primatice, Rosso et Nicolas dell'Abbate auxquels s'associent les peintres français comme Antoine Caron (1520-1799).

Cette première école est un foyer du maniérisme international. A Paris les Cousin : Jean le père (1495-1560) et Jean le fils (1525-1594) se rallient à ce style tout en gardant leur originalité (Dames au bain du Louvre).

3.5.2. La seconde école de Fontainebleau

Toussaint Dubreuil : Angélique et Médor. Entre 1575 et 1600, 200 x 144 cm ; Paris, Musée du Louvre
Toussaint Dubreuil : Angélique et Médor. Entre 1575 et 1600, 200 x 144 cm ; Paris, Musée du Louvre

Elle se constitue sous Henri III et Henri IV, avec une nouvelle génération de peintres décorateurs : Toussaint Dubreuil (1561-1602), Jacob Bunel, Amboise Dubois, Martin Fréminet (1567-1619). A Nancy travaille Jacques Bellange (mort en 1616). Le maniérisme s'alourdit avec Jean de Hoey et Jérôme Franck.

3.5.3. Le portrait

Portrait de Jean de Dinteville, Seigneur de Polisy. Vers 1533, craie, 25,1 x 19 cm. Chantilly, Musée Condé
Portrait de Jean de Dinteville, Seigneur de Polisy. Vers 1533, craie, 25,1 x 19 cm. Chantilly, Musée Condé

Le portrait est très en vogue et maintient le réalisme septentrional : les maîtres en sont Jean Clouet (1495-1541) et son fils François (1516-1571), ainsi que Corneille de Lyon (mort vers 1575). Les Quesnel, Dumonstier, Lagneau, Fans II Pourbus (1569-1622) maintiennent la tradition.

3.6. Arts de la couleur

3.6.1. Le vitrail

Arnaut de Moles : vitraux de la cathédrale d’Auch, 1500 – 1513
Arnaut de Moles : vitraux de la cathédrale d’Auch, 1500 – 1513

L’art du vitrail connaît encore une riche floraison : les verrières d'Auch, de Saint Etienne de Beauvais, de Saint Vincent à Rouen, de Notre Dame à Chalons sur Marne, de Brou, de la cathédrale de Bourges, de Saint Gervais à Paris en sont les plus beaux.

3.6.2. Tapisserie

La tradition gothique persiste avec les tentures du Mans, de Reims et de Rouen. Mais en 1530 est fondée la Manufacture Royale de Fontainebleau et l'italianisme l'emporte (Tenture de François I).

Paris continue le style sous Henri II dans l'atelier de la Trinité (Histoire de Diane). Henri IV installe en 1601 des tapissiers flamands au faubourg Saint Marcel ; Ils donnent à cet art une nouvelle impulsion : Tentures d'Artémise et de Coriolan, Histoire de Diane.

3.7. Objets d’art

3.7.1. Gravure

Étienne Du Pérac : Rome, piazza del Campidoglio, 1568. Eau forte
Étienne Du Pérac : Rome, piazza del Campidoglio, 1568. Eau forte

Sur cuivre travaillent G. Reverdy, Jean de Gourmont, Jean Duvet, émule de Dürer (Apocalypse, 1550). L'eau forte est en vogue chez Bellange, E. Delaune, Du Cerceau, Etienne du Pérac (Vues perspectives des jardins de Tivoli). Les bois les plus remarquables sont ceux de Geoffroy Tory, Jean Goujon, Jean Cousin, B. Salomon.

3.7.2. Médaille

Elle stagne jusqu'à Henri II où Pelaune, G.Pilon et Guillaume Dupré la remettent en Honneur.

3.7.3. Orfèvrerie

Orfèvrerie renaissance : le Calice de Saint Jean du Doigt, Finistère
Orfèvrerie renaissance : le Calice de Saint Jean du Doigt, Finistère

Les belles pièces sont le Calice de Saint Jean du Doigt (Finistère), le bouclier et le morion (Casque) de Charles IX. La technique de l'émail se développe à Limoges avec les Penicaud qui s'inspirent de Dürer et leurs successeurs italianisant ou francisans; Le plus important est Léonard Limosin (mort en 1577), émailleur de Henri II.

3.7.4. Céramique

Bernard Palissy : Plat ovale. 1560. Céramique vernissée. Paris, musée du Louvre
Bernard Palissy : Plat ovale. 1560. Céramique vernissée. Paris, musée du Louvre

Poterie vernissée du Saintonge, grès de Beauvais, faïence stannifère à l'italienne de Rouen. Des faïences fines sont créées à Saint Porchaire (Poitou) vers 1550.

Bernard Palissy (1510-1590) invente la céramique à reliefs naturalistes ; devenu potier du roi, il travaille à Ecouen pour Montmorency et à Paris pour Catherine de Médicis.

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