STOSKOPFF Sébastien
3.2. La vie de Stoskopff
L’apprentissage
Le séjour parisien
Le retour à Strasbourg
Au service du prince de Nassau Idstein
3.2.2. Le séjour parisien
Stoskopff Sébastien : Verres, cruche, pain et fruits. Œuvre signée et datée 1627. Huile sur toile, 50 x 60 cm. Cologne, Wallraf-Richartz-Museum. (Histoire de l’art) |
Au début du XVIIè siècle, le quartier autour de l’église Saint Germain se situe hors des remparts de la ville. Le strict règlement des corporations interdit alors aux étrangers de demeurer dans la cité même ; aussi de nombreux artistes étrangers se regroupent là , particulièrement des peintres ayant fui les Flandres à cause de leur religion : c’est probablement dans ces milieux que l’art français de la nature morte va trouver une des ses sources principales. L’analyse des œuvres de Stoskopff démontre qu’à cette époque il fréquente des artistes anversois comme Pieter van Boucle (1610-1673) et Jean-Michel Picart (1600-1682) mais aussi des peintres français de nature morte tels Jacques Linard (1597-1645), Lubin Baugin (1610-1663) et Louise Moillon (1610-1685).
La première œuvre de Stoskopff authentifiée avec certitude, la somptueuse « Nature morte aux livres et à la chandelle » (Rotterdam, musée Boymans van Beuningen), date de 1625.
A la fin de la décennie, sans doute en 1628, il voyage en Italie, où sa présence est attestée en 1629 à Venise. Il subit l’influence de l’école du Caravage.
Stoskopff Sébastien : Nature morte à la langouste. (Histoire de l’art) |
Dès 1630, le voici de retour à Paris, où il demeure durant une dizaine d’années. Il habite alors dans le Marais, près de la rue Vieille du Temple, et connaît une notoriété certaine comme le suggère la présence de ses œuvres dans les plus grandes collections de l’époque. Il crée des « tables mises » et des cuisines très originales qui s’inscrivent dans l’évolution de la production parisienne de Linard, Baugin et Moillon avec lesquels il entretient d’étroites relations. Il diffère cependant d’eux dans la composition et dans le traitement particulier de la lumière.
De Paris, il se rend en 1633 à Troyes, où il se met au service du Baron Guichard du Vouldy et travaille dans son château. La preuve en est un récit contant l’échec d’une tentative de conversion au catholicisme par un avocat de la ville… De même il est probable qu’il ait séjourné à la cour de Lorraine, au vu de l’inventaire d’un certain Jean-Baptiste de Bretagne, commissaire des guerres et marchand d’art en Lorraine, inventaire daté de 1650 et faisant état de 22 œuvres du peintre.
Le fait que Stoskopff ait travaillé pour plusieurs cours ou plusieurs princes s’explique aisément : son statut d’étranger à Paris, sans droit de séjour sur une longue durée ne lui permet pas de s’établir définitivement dans la ville, et les séjours dans des cours et châteaux de princes sont pour lui une opportunité très intéressante. C’est probablement aussi la raison pour laquelle il finit par revenir à Strasbourg sans doute à la fin de l’année 1640.