STOSKOPFF Sébastien

Stoskopff Sébastien : Les quatre éléments ou l’hiver. Huile sur toile, 116 x 188cm. Strasbourg, musée de l’œuvre Notre Dame. (Histoire de l’art)

Les natures mortes avec des personnages de Stoskopff connues sont au nombre de deux : l’une, intitulée « Les quatre éléments ou l’hiver » (Musée de Strasbourg) présente une femme de profil dans sa cuisine en train d’embrocher un poulet à rôtir au milieu d’une grande variété d’ustensiles et de fruits, légumes ou pièces de viande : citron, bouteilles en osier, panier avec têtes de salades, bottes d’asperges et de radis, artichauts ; poissons, baquet de bois, couteau, sachet de poivre, gigot, casserole en cuivre, dinde tuée et éviscérée, pieds de veau… A droite du tableau, l’artiste décrit une seconde scène de cuisine, « nature morte dans la nature morte » montrant une autre femme affairée devant l’âtre de la cheminée et une table couverte…

Pendant de cette première scène, la toile signée et datée de 1633 intitulée « L’été ou les cinq sens », elle aussi du musée de Strasbourg, représente la même construction, mais sur le thème d’un salon avec fruits, fleurs, mappemonde, échiquier et instruments de musique… à droite du tableau, une scène extérieure représente une femme jouant avec un chien sur fond de ciel, de lac, de château et de montagne… Les objets représentés dans cette nature morte décrivent les cinq sens : les instruments de musique : l’ouïe ; les fleurs, l’odorat ; l’échiquier, le toucher ; les fruits, le goût ; le globe, la vue.

Stoskopff Sébastien : L’été ou les cinq sens. Œuvre signée et datée 1633. Huile sur toile, 114 x 186 cm.Strasbourg, Musée de l’Œuvre Notre-Dame. (Histoire de l’art)

Ce qui est remarquable dans ces deux œuvres, c’est que le peintre traite les personnages, qui par ailleurs se ressemblent fort, presque comme des objets « inanimés », devenant eux-mêmes des éléments de la nature morte.

Il semble que Stoskopff ait réalisé d’autres œuvres de ce type, dont deux autres – disparues- sont attestées. Ces œuvres sont à mettre en lien avec le voyage du peintre en Italie où il subit l’influence des coloristes italiens et plus particulièrement la manière du Caravage. En plus de son séjour en Italie, il a aussi été influencé par Simon Vouet dont le séjour italien entre 1612 et 1627 est certain. Il a sans doute aussi été influencé par les milieux parisiens, ou le thème des natures mortes avec personnages est fréquent, particulièrement chez Louise Moillon.