B&S Encyclopédie

Index de l'article Index de l'article
1. La mise en place de la politique exterminationniste
1.1. Introduction
1.2. L’environnement de l’opération Barbarossa
1.3. De la « transplantation » à l’extermination

2. Histoire des Einsatzgruppen
2.1. Origines
2.2. La composition des Einsatzgruppen
2.3. L’Einsatzgruppe A
2.4. L’Einsatzgruppe B
2.5. L’Einsatzgruppe C
2.6. L’Einsatzgruppe D

3. Les méthodes des Einsatzgruppen
3.1. Les fusillades
3.2. Les camions à gaz
3.3. Les camps d’extermination

4. Les rapports

5. Les grands massacres
5.1. Le massacre des Juifs de Lettonie
5.2. Babi Yar
5.3. La forêt de Krepiec
5.4. Le massacre des juifs de Przemysl dans la forêt de Grochowce

6. Les victimes

7. L’« Aktion 1005 »
7.1. Origine et objectifs
7.2. Le travail du kommando
7.3. Les procès du « Sonderkommando 1005 »

8. Témoignages
8.1. Les rapports des EG
8.2. Babi Yar, par un officier allemand
8.3. Himmler : Extraits des discours de Poznan
8.4. Massacres à Minsk
8.5. L’Accord OKW-RSHA du 26 mars 1941
8.6. Un chef des EG témoigne
8.7. Le rapport Graebe
8.8. « Les camions de la mort »
8.9. Note pour l’entretien des camions à gaz

9. Le procès des Einsatzgruppen
9.1. Les procès
9.2. Les verdicts du procès de Nuremberg
9.3. Verdicts des autres procès
9.4. Procès en Allemagne de l’Est
9.5. Autres destins

10. Les bourreaux. Biographies
10.1. Achamer- Pifrader Humbert
10.2. Alvensleben Ludolf-Hermann Emmanuel Georg Kurt Werner von
10.3. Baatz Bernhard
10.4. Bach Zelewski Erich von dem
10.5. Barth Horst
10.6. Bassewitz-Behr Georg-Henning, comte de
10.7. Becker August
10.8. Behrends Hermann Johann Heinrich
10.9. Biberstein Ernst
10.10. Bierkamp Walther
10.11. Blobel Paul
10.12. Bluhm Wilhelm
10.13. Blume Walter
10.14. Bock Wilhelm
10.15. Böhme Klaus
10.16. Bradfisch Otto
10.17. Braune Fritz
10.18. Braune Werner
10.19. Buchardt Friedrich
10.20. Christensen Theodor
10.21. Christmann Kurt
10.22. Ehlers Ernst
10.23. Ehrlinger Erich
10.24. Fegelein Herrmann
10.25. Fendler Lothar
10.26. Filbert Albert
10.27. Findeisen Wilhelm
10.28. Fuchs Wilhelm
10.29. Gottberg Curt von
10.30. Haensch Walter
10.31. Hafner August
10.32. Hans Kurt
10.33. Hausmann Emil
10.34. Herrmann Günther
10.35. Hubig Hermann
10.36. Isselhorst Erich
10.37. Jäger Karl
10.38. Janssen Adolf
10.39. Jeckeln Friedrich
10.40. Jost Heinz
10.41. Klingelhöfer Waldemar
10.42. Kutschera Franz
10.43. Landau Felix
10.44. Lange Herbert
10.45. Lange Rudolf
10.46. Meier August
10.47. Meyszner August Edler von
10.48. Naumann Erich
10.49. Nebe Arthur
10.50. Nosske Gustav Adolf
10.51. Ohlendorf Otto
10.52. Ott Adolf
10.53. Pechau Manfred
10.54. Prützmann Hans-Adolf
10.55. Rapp Albert
10.56. Rasch Emil Otto
10.57. Rauca Helmut
10.58. Rauff Walter
10.59. Roch Heinz
10.60. Sandberger Martin
10.61. Schäfer Oswald Theodor August Wilhelm
10.62. Schimana Walter
10.63. Schöngarth Karl
10.64. Schulz Erwin
10.65. Seetzen Heinrich Otto
10.66. Seibert Willi
10.67. Six Franz
10.68. Stahlecker Franz Walter
10.69. Steimle Eugen
10.70. Strauch Eduard
10.71. Suhr Friedrich
10.72. Weinmann Erwin
10.73. Woyrsch Udo Gustav Wilhelm Egon von
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Nazisme : les Einsatzgruppen (2ième guerre mondiale)

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0. Nazisme : les Einsatzgruppen (2ième guerre mondiale)

La mise en place de la politique exterminationniste
Histoire des Einsatzgruppen
Les méthodes des Einsatzgruppen
Les rapports
Les grands massacres
Les victimes
L’« Aktion 1005 »
Témoignages
Le procès des Einsatzgruppen
Les bourreaux. Biographies

10. Les bourreaux. Biographies

10.1. Achamer- Pifrader Humbert

Humbert Achamer-Pifrader naît le 212 novembre 1900 à Teplitz en Autriche. Il est membre en 1931 du NSDAPautrichien et entre dans la SS en 1935, où il est promu SS-Standartenführer en 1941. En juillet 1942 il est nommé inspecteur de la police de sécurité à Wiesbaden.

En septembre 1942 il succède à Heinz Jost à la tête de l'Einsatzgruppe A qui travaille sur les arrières du groupe d'armée nord en Russie à l'élimination des Juifs et des partisans… Il est décoré le 31 août 1943 de la croix de fer pour ses remarquables actions de lutte anti-partisans… Plus tard, il retourne au RSHA où il prend la direction d'une section du « Referat IVB »

Il est tué à Linz lors d'un bombardement le 25 avril 1945.

10.2. Alvensleben Ludolf-Hermann Emmanuel Georg Kurt Werner von

Fils du général prussien Ludolf von Alvensleben (1844-1912), né à Halle, Ludolf Hermann entre dans les cadets prussiens en 1911. Après la guerre il fait des études d’agriculture tout en s’engageant dans les combats des révoltes de gauche en Allemagne centrale. Il gère le domaine agricole familial et se nomme « seigneur de Schochwitz, Krimpe et Wils ».

Membre du Stahlhelm entre 1923 et 1930 il adhère au NSDAP et est jusqu’en 1934 NSDAP Kreisleiter à Eisleben. Nommé en 1931 SA-Standartenführer, il est inspecteur du Gau en à partir de 1933 élu du parti au Reichstag.

Etant passé dans la SS, Ludolf-Hermann von Alvensleben devient le 5 avril 1934 SS-Obersturmbannführer et commande rapidement la 26è SS-Standarte à Halle. En janvier il est nommé SS-Oberführer et commande à Schwerin. Entre le 14 août 1938 et janvier 1941 il travaille directement avec le Reichsführer SS Heinrich Himmler, qui le nomme en 1939 responsable de l’autodéfense en Prusse Orientale. A ce titre il est responsable de l’assassinat de milliers de civils Polonais avant, pendant et après la campagne de septembre 1939.

Grâce à l’appui de Himmler, il devient très influent au sein de la SS. Nommé en août 1940 SS-Brigadeführer, il devient fin 1941 HSSPF en Crimée et en 1942 major général de la Police. Successivement, il est HSSPF en Mer Noire, SS-Gruppenführer et jusqu’à la fin de la guerre HSSPF Elbe. Le 1 juillet 1944 il est nommé lieutenant général des Waffen SS et de la police. A la fin de la guerre Ludolf-Hermann von Alvensleben fuit en Argentine où il termine tranquillement ses jours sous le faux nom de Carlos Lücke. Il meurt le 1 avril 1970 à Santa Rosa de Toay.

10.3. Baatz Bernhard

Bernhard Baatz naît en 1910 a Dörnitz, suit ses études à Gaudenz, Dessau, Halle et Iéna où il étudie le droit. Le 1 mars 1931 il devient membre de la NSDAP et entre le 1 juillet 1932 dans la SS. De septembre à novembre 1939 il est affecté à l’état major de l’Einsatzgruppe IV dans le cadre de l’opération « Tannenberg » en Pologne. Il revient à Berlin et entre dans le RSHA où il travaille dans la section des affaires polonaises jusqu’en juin 1940, puis aux affaires des territoires nouvellement conquis à l’ouest (France, Belgique, Alsace, Lorraine, Belgique, Hollande, Norvège…). Il est nommé SS-Sturmbannführer. Puis, toujours au RSHA, il passe au service des travailleurs étrangers dans le Reich.

Le 1 août 1943 Baatz est nommé commandant de l’Einsatzkommando 1 (EK 1) chargé de liquider tous les « éléments hostiles et raciaux inférieurs » en Estonie. En octobre 1944 il est nommé KdS dans les Sudètes et s’installe à Reichenberg.

Après la guerre il n’est pas inquiété et devient directeur de la firme de construction Mannesmann à Duisburg. Il n’est arrêté que le 26 juin 1967 et emprisonné dans la prison de Moabit à Berlin. Il est accusé d’avoir assassiné sans jugements 240 travailleurs forcés polonais. Mis en jugement, il est relaxé le 20 mai 1969 suite à de complexes arcanes judiciaires. Il meurt le 26 avril 1978.

10.4. Bach Zelewski Erich von dem

Né à Lauenburg en Poméranie le 1 mars 1899 d’une famille terrienne et aristocratique, Erich Julius Eberhardt von dem Bach-Zelewski (1899-1972) est destiné à la carrière militaire. Combattant lors de la première guerre mondiale, il entre en 1919 dans les Freikorps et devient officier en 1924. Il adhère au parti nazi en 1930 et entre l’année suivante dans la SS. Il sera commandant SS de la région Nord-est puis Sud-est et député de la région de Breslau au Reichstag de 1932 à 1944.

S.S. Obergruppenführer et Général des Waffen-S.S. et de la police, il est nommé par Himmler chef suprême des SS et de la Police (HSSPF) de Russie centrale et chef des unités antipartisanes à partir de juin 1941. Il écrème à ce titre tout l’arrière du front en Russie centrale des Juifs, communistes et partisans… Ainsi sous son commandement seront exécutés fin octobre 1941 plus de 35 000 juifs à Riga, et il participe personnellement à des massacres à Minsk et à Mogilev. En automne 1944 il participe à la répression du soulèvement de Varsovie.

Au procès de Nuremberg, il est témoin à charge contre Himmler et les principaux responsables SS. En mai 1951, il est condamné à dix ans de résidence surveillée par un tribunal de dénazification. Il est le seul officier SS de haut niveau à s’accuser de tueries en masses. Mais il ne sera jamais inquiété pour avoir massacré des Juifs… Par contre, en février 1961 il est condamné à trois ans et demi de prison par le tribunal allemand de Nuremberg pour participation à la purge de 1934 (« Nuits des longs couteaux »), puis condamné à perpétuité en 1962 pour le meurtre de 3 communistes en 1933. Il meurt le 8 mars 1972 à Munich-Harlaching.

10.5. Barth Horst

Né le 22 août 1890 à Stenn, Barth'>Barth fait des études de droit. Il participe à la première guerre mondiale (Croix de fer 2è Classe), adhère au NSDAP le 1 mai 1937 et entre dans la SS le 6 décembre 1938. Chef du SD de Zwickau puis de la police criminelle de Cracovie, il est affecté en 1941 à l’Einsatzgruppe A. Arrêté après la guerre, il se suicide en 1961 avant le début de son procès.

10.6. Bassewitz-Behr Georg-Henning, comte de

Georg-Henning Graf von Bassewitz-Behr est SS-Gruppenführer et lieutenant général des Waffen-SS et de la police.Du 22 novembre 1942 au 24 mars 1943 il est HSSPF en Russie centrale (Mogilev) chargé de la lutte contre les partisans… Puis jusqu’à la fin de la guerre il est HSSPH du district militaire Nordsee à Hambourg.

Le 16 septembre 1947 il est livré aux autorités soviétiques. Il est condamné à 25 ans de travaux forcés pour le meurtre de 45 000 civils dans la région de Dniepropetrovsk. Il meurt dans un camp de travail et Sibérie.

10.7. Becker August

SS-Obersturmführer, Becker est le spécialiste allemand de la mise à mort des être humains par gaz dans le cadre de l'opération dite d'Euthanasie (« action T.4 ») au cours de laquelle des dizaines de milliers de malades mentaux et d'handicapés sont assassinés. Après la fin de sa mission dans le cadre de l'action T.4, il est affecté aux questions techniques des gazages à l'Est. Fin 1941 et début 1942, il visite tous les sites opérant en URSS avec des camions à gaz pour tuer femmes et enfants juifs et tziganes.

Après 1945, Becker échappe aux poursuites et devient représentant de commerce. En 1960, il est déclaré incapable de subir tout interrogatoire ou de purger toute peine en raison de son état de santé.

10.8. Behrends Hermann Johann Heinrich

Behrends naît en 1907 d’un père restaurateur. Il fait des études de droit à Marbourg et le 17 juillet 1932 est docteur en droit. Le 1 février 1932 il entre dans le NSDAP et dans les SS.

Il est juriste pour les SS en Allemagne du Nord (Rüstringen). Heydrich l’appelle au SD le 13 janvier 1934 comme directeur de la section idéologique (« Weltanschauliche Auswertung » II 1) devant s’occuper des francs maçons, des juifs, des ennemis politiques de gauche et de droite… Le 1er février 1934 il devient SS-Obersturmführer, et le 20 avril SS-Hauptsturmführer.

Il joue un rôle non négligeable dans la préparation due la « Nuit des longs couteaux », en établissant la liste des SA et des ennemis politiques à éliminer. Il y gagne ses galons de SS-Obersturmbannführer le 4 juillet. En 1937 il participe au montage de l’« opération Toukatchevsky » visant à discréditer le maréchal, qui sera exécuté sur ordre de Staline…

Le 27 janvier 1937 il est nommé patron de la « Volksdeutsche Mittelstelle » (VOMI), poste qui tiendra jusqu’au 15 avril 1943. La VOMI coordonne les diverses activités des mouvements des « Volksdeutsche » dans les pays limitrophes comme la Pologne, le Luxembourg et Paris : elle y organise des meurtres et des attentats, dresse des listes et prépare les futurs déplacements de personnes…

En mars 1939 Behrends est élu au Reichstag ; Il est aussi vice président de l’organisation nazie des Allemands à l’étranger, directeur des sections sportives d’escrime et de natation du Reich… Il participe à la campagne de France en 1940 et le 1 janvier 1941 il est promu SS-Brigadeführer. Il fait en plus partie du cercle des amis du Reichsführer-SS Himmler.

Il passe successivement par les divisions des Waffen SS « Das Reich », « Charlemagne », « Handschar » (Croatie)… et le 15 mars 1944 il est nommé HSSPF pour la Serbie, le Monténégro et le Sandzak : il mène de nombreuses action de répression et de combats contre les partisans. Du 30 janvier à mai 1945 il est HSSPF « Ostland und Russland-Nord ».

Le 5 juillet 1945 il se rend aux Anglais et est interné dans un camp en Ecosse. Le 16 avril 1946 il est livré à la Yougoslavie. Il est pendu le 4 décembre 1948.

10.9. Biberstein Ernst

Ernest Biberstein (Szymanowsky) naît à Hilchenbach le 15 février 1899. En 1906 la famille déménage à Neumünster en Schleswig-Holstein où il passe son bac. Il se bat en 1917-1918 puis étudie la théologie jusqu’en 1921. Il devient pasteur en 1924 et exerce à Kating, en Schleswig-Holstein. Il s’inscrit au NSDAP le 19 juillet 1926 et entre en 1936 dans la SS (Ministère des Cultes) avant de passer au SD. Il gravit rapidement les échelons dans la SS pour devenir Sturmbannführer en 1939. Il se bat de mars à octobre 1940.

Protégé par Heydrich, il est transféré à Oppeln fin 1940 où il travaille à la Gestapo et est pour la première fois au contact du processus de déportation. A la mort de Heydrich, il est transféré au commandement de l’Einsatzkommando 6 (Einsatzgruppe C) où il œuvre de septembre 1942 à mai 1943. Il avouera entre 2 000 et 3 000 assassinats, et avoir observé personnellement le gazage de 50 à 60 Juifs.

Capturé, il est condamné à mort par un tribunal militaire américain en 1948. Sa peine est commuée à la prison à perpétuité par la Commission de clémence, sans doute sur intervention de l’église évangélique du Schleswig-Holstein. Libéré en 1958 il travaille au service de l’administration de l’église évangélique jusqu’à se retraite. Il décède en 1986 à Neumünster.

10.10. Bierkamp Walther

Walther Bierkamp naît le 17 décembre 1901 à Hambourg. Entre 1919 et 1921 il fait partie du Freikorps Bahrenfeld, un bataillon de garde de l’extrême droite nationaliste de Hambourg. Il poursuit des études de droit qu’il achève en 1928. Il est ensuite avocat jusqu’en 1937 à la cour de justice de Hambourg. Le 1 décembre 1932 il entre dans le NSDAP.

En février 1937 il devient chef de la police de la police criminelle à Hambourg. Le 1 avril il entre dans la SS et le 15 février 1941 il est nommé inspecteur de la police de sécurité et du service de sécurité à Düsseldorf. Il exerce à ce poste jusqu’au 24 juin 1942 avec une interruption entre septembre 1941 et avril 1942 où il est détaché à Paris comme BDS en Belgique et France occupée.

Le 30 juin 1942 le SS-Standartenführer Dr. Bierkamp relève Otto Ohlendorf comme commandant de l’Einsatzgruppe D en Ukraine du sud et en Crimée, sur les traces de la XIè armée. Il suit l’armée qui démarre son offensive en été en direction du Caucase. En août, l’Einsatzgruppe effectue ses premières grandes actions contre les Juifs dans le secteur en utilisant notamment les camions à gaz (enfants des orphelinats de Krasnodar et d’Ejsk, habitants de Piatigorsk) ; les 221 et 22 août, 500 personnes sont exécutées dans la forêt de Krasnodar ; le 1 septembre, c’est le tour des habitants de Mineralnyje Wody, puis les 9 et 10 de ceux de Iessentuki et Kislowodsk. Cette première campagne fait au moins 6 000 victimes… Les survivants, utilisés comme main d’œuvre, sont éliminés les 4 et 5 janvier à Kislowodsk, portant le nombre de victimes à environ 10 000. En mai 1943 l’Einsatzgruppe D est débaptisé en « Kampfgruppe Bierkamp » (« groupe de combat Bierkamp).

De juin 1943 à février 1945 Bierkamp est nommé HSSP du Generalgouvernement. Le 20 juillet 1944, par décret il ordonne que tous les Juifs au travail forcé dans l’industrie d’armement doivent être « évacués » avant l’arrivée des Rouges… « Au cas où il serait impossible de les envoyer pas convois dans les camps, ils seront à liquider sur place, et leurs cadavres devront être éliminés par incinération, par dynamitage ou par d’autres moyens… » Il termine la guerre comme BDS à Stuttgart et HSSPF « Südost » à Breslau.

Le 16 mai 1945, il se suicide à Hambourg.

10.11. Blobel Paul

Blobel naît le 13 août 1894 à Potsdam. Il participe à la première guerre et est décoré de la croix de fer première classe. Il fait ensuite des études d’architecte et exerce à partir de 1924. Il perd son emploi et s’inscrit en décembre 1931 au NSDAP puis à la SS. En mars 1933 il est dans la police de Düsseldorf, et en juin 1934 est transféré au SD avec le grade d’Untersturmführer puis de Standartenführer le 30 juin 1941.

De juin 1941 à janvier 1942 il commande le Sonderkommando 4a de l’Einsatzgruppe C et est responsable du massacre des juifs d’Ukraine. On lui attribue la responsabilité de l’extermination de 59 018 personnes. Le 13 janvier il est relevé de son commandement pour alcoolisme et raison de santé.

De juillet 1942 à juillet 1944 il est responsable de l’« Aktion 1005 », opération consistant à exhumer et à brûler les centaines de milliers de cadavres des personnes exécutés en Russie afin d’effacer les preuves des massacres des Einsatzkommandos. Blobel utilise pour cela des juifs qui sont exécutés, une fois le travail accompli.

En octobre 1944 il est nommé commandant de l'Einsatzgruppe « Iltis », reliquat de l’Aktion 1005, chargée de la lutte contre les partisans Yougoslave en Carinthie.

Blobel est jugé à Nuremberg en 1948 et condamné à mort par un tribunal militaire américain. Il est pendu le 8 juin 1951 à Landsberg.

10.12. Bluhm Wilhelm

Wilhelm Bluhm naît le 3 janvier 1899 à Berlin. Il est embauché comme conseiller criminel à Francfort sur Main pour le district de Wiesbaden en 1935. Puis il est transféré à Dortmund comme patron de la police criminelle avec grade de SS-Sturmbannführer. Le 8 novembre 1940 il est commandant de la police de sécurité et du SD de Radom dans le Generalgouvernement, puis revient en Allemagne où il est responsable de la police de Weimar.

Le 25 février 1942 il est nommé à Vinniza en Ukraine où il commande la police. A l’automne de la même année il remplace le SS-Hauptsturmführer Rudolf Schmücker à la tête du « Sonderkommando 7c » (« Vorkommando Moskau ») de l’Einsatzgruppe B. Il est tué en cours d’opération en juillet 1943.

10.13. Blume Walter

Blume naît à Dortmund le 23 juillet 1906 et fait des études de droit à Bonn, Iéna et Munster. Il passe son doctorat en droit en 1933 et adhère la même année au NSDAP, sentant là une occasion unique de faire carrière ; le 1 mars il devient chef de la section politique du tribunal de Dortmund. En même temps il travaille pour le service de sécurité. il entre dans la SS le 11 avril 1935. Fin 1935 il travaille dans la Police Secrète de Prusse. Il fait apprécier en haut lieu son savoir faire dans la poursuite des Juifs de Halle et monte en grade.

En décembre 1939 il devient chef de la Gestapo de Berlin. En juin 1941 il commande l’Einsatzkommando 7a de l’Einsatzgruppe B : il « travaille » à Vitebsk où il élimine les juifs, 24 000 selon ses propres dires. Il est relevé en septembre pour avoir attiré l’attention de ses supérieurs sur les conditions psychologiques dans lesquelles « oeuvrent » les bourreaux. Il est affecté au RSHA.

Il est muté dans le « Vorkommando Moskau » qui épure du coté de Smolensk, puis est affecté en Slovénie dans le SD pour combattre les partisans grecs, les soldats anglais échappés et le Juifs. Il travaille ensuite au SD à Düsseldorf et Bad Blankenburg. Retour dans les Balkans en août 1943, il organise la déportation des Juifs de Grèce avec Wisleceny et Burger. Pour noël 1943, il offre aux siens des habits traditionnels des Juifs grecs… Il revient à Berlin fin 1944.

A Nuremberg, condamné à mort par un tribunal militaire américain, il voit sa peine commuée à 25 ans de prison par la Commission de clémence. Il est libéré en 1958. On ignore la date de sa mort.

10.14. Bock Wilhelm

Bock naît à Lübeck le 11 septembre 1903 et devient fonctionnaire de police. Il adhère au NSDAP le 1 novembre 1929 et entre à la SS le 1 août 1935. Il travaille au SD à Vienne puis en Russie et à Vinnitza. De janvier à juin 1942 il commande le Vorkommando Moskau de l'Einsatzgruppe B. On ne connaît pas les circonstances de sa disparition.

10.15. Böhme Klaus

Né à Magdeburg le 10 janvier 1909, Böhme est fils d’instituteur. Il étudie le droit à Halle et Rostock jusqu’en 1936. Il entre dans le NSDAP le 1 mai 1933et devient membre de la SS le 1 novembre. En 137 il sort de l’église luthérienne. En octobre 1938 il est affecté à la police de Kiel En octobre 1940 il est nommé SS-Hauptsturmführer.

Puis il est nommé SS-Sturmbannführer en octobre et chef de la police à Tilsit. Affecté à l’Einsatzgruppe A, il participe le 24 juin 1941 au massacre de Gardsen sur la frontière lettone où 200 civils lituaniens sont exécutés. Puis il commande à Tilsit, chargé de « nettoyer » le secteur frontalier entre l’Allemagne et la Lituanie : jusqu’en octobre 1941 le commando exécute environ 6 000 personnes. A partir d’octobre 1943 Böhme est nommé HSSP à Rovno puis à Jitomir. Au tournant de l’année 1944 il est affecté au RSHA à Berlin.

Après la guerre on le retrouve dans le Lunebourg où il est ouvrier agricole. Puis après avoir menti sur son passé devant la commission de dénazification, il est conseiller fiscal d’octobre 1948 à 1951 à Karlsruhe et conseiller juridique auprès de la caisse d’épargne « Badenia » à Karlsruhe jusqu’en 1956.

Il est finalement démasqué et arrêté le 23 août 1956. Il tente de se défénestrer lors de son arrestation. Il est accusé du meurtre de 3 907 personnes lors d’u procès des à à Ulm et est condamné à 15 ans de prison. Il décède le 31 mai 1960.

10.16. Bradfisch Otto

Né à Zweibrücken le 10 mai 1903, Bradfisch suit des études de droit à Fribourg et devient représentant en assurances. Il adhère le 1 janvier 1931 au NSDAP et entre dans la SS le 26 septembre 1938. Il est enrôlé par le SD et travaille à Neustadt.

De juin 1941 à avril 1942 il commande l’Einsatzkommando 8 de l’Einsatzgruppe B en Biélorussie, puis commande la police de Lodz jusqu’en 1944 où il est l’un des acteurs de la liquidation du ghetto. Bradfisch se distingue particulièrement par son zèle destructeur envers les Juifs : entre août et novembre 1941, son libérales est responsable de la mort de plus de 82 000 personnes.

Un premier procès en 1961 le condamne à 10 ans de prison pour ses activités au sein de l’Einsatzgruppe 8, et un second en 1963 à 13 ans pour ses activités à Lodz. Les deux peines sont confondues. Il meurt le 22 juin 1994.

10.17. Braune Fritz

Fritz Braune naît le 18 juillet 1910 à Mehrstedt. Imprimeur, il adhère au NSDAP le 1 décembre 1931, entre dans la SA puis dans la SS le 1 novembre 1935. Il devient à Berlin employé de l’office central de la Sécurité du Reich, puis après 1940 travaille au SD d’Oslo.

Lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie il fait partie d’un Einsatzkommando chargé d’éliminer les Juifs et les opposants politiques. Le 1 octobre 1941 il est nommé commandant du Sonderkommando 4b de l'Einsatzgruppe C, alors que son frère commande le Sonderkommando 11b. Il y restera jusqu’en mars 1942. Son commando œuvre à Kiev, Poltava, Artemovsk et au camp de prisonniers de Losovaya : on déplore des milliers de victimes, juifs, commissaires politiques et résistants.

Son procès n’aura lieu qu’en 1973 : il est condamné à 9 années de prison.

10.18. Braune Werner

Werner Braune naît le 11 avril 1909 à Mehrstedt en Thuringe. Il fait des études de droit à Bonn, Iéna et Munich et devient avocat. Il adhère au NSDAP le 1 juillet 1931 et entre à la SS le 18 novembre 1934. En 1940 il commande la Gestapo de Wesermünde.

Frère de Fritz Braune, chef du Sonderkommando 4B, il commande le Sonderkommando 11B, unité mobile de tuerie de l’Einsatzgruppe D d’octobre 1941 à septembre 1942. Il est le responsable du massacre des Juifs de Simféropol des 11, 12 et 13 décembre 1941 qui fit 14 300 victimes. En janvier 1942, un autre massacre fait 1 180 victimes à Eupatoria. On le retrouve ensuite au SD d’Oslo et de Halle.

Condamné à mort par un tribunal militaire américain le 10 avril 1948, il est exécuté le 7 juin 1951 dans la prison de Landsberg… ce qui n’empêche pas sa veuve d’obtenir une rente.

50 ans après son exécution les autorités de la prison de Landsberg ont fait rénover sa croix tombale du cimetière de Spöttingen (avec celles d’autres détenus exécutés), l’ont fait surmonter d’un petit toit en cuivre et ontfait fleurir sa tombe…

10.19. Buchardt Friedrich

Friedrich Buchardt, juriste de formation, est un « Volksdeutsche » des pays baltiques originaire de Riga. Très tôt il milite pour la nazification des pays baltes. En novembre 1939 il travaille au service d’immigration à Gotenhafen (Gdynia) puis est ensuite actif à Posen et Konstanza sur la Mer Noire. En mars 1940 il est responsable du travail au SD de Lublin. En janvier 1943 il devient commandant de l’Einsatzkommando 9. Il le reste jusqu’en mars 1944 et est promu SS-Obersturmbannführer.

Avec Erhard Kröger, commandant de l’Einsatzkommando 6 il parvient à rendre crédible l’idée de la création d’une « Armée de libération nationale Russe » puis à mettre cette armée sur pied, la fameuse « Armée Vlassov ».

Après 1945 Buchardt n’est pas poursuivi, et est attaché commercial de la « Bau-Finanz-GmbH » à Mannheim. Il publie un ouvrage sur les droits des minorités nationales dans les pays baltes. Il décède en 1982.

10.20. Christensen Theodor

Theodor Christensen poursuit des études de commercial dans la banque et milite en 1923 dans le « Jungdeutschen Orden », organisation antisémite et nationaliste, mais antifasciste, puis au « Bund Wiking » une organisation prônant un régime de dictature militaire. En 1931 il passe dans le NSDAP, entre dans la SA en 1931 et dans la SS en 1935. En 1936, il devient cadre dans le SD.

Nommé SS-Sturmbannführer il est en janvier 1942 chef de la police de sécurité et du SD à Tchenikov et mène de janvier à octobre 1943 le Sonderkommando 4a en Ukraine. Puis à partir de 1944 Christensen commande l’Einsatzkommando 12  jusqu’à la fin de la guerre.

A la fin de la guerre Christensen est interné à Eselsheide près de Paderborn, d’où il s’échappe en octobre 1947. Sous le pseudonyme de Fritz Ramm il est représentant commercial d’une entreprise de construction de wagons à Kassel.

10.21. Christmann Kurt

Kurt Christmann naît en 1907 à Munich et dès 1920 il est membre de la SA dans les organisations « SA-Sturm Klintsch » et « Jungsturm Adolf Hitler ». En 1923 il prend part au putsch de Hitler.

En avril 1933 il entre dans la SS et le NSDAP, et en 1934 passe son doctorat en droit. Sportif, il est champion d’Allemagne de canoë et champion d’Allemagne de ski de la police. Aussi travaille t-il dans les services des sports d’hiver dont il devient le référent SS. En 1938 il est nommé dans la police de Vienne puis d’Innsbruck. En 1939 il est nommé chef de la Gestapo de Salzbourg où il reste jusqu’en juillet 1942.

En août 1942 il est chef de l’Einsatzkommando 10a à Krasnodar. On le retrouve par la suite à la Gestapo de Klagenfurt puis à celle de Coblence. En 1942, Kurt Christmann est nommé SS-Obersturmbannführer.

En 1946 il parvient à s’échapper du camp d’internement de Dachau et travaille jusqu’en 1948 sous le pseudonyme de docteur Ronda auprès des forces d’occupation britanniques. Puis il s’échappe en Argentine par Rome. De retour en 1956, il se voit refuser l’accès aux carrières du droit et se lance dans l’immobilier où il est rapidement promoteur.

Il est cependant démasqué et condamné le 19 décembre 1980 à 10 années de prison. Il meurt le 4 avril 1987.

10.22. Ehlers Ernst

Né le 16 octobre 1909 à Spaanenshoop, juriste de formation, Ehlers entre au parti nazi en 1928 et devient deux ans plus tard SS-Sturmbannführer. Il devient membre de l'Einsatzgruppe B, et opère de juin au 29 septembre 1941 sur le front russe. Il est ensuite transféré en Belgique où il est chef de la Police et des SS et à ce titre responsable de la déportation d’environ 2 000 personnes et de l’organisation des camps de Breendonck et de Mechelen.

En 1943 il est transféré au RSHA, office VII-A où il s’occupe d’idéologie et de la question juive. En 1945, il devient magistrat dans le Schleswig-Holstein. Il est retrouvé en 1975 par Beate Klarsfeld. Mis en accusation, il se suicide le 4 octobre 1980, au début de son procès.

10.23. Ehrlinger Erich

Né le 4 octobre 1910 à Giengen, Ehrlinger Erich est le fils du maire de la cité. Il suit des études de droit à Tübingen, Kiel et Berlin, où il milite activement dans la SA. En 1931, il entre dans la NSDAP. Il y devient instructeur sportif en 1934 à Burg Rieneck. Le 22 juin 1935 il entre dans la SS où il est affecté au SD. En mars 1939, il est chargé des relations avec la presse au sein du SD.

En 1940 il commande l’Einsatzkommado de Prague qui sera transféré à Varsovie, puis d’août 1940 à février 1941, il fait partie d’une délégation SS en poste à Oslo. Il est alors nommé commandant du Sonderkommando 1b de l'Einsatzgruppe A de mai à décembre 1941. Il devient ensuite chef des SS d’Ukraine où il sert jusqu’en 1943. Il est ensuite chef de l’Einsatzgruppe B et chef de la police et des SS de Biélorussie. Il dirige les massacres des Juifs dans la région de Kovno, Daugavpils (Dünaburg) et R?zekne (Rositten). En décembre 1941 il est nommé à Kiev où il continue à commander les massacres, n’hésitant pas à y prendre personnellement part. En septembre 1943 il est nommé SS-Standartenführer et chargé d’achever la liquidation des Juifs de Minsk et de sa région. En mai 1944 il est à Berlin dans l’administration de la SIPO (Police politique). Il disparaît en mai 1945.

Il se cache au Schleswig-Holstein sous le nom d’Erich Fröscher, puis s’installe à Constance où il est responsable de l’accueil au casino. En 1952 il se remarie et reprend son nom d’origine. En 1954 il devient concessionnaire Volkswagen à Karlsruhe, utilisant tranquillement son propre nom.

Arrêté en décembre 1958, il est condamné en 1963 par le tribunal de Francfort à 12 ans de prison. Le tribunal de Karlsruhe réexamine la sentence en décembre 1964, et Ehrlinger est libre en août 1965. En 1969, un autre procès est interrompu en raison de l'incapacité permanente de l'accusé. Il décède en 2004.

10.24. Fegelein Herrmann

Herrmann Fegelein naît le 30 octobre 1904 à Hansbach en Bavière. Il est agent de la police bavaroise entre 1927 et 1929. Cavalier émérite, il participe à des courses dans toute l’Europe entre 1920 et 1930. Il devient l’ami de Christian Weber, qui l’introduit dans le NSDAP et dans la SS le 15 mai 1933.

Sa carrière est rapide. Il est attaché à Himmler à partir de 1936, et est nommé à la tête de l’école de cavalerie SS. En novembre 1939 il est à Varsovie avec la SS Totenkopf, puis à partir de mai 1941 sur le front russe. Il mène des actions d’épuration en Pologne et en Union Soviétique, particulièrement dans les marais du Pripet, laissant derrière lui des milliers de victimes. On a recensé 14 178 juifs, 1 001 partisans, 699 prisonniers soviétiques abattus…

Fin 1943 il est rappelé à Berlin par Himmler qui le nomme officier de liaison auprès du Führer en janvier 1944. Il épouse peu après, le 3 juin 1944 Gertl Braun, jeune sœur d’Eva. Ainsi le massacreur des marais du Pripet entre dans le cercle intime du Führer… En avril 1945, il comprend que tout est perdu. Il fuit la chancellerie le 26. Lancés à sa poursuite, les SS le trouvent à Charlottenbourg, en habit civil, prêt à partir en Bavière. Ramené à la Chancellerie, accusé de comploter avec le « traître » Himmler, il est dégradé et fusillé le 29 avril 1945.

10.25. Fendler Lothar

Après des études de dentiste de 1932 à 1934 et après avoir passé dans la Wehrmacht de 34 à 36, Officier SS du SD, Fendler est affecté au SD dans les SS. Nommé Sturmbannführer il est versé dans l’Einsatzgruppe C, et devient l’adjoint du colonel Blobel à la tête de l’EK 4a, qui massacre en Ukraine de mai à octobre 1942. A Nuremberg, accusé d’avoir exécuté 600 juifs à Tarnopol, il est condamné à dix ans de prison par un tribunal militaire américain. Sa Peine est réduite à huit ans par la Commission de clémence.

10.26. Filbert Albert

Après des études de droit, Filbert entre en 1935 dans le « Sicherheitsdienst » (SD), où il se fait remarque par Heinz Jost qui le fait promouvoir en janvier 1939 SS-Obersturmbannführer pour son zèle et la qualité de son travail. Après la création du RSHA le 27 septembre 1927, il est affecté à l’Amtsgruppe A « Services généraux » dans l’Amt VI (SD-étranger).

En juin 1941 Filbert prend le commandement de l’Einsatzkommando 9 (EK 9) de l’Einsatzgruppe B (EG B), commandé par le SS-Brigadeführer Arthur Nebe : il opère en Lituanie et en Biélorussie. L’EK 9 de Filbert part de Pretzsch, et par Posen, Varsovie et Treuberg se retrouve le 1 juillet à Varena, à 70km au sud de Vilno. Entre le 20 et le 24 juillet il « travaille » du côté de Wilejka et Molodeczno ; le 2 août il atteint Vitebsk d’où il rayonne dans les localités de Polozk, Lepel, Newel, Surash, Janovitchi et Gorodok. Le 23 septembre l’EK 9 massacre 1 025 Juifs de Janovitchi, puis combat les « partisans » et le 8 octobre 1941 liquide le ghetto de Vitebsk. Le 20 octobre 1941, Filbert est relayé par Oswald Schäfer et retourne à Berlin. D’après les rapports, 11 449 personnes ont été exécutées sous sa direction.

« Son comportement durant cette action était celui d’un nazi convaincu. C’était un responsable sévère, qui tenait fermement ses commandos, et se comportait vis-à-vis des membres des commandos, surtout ceux qui avaient rang d’officier, d’une manière distante, exigeant la stricte exécution de ses ordres, et était totalement insensible à toutes les exceptions et à tous les motifs pouvant limiter les fusillades »
Témoignages de membres des commandos.

A Berlin, il est écarté durant deux ans sur soupçon de détournement de devises. Il semble que l’arrestation de son frère, soupçonné de sympathie pour Elser, auteur de l’attentat contre Hitler du 8 novembre 1939, ne soit pas étrangère à cette mise à l’écart.

Il est réintégré dans le RSHA en 1943 dans le service de criminalité économique (Amt V - RKPA). En avril 1945 il se met à la recherche de sa famille au Schleswig-Holstein et se réfugie à Bad Gandersheim où il vit jusqu’en 1950 sous le pseudonyme de Dr. Selbert avant de reprendre son vrai nom suite à la loi d’amnistie du 31 décembre 1949. Employé par la « Braunschweig-Hannoverschen-Hypothekenbank », Filbert devient en 1958 directeur de la filiale de la banque à Berlin.

Filbert est finalement arrêté en février 1959 et accusé pour ses activités de commandant de l’Einsatzkommando. Il est condamné le 22 juin 1962 par le tribunal de Berlin pour meurtre collectif d’au moins 6 800 personnes à la prison à vie. Il est libéré début juin 1973. Il meurt le 30 juillet 1990.

10.27. Findeisen Wilhelm

Ex chauffeur de Heydrich, il est conducteur d'un camion de gazage au Sonderkommando 4a. Il est condamné pour complicité d'assassinats.

10.28. Fuchs Wilhelm

Né à Mannheim, Wilhelm Fuchs entre le 1 avril 1932 dans le NSDAP et dans les SS le 1 décembre de la même année. Le 11 juillet 1933 il est nommé SS-Untersturmführer et le 20 avril 1938 SS-Standartenführer, date à laquelle il est inspecteur du SD à Braunschweig.

En avril 1941, lors du déclanchement de la guerre des Balkans, il est nommé chef de l’« Einsatzgruppe Serbien ». Calme au départ, la région s’enflamme lorsque la Wehrmacht entre en Russie. Fuchs est chargé alors de combattre les partisans par tous les moyens en Serbie. Il n’y réussit que moyennement et est remplacé fin janvier 1942 par le SS-Standartenführer Dr. Emmanuel Schäfer, auquel Reinhard Heydrich demande d’agir avec plus de fermeté…

En juin 1942 Fuchs est le représentant du SS- und Polizeiführer Lettland, SS-Oberführer Walther Schröder. Puis il est jusqu’au 14 septembre 1943 HSSPF « Mitte » à Braunschweig. Le 15 septembre 1943 il est à nouveau engagé à l’est comme commandant de l’Einsatzkommando 3 (jusqu’au 06 mai 1944) puis commandant de l’Einsatzgruppe A (du 7 mai au17 octobre 1944). Enfin pour quelques jours il commande l’Einsatzgruppe E « Kroatien », pour retourner en Ukraine le 10 novembre 1944.

Capturé à la fin de la guerre, Fuchs est livré aux Yougoslaves. Il est condamné à mort par le tribunal de Belgrade le 22 décembre 1946 et pendu le 24 janvier 1947.

10.29. Gottberg Curt von

Gottberg naît le 11 février 1896 à Witten en Prusse, d’une très ancienne famille noble de Poméranie. Après une formation dans l’agriculture, il est mobilisé le 2 août 1914 et fait pratiquement toute la guerre. A cause de nombreuses blessures, il est déclaré grand blessé de guerre. Il obtient la croix de fer de 1ère et 2ème classe. Il reste en tant qu’officier dans la Reichswehr jusqu’en 1920 puis passe dans la célèbre Brigade de Marine Ehrhardt. En 1924 il retourne en Prusse pour achever sa formation agricole.

En 1931 il entre dans la SA et en février 1932 adhère au parti nazi. Il se retrouve dans la SS en septembre de la même année. Fin 1933 il est SS-Sturmbannführer. En 1936 il doit prendre en main la formation militaire de la 49ème SS-Standarte à Braunschweig, mais il est victime d’in accident d’auto et doit être amputé sous le genou gauche. Grâce à Himmler, les soins sont pris en charge et le Reichsführer le nomme en juin 1937chef de la section « émigration » dans le « Rasse- und Siedlungshauptamt » (RuSHA). Il est aussi nommé commissaire au service du cadastre de Prague. Il s’y rend coupable de malversations au point que son chef au RuSHA Günther Pancke le menace en 1939 d’internement dans un camp de concentration… Il lui faut des appuis haut placés pour échapper au pire et ne sera « blanchi » qu’en avril 1942…

Il est alors nommé en Biélorussie et se retrouve SSPF le 14 mars 1943 puis HSSPF Russie centrale. Ce « protégé » de Himmler peut démontrer toutes ses qualités de chef… Il développe de nouvelles méthodes de combats contre les partisans : il devient un « professionnel du combat des Partisans », vidant des régions entières de leurs habitants, brûlant, pillant et massacrant…

Un ordre signé de sa main du 7 décembre 1942 est très clair : « Doit être regardé comme ennemi chaque bandit, chaque Juif et chaque Tzigane ». Le 5 décembre il fait un rapport sur sa première « action » de nettoyage, « Nuremberg » : « Ennemis tués : 799 bandits, plus de 300 personnes soupçonnées de faire partie de bandes, plus de 1 800 juifs… […] propres pertes : 2 morts et 10 blessés. Il faut avoir de la chance »…

Par la suite le « groupe de combat Gottberg » et coordonné de commun avec le terrible « Sonderkommando Dirlewanger » par le SS-Obergruppenführer Bach-Zelewski et se rend coupable de milliers de meurtres contre des civils en Biélorussie. Peu de temps avant l’effondrement du front de l’est, Gottberg est nommé en juin 1944 « HSSPF Russie centrale et Ruthénie blanche » et élevé au grade de SS-Obergruppenführer. Himmler prévoit de le nommer chef de la lutte anti partisane en France, mais l’avance des Alliés à l’ouest empêche la réalisation du projet.

Gottberg est arrêté par les Anglais à la fin de la guerre. Il se suicide dans sa cellule le 31 mai 1945.

10.30. Haensch Walter

SS du SD, il est versé dans l’Einsatzgruppe C où il commande l'Einsatzkommando 4b. Condamné à mort par un tribunal militaire américain à Nuremberg, il voit sa peine commuée en quinze ans de prison par la Commission de clémence.

10.31. Hafner August

SS Obersturmführer, il est le commandant d'une section du Sonderkommando 4a. Il est condamné à 8 ans de prison par le tribunal de Darmstadt en 1973.

10.32. Hans Kurt

SS Obersturmführer, commandant d'une section du Sonderkommando 4a, il est condamné à 11 ans de prison pour complicité de meurtre en 1968.

10.33. Hausmann Emil

SS travaillant au SD, Hausmann fait partie de l’Einsatzgruppe D où il commande l'Einsatzkommando 12. A Nuremberg, jugé par un tribunal militaire américain, il se suicide pendant le procès.

10.34. Herrmann Günther

Günther Herrmann naît le 15 septembre 1908 à Minden. Il étudie le droit à Kiel, Göttingen et Münster. Il entre au NSDAP le 1 mai 1933 et dans la SS le 25 juin 1935. Nommé SS-Untersturmführer le 9 novembre de la même année, il dirige de 1936 à 1939 la Police d’état et le SD de Kassel.

En juin 1941 il devient commandant du Sonderkommando (SK) 4b de l’Einsatzgruppe C et arrive avec son commando à Lemberg-Lvov en Galicie le 30 juin 1941. Il y est chargé d’y créer une milice d’auxiliaires ukrainiens avec le soutien de la Wehrmacht. Il mène ensuite de juillet à novembre 1941 son commando de tueurs à Tarnopol, Proskurov, Vinniza, Kirovograd, Kremenchug, Poltawa où il massacre en plus de ses tueries « habituelles » 565 patients de l’hôpital psychiatrique de la ville.

Nommé SS-Obersturmbannführer il commande ensuite d’octobre 1942 à mars 1943 l’Einsatzkommando (EK) 12 de l’Einsatzgruppe D derrière la XIè armée jusque dans le Caucase, où il bat en retraite à partir de février. A partir du 4 avril 1943 il est nommé commandant de l’Einsatzgruppe E en Croatie où il est actif jusqu’en fin 1944. Le 30 janvier 1945 il est nommé SS-Standartenführer.

Il n’est jugé que le 12 janvier 1973 par la cour de Düsseldorf : pour meurtres de Juifs et de malades mentaux à Poltava, Artemowsk, Vinniza, Kirovograd et Gorlowka (Ukraine), il est condamné à 7 ans de prison.

10.35. Hubig Hermann

Juriste spécialisé dans les affaires économiques, Hubig est depuis 1933 membre du NSDAP et actif dans le SD de Prague en 1939. En septembre 1941 il est affecté à l’état major de l’Einsatzgruppe A. Il mois plus tard, il est nommé commandant d’un commando de l’Einsatzgruppe, puis commande, de juin à octobre 1942, l’Einsatzkommando 1b. Après la guerre il disparaît sous un faux nom.

10.36. Isselhorst Erich

Erich Isselhorst naît le 5 février 1906 à Saint Avold en Lorraine. Il étudie le droit et est docteur en 1931. En 1932 il est member du NSDAP puis entre dans la SS en novembre 1934. Il est affecté à la Gestapo à Erfurt, à Cologne et à Munich jusqu’en février 1942.

Il est ensuite affecté à l’Einsatzgruppe B à Smolensk, et de septembre à novembre 1942 commande l’Einsatzkommando 8 à Mogilev et, jusqu’en juin 1943, l’Einsatzkommando 1 à Krasnogvardeisk. Puis jusqu’en octobre 1943 il est KdS à Minsk où il supervise la direction du Sonderkommandos 1b de l’Einsatzgruppe A.

De janvier 1944 au 10 décembre 1944 il est commandant de la police et du SD à Strasbourg et inspecteur du SD dans la région militaire de Stuttgart. Le 9 novembre 1944 il est nommé SS-Standartenführer.

Fait prisonnier, il est condamné à mort par un tribunal militaire français et fusillé à Strasbourg le 23 février 1948.

10.37. Jäger Karl

Karl Jäger naît le 20 septembre 1888 à Schaffhausen en Suisse. Il participe à la première guerre et adhère au NSDAP en 1923. Il entre dans la SS en 1932.

Le 1 mai 1938 il entre dans le SD et en 1939 est chef du SD de Munich. Après un passage en Hollande il est nommé en juin 1941 commandant de l’Einsatzkommando 3 de l’Einsatzgruppe A qui opère en Lituanie. Le 3 décembre 1941 il est commandant du SD et de la police de sécurité du Generalkommissariat de Lituanie et s’installe à Kaunas. Il est surtout célèbre par son fameux rapport du 1 décembre 1942 sur les tueries de l’Einsatzkommando EK3.

Le 24 mai 1944 Jäger deviant président de la police de Reichenberg dans les Sudètes. A la fin de la guerre il réussit à se cacher et travaille comme valet de ferme. Il vit dans une ferme près de Heidelberg, où il est finalement arrêté en avril 1959. Il se suicide en prison, à Ludwigsburg, durant l’examen de son cas le 22 juin 1959.

10.38. Janssen Adolf

SS Hauptsturmführer, il commande une section du Sonderkommando 4a. Il est condamné à 11 ans de réclusion en 1968.

10.39. Jeckeln Friedrich

Jeckeln naît à Hombourg en Forêt Noire le 2 février 1895. Il est artilleur sur le front ouest et entre dans la Luftwaffe après une grave blessure en 1916. Après la guerre il est gérant de domaine près de Dantzig, puis connaît le chomage. Membre d’un Freikorps, il adhère au NSDAP le 1 octobre 1929 et entre dans la SS le 15 mars 1930 où il est rapidement SS-Sturmbannführer. Il engage alors une fulgurante ascension dans le parti et la SS. En 1932, il est député au Reichstag.Il n’hésite pas à perpétrer des attentats à la bombe et à recourir à la terreur, principalement contre les communistes. Il est directement impliqué dans les meurtres de Rieseberg avec ses complices Alpers et Klagge : lors des cette journée du 4 juillet 1933, en réponse à la mort d’un SS, 11 militants communistes sont assassinés. De 1933 à 1936, Jekeln est commandant de la section régionale du parti à Braunschweig et est nommé dès 1933 SS-Gruppenführer. En mai et juin 1940, il se bat sur le front ouest avec la 2è division « Totenkopf ».

A partir de 1940 Jeckeln est HSSPF Ouest à Düsseldorf. Il participe à l campagne de France comme commandant du régiment des Totenkopfverbände de Theodor Eicke. En juillet 1941 il est nommé HSSPF de l’Ukraine occupée. Entre le 10 août et le 1 septembre ses troupes massacrent 23 600 Juifs ukrainiens et hongrois à Kamenez-Podolski. Puis c’est sous ses ordres et ceux de Rasch et de Blobel le terrible massacre de Babi Yar à Kiev (33 771 personnes massacrées entre le 29 et le 30 septembre 1491). Suivent d’autres massacres qui au 12 octobre 1941 feront encore 51 000 victimes. Enfin, il est responsable d’autres massacres comme ceux de Rowno et de Dniepropetrovsk.

Le 11 octobre il est nommé HSSPF en Baltique et Biélorussie est s’installe à Riga. Il est chargé de liquider le ghetto pour faire de la place aux futures déportations des Juifs du Reich : les 30 novembre et 8 décembre 1941, ses troupes, soutenues par des troupes d’auxiliaires lettons, massacrent 25 000 Juifs du ghetto (dont 21 000 femmes et enfants) dans la forêt de Rumbula. Il y participle personnellement et y fait assister des gradés de la Wehrmacht et du Generalkommissariat afin de les impliquer et de s’assurer de leur silence…

Début 1942 il participe à l’« Aktion Sumpffieber », « fièvre des marais » au cours de laquelle ses troupes, sous couvert de lutte contre les partisans, éliminent des milliers de Juifs de divers ghettos, et à laquelle participe toujours sont état major.En février 1945, Jeckeln est nommé commandant général de la région de Breslau.

Arrêté à la fin de la guerre, il est traduit avec d’autres complices devant le tribunal militaire soviétique de Riga. Le 3 février 1946 il est condamné à mort et pendu le jour même devant des milliers de personnes près du fleuve Duna.

10.40. Jost Heinz

Heinz Jost naît à Homberg en Hesse le 9 juillet 1904 d'un père pharmacien. Bachelier en 1923 il adhère au mouvement « Jungdeutschen Orden », nationalise et antisémite, mais républicain. Il étudie le droit à Giessen et Munich, adhère au NSDAP en 1928 et s'installe comme avocat en 1930 à Lorsch. Après 1933 il est nommé directeur de la police à Worms puis à Giessen. Il se lie avec Werner Best qui le fait entrer au SD. Il y fait rapidement carrière : il devient en 1934 chef de la section II (Abwehr) du SD, et en 1938 chef de l'« Einsatzgruppe Dresden » avec lequel il travaille en Tchécoslovaquie, y commettant ses premières exactions et meurtres.

En août 1939, le SS-Brigadeführer Heinz Jost est chargé par Heydrich de se procurer des uniformes polonais qui seront utilisés lors de l'incident de Gleiwitz.

Dans le RSHA nouvellement créé, Jost devient le chef de l'office VI « Ausland », le servide de sécurité pour les pays étrangers. Il y est remplacé en mars 1942 par Walter Schellenberg, pour être nommé à la tête de l'Einsatzgruppe A où il succède à Walter Stahlecker, tué par les partisans. Il est en même temps nommé BdS (Befehlshaber des Sicherheitspolizei, commandant de la police de sécurité) pour l'Ostland et Riga. Il y est actif jusqu'en septembre.

Sa carrière piétine alors au sein du RSHA, sans doute à cause de son amitié pour Best, le rival de Heydrich. En 1945, Himmler le met à la retraite d'office et le sort de la SS.

Capturé par les Alliés à Gardelegen en 1945, il est condamné à Nuremberg lors du procès des Einsatzgruppen à la prison à vie en 1948. Libéré en 1951, il travaille dans l'immobilier à Düsseldorf et meurt en 1964 à Bernsheim.

10.41. Klingelhöfer Waldemar

Né à Moscou le 4 avril 1900, Klingelhöfer suit ses études à Kassel où la famille s’est établie. Entre juin et décembre 1918 il participe à la guerre dans une compagnie de pionniers puis adhère au Freikorps Rossbach. Il termine des études musicales et devient chanteur d’opéra. En juin 1930 il s’inscrit au parti et en février 1933 dans la SS. En 1937, il travaille au département de la culture du SD de Kassel.

Le 22 juin 1941 il prend le commandement du « Vorkommando Moskau », unité mobile de tuerie dépendant de l’Einsatzgruppe B. Il y succède à Franz Six et y reste jusq’en octobre. A cette date, son commando a éxécuté au moins 2 457 personnes. De décembre 1941 à décembre 1943 il travaille au quartier général de l’Einsatzgruppe B. Retour dans le Reich, il est affecté à l’Office VI de l’Office central de la Sécurité du Reich dans la ville de Fulda.

Pris à la fin de la guerre, il est condamné à mort à Nuremberg le 10 avril 1948, par un tribunal militaire américain. Sa peine est commuée en prison à perpétuité par la Commission de clémence et il est ibéré en 1956. Il travaille à Villingen comme employé et décède vers 1980.

10.42. Kutschera Franz

Kutschera Franz naît le 22 février 1904 à Oberwaltersdorf en Autriche. En 1918 - 1919 il est cadet de la marine austro-hongroise ; il est ensuite jardinier et vit en Tchécoslovaquie. Il entre dans le NSDAP fin 1930 et dans la SS fin 1931. Entre 1935 et mars 1939 il est le responsable de la 90è SS-Standarte « Carinthie » qui sera rebaptisée après sa mort « Franz Kutschera ». C'est un nazi très convaincu qui sera nommé en 1940 Gauleiter de Carinthie. Il est aussi élu du Reichstag après l'Anschluss et juge honoraire au tribunal du peuple.

En 1940 il est nommé SS-Brigadeführer et fin 1942 major général de la police. Il se signale particulièrement par le combat impitoyable qu'il mène contre les bandes de partisans à l'est. Fanatique redoutable, il est nommé HSSPF du district de Mogilev en avril 1943 et du district de Varsovie en septembre 1943. Il y mène de terribles actions de répression.

Il est tué dans sa voiture le 1er février 1944 lors d'un attentat perpétré par l'armée secrète polonaise « Armia Krajova » à Varsovie.

10.43. Landau Felix

Né à Vienne, Landau rejoint dès 1925 les jeunes nazis autrichiens. En 1930 il s’engage dans l’armée autrichienne et devient responsable nazi dans son régiment. En 1933 il est exclu de l’armée pour activités pro nazies. Il est membre de la SA de 1933 à 1934, pouis entre dans la SS. Il est emprisonné pour participation à l’assassinat de Dolfuss en 1934 ; libéré en 1937, il part en Allemagne où il se marie et est naturalisé.

En 1940 Landau fait partie de la Gestapo de Radom, puis est engagé dans un Einstzgruppe en juillet 1941, où il est responsable des équipes de travailleurs juifs. Il participe à de nombreux meurtres.

En 1946, un ancien « travailleur juif » le reconnaît à Linz et il est arrêté par les Américains. Il s'évade du camp d'internement de Glasenbach en 1947 et vit jusqu'en 1958 sous le nom de Rudolf Jaschke comme vendeur de réfrigérateurs et décorateur d’intérieur.

Arrêté en 1959, il est condamné en 1963 à la réclusion criminelle à perpétuité par le tribunal de Stuttgart.

10.44. Lange Herbert

Herbert Lange naît à Menzlin en Poméramie le 29 septembre 1909. Il poursuit des études de droit mais échoue et rejoint les rangs du NSDAP le 1 mai 1932, entre dans la SA trois mois plus tard et enfin dans la SS l’année suivante. En 1935, il est dans les rangs de la police et en 1938 il obtient le grade de SS-Untersturmführer. En août 1939 il rejoint à Francfort sur Oder les 150 membres de l’Einsatzgruppe VI, commandée par le SS-Oberführer Erich Naumann, formée en vue de l'invasion de la Pologne.

Le 12 septembre l’Einsatzgruppe VI marche sur Poznan dans le Warthegau. Naumann forme un Sonderkommando dont il confie le commandement à Lange. Sur ordre du Gauleiter du Warthegau Arthur Greiser, Lange est chargé de créer un camp de concentration à Poznan. Ce camp est établi dans le Fort VII (Fort Colomb), un des bastions des énormes fortifications construites par les Prussiens pour défendre jadis la ville. Lange est le premier, mais éphémère commandant du KL fort VII, du 10 au 16 octobre 1939, cargé de trouver un emplacement, de l’organiser et d’y amener les premiers détenus.

A partir de mi-octobre à la tête de son Sonderkommando (appelé « Sonderkommando Lange ») il est chargé, sans doute sur ordre personnel de Himmler, des actions d’euthanasie dans la région de Wielkopolska, principalement dans les maisons de santé de Koscian, Owinska et Gniezno. À partir de ce moment, le Sonderkommando Lange va opérer de manière complètement indépendante, car il reçoit ses ordres directement du RSHA de Berlin. Pour ses actions d’euthanasie, Lange utilise les chambres à gaz mobiles (camions à gaz ou tracteur avec remorque à gaz sur lesquels est inscrite une publicité « Kaiser's Kaffee Geschäft ». Le bilan est effrayant :

  • Asile d’Owinska : entre le 15 septembre et le 20 décembre 1939 : 1 100 victimes ;
  • Asile de Koscian : janvier – février 1940 : 3 334 victimes ;
  • Asile de Kochanowka près de Lodz : 13-15 mars, 27-28 mars, juin à août 1940 : 629 victimes ;
  • Asile de Warta près de Sieradz : 2 - 4 avril 1940 : 499 victimes ;
  • Asile de Srem : juin 1941 : 58 victimes.

Le travail de Lange en matière d’euthanasie sera apprécié par la direction de SS puisque le 20 avril 1940 Lange est promu au grade de SS- Obersturmführer. Par la suite, il est responsable du « nettoyage » de la région de Konin et est chef de la Police criminelle de Poznan de fin 1940 à décembre 1941 tout en continuant l’épuration. Le 7 décembre 1941 il est nommé premier commandant du camp d’extermination de Chelmno. Il y est chargé par Himmler et Greiser d’aménager le lieu et de le faire fonctionner. Mais le 21 février le commandement lui est retiré et il s’en va ainsi que les deux chauffeurs des camions à gaz qui l’y avaient accompagné.

Il est rappelé à Berlin pour travailler au service de Sécurité du Reich et sert comme « Kriminalrat » sous les ordres d’Arthur Nebe. En 1944 il participe à l’arrestation des conspirateurs de l’attentat du 20 juillet, ce qui lui vaut le grade de SS-Sturmbannführer. Les circonstances de sa mort ne sont pas claires. Il a sans doute été tué le 20 avril 1945 lors de la bataille de Berlin.

10.45. Lange Rudolf

Martin Franz Rudolf Erwin Lange naît à Weisswasser le 18 avril 1910, passe sa maturité à Strassfurt en 1928 et fait des études de droit à Iéna, Munich et Halle. Il adhère à une association de jeunesse germanique. Il adhère à la SA le 14 novembre 1933. Le 5 septembre 1936 il entre dans l’Office central de la Gestapo à Berlin. En 1937 il entre dans la SS et y fait rapidement carrière qui culmine avec sa nomination comme Obersturmbannführe le 9 novembre 1943.

Après une période passée dans l’administration dans l’Office centrale de la Police à Berlin, il est affecté en 1938 au staff du commandant de la police de Vienne avec comme objectif de « digérer » la police autrichienne. Il travaille ensuite en 1940 dans la police d’Erfurt et dans celle de Kassel et retourne à Berlin en septembre 1940.

Fin 1941 il est affecté à l’Einsatzgruppe A et il dirige le Kommando 2 de cette unité spéciale chargée de « hettoyer » à l’arrière de la Wehrmacht. Le 3 décembre 1941 il est nommé commandant du SD pour le district général de Lettonie. Il dirige le massacre des Juifs de Lettonie et de la région de Riga. Il obtient en 1944 la croix de fer première classe…

Début 1945 il est commandant le la police de Posen. Il défend Posen avec fanatisme contre les russes et est nommé Standartenführer le 30 janvier 1945. C’est là qu’il perd la vie début février.

10.46. Meier August

August Meier naît le 8 août 1900 à Mayence et participe à la première guerre mondiale comme artilleur. Il adhère au parti en mai 1933 et entre dans la SS le 15 septembre 1933.

De septembre 1941 à juin 1942 il commande l’Einsatzkommando 5 et de juin à novembre 1942 le Sonderkommando 4b. Les rapports d’activité qu’il transmet lorsqu’il est chef de l’Einsatzkommando 5 sont édifiants : il y rapporte le nombre de partisans et de juifs éliminés à Keiv, Rovno, Jitomir, Dniepropetrovsk… un total d’environ 55 000 victimes…

En 1944 il est dans la région de Limoges à la tête d’un Einsatzkommando luttant contre la résistance, puis est affecté au SD de Breslau et Wiesbaden. A la fin de la guerre, il se suicide.

10.47. Meyszner August Edler von

August Edler (1886-1947) von Meyszner est nommé en 1941 major général et commandant de la police d'ordre en Norvège. En janvier 1942 il est HSSPF de Serbie et responsable général de l'économie du pays. Il reste à ce poste jusqu'en 1944. Durant son commandement, 15 000 femmes et enfants juifs sont exterminés. Pour ce faire le RSHA lui envoie début mars 1942 un camion à gaz affecté au camp de concentration de Semlin.

Capturé, Von Meyszner est condamné à mort et exécuté en Yougoslavie le 20 janvier 1947.

10.48. Naumann Erich

Erich Naumann naît à Meissen le 19 avril 1905. A 16 ans, il abandonne ses études pour travailler dans une entreprise commerciale. Il adhère au parti le 1 novembre 29 et entre dans la SS le 1 juillet 1935. Il travaille ensuite dans la SS, spécialement dans le SD, le service de sécurité. Rapidement il devient inspecteur de la police de sécurité et du SD à Nuremberg.

Lors de la campagne de Pologne il commande l’Einsatzgruppe VI dans le cadre de l’opération « Tannenberg » visant à éliminer l’intelligentsia polonaise. En novembre 1941 il est promu SS Oberführer, et devient commandant de l'Einsatzgruppe B, où il remplace Artur Nebe, et ce jusqu’en mars 1943. A ce titre, il est responsable de la mort d’au moins 17 000 personnes et Biélorussie. En décembre 1942, il annonce à Berlin un « bilan global » de 134 298 victimes. Il est promu S.S. Brigadeführer et major général de la police, et en avril 1943 commandant du service de sécurité de Hollande, puis de Nuremberg à partir de novembre 1944.

Arrêté par les Alliés il comparaît devant le tribunal de Nuremberg. Condamné à mort par le tribunal militaire américain en 1948, il est exécuté en le 7 juin 1951 à Landsberg en compagnie de ses comparses Oswald Pohl, Otto Ohlendorf, Paul Blobel et Werner Braune.

10.49. Nebe Arthur

Fils d’enseignant, Arthur Nebe naît le 13 novembre 1894 à Berlin. Il se bat en 14-18, est gazé et décoré de la croix de fer 1ère et 2ème classe. Il entre ensuite dans la police et devient chef de la police de Berlin et se taille une réputation de très bon policier, mettent en œuvre les dernières techniques d’investigation et modernisant ses services. Il n’adhère au parti qu’en 1931 et n’entre dans la SS qu’en décembre 1936. En juillet 1937 il est nommé directeur de l’Office de la Police Criminelle du SD dépendant de Heydrich. Il mène l’enquête de l’attentat d’Elser contre Hitler du 9 novembre 39.

Du 27 septembre 1939 au 20 juillet 1944 il dirige l’Amt V de la Kripo, mais commande aussi de juin à novembre 1941 l'Einsatzgruppe B qui dans le secteur de Smolensk en Biélorussie élimine juifs, communistes et partisans, faisant 46 000 victimes. Il est le premier à utiliser les camions à gaz, un système « moins éprouvant pour la santé mentale des ses troupes que les fusillades »…

A son retour de Russie, il fréquente les cercles d’opposition au régime et à Hitler et devient un des membres du complot et de l’attentat du 20 juillet 1944. Le 25 juillet il disparaît. Recherché par toutes les polices, il est finalement arrêté le 16 janvier 1945 sur la dénonciation de sa maîtresse. Condamné à mort par le « Tribunal du Peuple » nazi, il est pendu avec une corde à piano le 2 mars 1945.

10.50. Nosske Gustav Adolf

Gustav Adolf Nosske naît le 29 décembre 1902 à Halle ; Il se lance dans des études de droit et est avocat à Halle et Aix la Chapelle. En 1935 il devient représentant de la police d’état à Aix, et de septembre 1936 à juin 1941 il est chef de la police d’état à Francfort sur Oder.

Entré dans la SS il est ensuite chef de l’Einsatzkommando 12 de l’Einsatzgruppe D d’avril à octobre 1942, puis travaille au RSHA et à la Gestapo, section « étrangers ennemis de l’Etat ». En été 1944 il est chef de la police à Düsseldorf.

Le 10 avril 1948 il est condamné à la prison à vie lors du procès des Einsatzgruppen. Il est libéré le 15 décembre 1951. Son destin est inconnu et il meurt sans doute en 1990.

10.51. Ohlendorf Otto

Otto Ohlendorf naît le 4 février 1907 à Hohen-Egelsen et s’inscrit très jeune dans le parti, le 28 mai 1925 ; il entre dans la SS en 1926. Il étudie le droit à Leipzig et Göttingen et passe une année en Italie. Après ses diplômes, il entre à l’Institut d’Economie Mondiale et de transport maritime à Kiel. En 1936 il est recruté dans le service secret d’Heydrich, mais continue sa carrière dans l’Institut, où il est nommé directeur de l’Office du Commerce Allemand. Cet homme supérieurement intelligent mène de front sa carrière de directeur et d’agent du SD.

Mais en 1939, il est nommé Hauptsturmführer dela SS et chef de l’Office II du RSHA. Conscient de sa valeur, il s’y comporte comme « Le seul porteur du Saint Graal » et s’attire l’antipathie de Heydrich qui le nomme chef de l'Einsatzgruppe D devant opérer derrière la 11ème armée allemande sur le front Sud de Russie. De juin 1941 à juillet 1942, sous son commandement, l’Einsatzgruppe massacre quelque 91 728 juifs.

Rentré en Allemagne, il est nommé en novembre 1943 directeur du cabinet du ministère de l’économie. En 1944 il est nommé S.S. Gruppenführer et Generalleutnant de la police. Arrêté le 23 mai 1945 il comparaît à Nuremberg comme témoin en janvier 1946. Puis il est lui-même jugé dans le procès contre les Einsatzgruppen. Condamné à mort, il est exécuté le 8 juin 1951.

Ohlendorf est une figure emblématique et caractéristique du nazisme, un « nazi intégral » dans le sens total du terme. Très intelligent, ambitieux, parfaitement adapté à l’appareil administratif, adhérent sans critique à une idéologie confuse mais quasi mystique, alliant au mythe du sang et du sol un romantisme allemand raffiné…

10.52. Ott Adolf

Ott Adolf naît à Waidhaus le 29 décembre 1904. Il adhère au parti en 1922 et entre dans la SS en 1931. Il travaille comme employé du Front des Travailleurs Allemands à Lindau. C’est l’organisation pseudo-syndicale du parti. En 1935 il est incorporé au Service de Sécurité.

Le 15 février 1942 il est nommé commandant du Sonderkommando 7b (Einsatzgruppe B) où il reste jusqu’en janvier 1943. Il est chargé de « pacifier » et de nettoyer la région de Briansk.

A Nuremberg, il est condamné à mort par un tribunal militaire américain mais voit sa peine commuée en prison à perpétuité par la Commission de clémence. Il est libéré en 1958.

10.53. Pechau Manfred

Manfred Pechau naît le 23 décembre 1909 à Halle et entreprend en 1929 des études de germaniste à Greifswald, Leipzig et Innsbruck, puis de philosophie et d’histoire à Greifswald. Le 15 novembre 1931 il entre dans la SA dans le NSDAP le 1 mai 1932.

Il devient agitateur politique et journaliste et créé de nombreux groupuscules nazis ; en 1933 il est rédacteur en chef du journal universitaire, chef du mouvement étudiant de Greifswald et responsable de la jeunesse nazie du Gau de Poméranie. C’est lui qui organise l’autodafé des livres à Greifswald ; il se dit en outre chargé de presse pour la SA. En 1935 il soutient sa thèse de doctorat de philosophie : « Nationalsocialisme et langue allemande ». Collaborateur du service d’éducation du parti, il dénonce avec véhémence les auteurs juifs allemands comme Heinrich Heine, Franz Werfel, Arnold Zweig, Jakob Wassermann…

Il passe ensuite ses diplômes de germaniste et d’historien en 1937. Il est très actif dans la fédération des enseignements nazis et travaille déjà pour le SD, informant ses supérieurs SS de tout ce qui se passe à l’université de Greifswald.

En avril 1938 il entre dans le « Amt Rosenberg » chargé de la surveillance de la formation idéologique et de l’éducation, où il dirige la section « catholicisme ». En 1940 il entre au RSHA, section I B 3 (formation continue et formation spéciale) où il devient le bras droit de Martin Sandberger ; en même temps, il enseigne dans l’école de la police de sécurité de Berlin-Charlottenburg.

Pechau est recruté en janvier 1941 pour faire partie de l’encadrement des Einsatzgruppen devant intervenir à l’est à partir de juin 1941, et part en formation à Pretsch sur l’Elbe. Le 1 septembre 1942 il est promu SS-Sturmbannführer et à partir d’octobre 1942 commande l’Einsatzkommandos (EK) 1b de l’Einsatzgruppe A, pour se voir confier en mars 1943 la direction de l’EK 2. A ce titre il participe à la fin de l’opération « Sumpffieber », ou « fièvre des marais » : Himmler veut en effet liquider toute « résistance » dans les marécages de Lokhja au sud de Léningrad entre le 21 août et le 21 septembre 1942. En fait ces opérations, toutes baptisées du nom d’une ville allemande, visent essentiellement à éliminer tous les juifs de la zone par massacres collectifs.

Après son service à l’est, Pechau est reversé dans la section VI S (Sabotage) du RSHA, sous les ordres du célèbre SS-Obersturmbannführer Otto Skorzeny.

Le 18 mars 1950 le docteur Manfred Pechau se suicide.

10.54. Prützmann Hans-Adolf

Hans-Adolf Prützmannnaît le 31 août 1901 à Tolkemit. Il suit une formation agricole à Göttingen et entre 1918 et 1921 fait partie de divers Freikorps, mais sans combattre. En 1923 il rompt ses études et entre dans un nouveau Freikorp qui lui, est engagé dans des combats en Haute Silésie. Puis il travaille durant 7 ans comme ouvrier agricole en Poméranie, Brandebourg et Prusse orientale, avant d’entrer en 1929 dans la SA. Radicalisé par son expérience dans les Freikorps, il quitte la SA pour la SS en 1930.

Débute alors une rapide carrière : en 1932 il est élu au Reichstag ; en novembre 1933 il est nommé SS-Brigadeführer et en février 1934 SS-Gruppenführer. De mars 1937 à mai 1941 il dirige la région SS nord-est avec comme base la ville de Königsberg – Kaliningrad. Puis de juin à octobre 1941 il est HSSPF de Russie Nord, puis jusqu’en 1944 d’Ukraine. A ce poste il est responsable de multiples massacres et tueries de masse perpétrées contre les partisans et surtout les Juifs. Puis à partir de sptembre 1944 il est nommé inspecteur général pour la défense spéciale auprès du Reichsführer. A ce titre il commande les sections du « Werwolf », chargé dans les derniers mois de la guerre de « coups de mains » contre les alliés et de l’exécution des « collaborateurs », traîtres et déserteurs allemands…

Quelques jours après l’armistice il est arrêté par les Britanniques. Il se suicide le 21 mai 1945 à Lunebourg.

10.55. Rapp Albert

Né le 16 novembre 1908 à Schorndorff, Rapp est licencié de droit de l’université de Tübingen. Il adhère au parti le 1 décembre 1931 et entre dans la SS le 1 juin 1936. En février 1942 il est nommé chef du Sonderkommando 7a (Einsatzgruppe B) et le reste jusqu’en janvier 1943. A la tête des son commando, il « nettoye » les localités de Klincy, Dobrush, Kletnja, Moglin, Nowosybkow, Potschjep, Slynka, Starodub, Trubtschewsk en les vidants de leurs Juifs, partisans et tziganes.

Son travail terminé, il est nommé à Berlin chef du bureau VI-C de l’Office Central pour la Sécurité du Reich (RSHA) puis chef du SD de Braunschweig. Après la guerre il réussit à se soustraire à la justice, mais il est finalement condamné à la prison à perpétuité par un tribunal d'Essen en 1965.

10.56. Rasch Emil Otto

Né le 7 décembre 1891 à Friedrichsruh, Otto Rasch est docteur en droit et en économie politique et avocat à Leipzig. En 14-18 il combat dans la marine. En 1919 il redevient avocat à Leipzig.

Il adhère au parti en septembre 1931 et entre dans la SS en 1933. Après la prise de pouvoir de Hitler, il devient maire de Radeberg puis de la ville natale de Luther, Wittemberg. Suite à une affaire de corruption (il s’est fait construire une villa en partie aux frais de la commune…), il ne se représente pas et entre dans le Service de Sécurité de la SS. En 1938 il est chef de la police d’Etat à Francfort sur le Main, puis en Haute Autriche. Il entre dans le RSHA et devient chef du SD de Prague en mars 1939 puis de Königsberg en août 1939. Il participe à la campagne de Pologne après avoir joué un rôle actif lors de l’incident de Gleiwitz.

En février 1940 Rasch, avec l’accord de Heydrich, créé le camp de transit de Soldau (Dzia?dowo) c’est en fait un camp de liquidation. Plus de 600 personnes y sont liquidées. De juin à octobre 1941 il est commandant « SS-Brigadeführer und Befehlshaber » de l'Einsatzgruppe C qui opère en Ukraine sur les arrrières du corps d’armées Sud. D’après les rapports envoyés à Berlin, il est responsable du massacre de près de 50 000 personnes en date du 20 octobre 1941. Parmi les grands massacres, figure celui de Babi Yar où entre le 29 et le 30 septembre 1941 sont massacrées 33 771 juifs.

A partir de 1942, en récompense pour services rendus, il retourne en Allemagne et jusqu’en 1945 il est directeur de la société « Kontinentale Öl ». A Nuremberg, il est mis en accusation avec les autres responsables des Einsatzgruppen devant un tribunal militaire américain ; le procès dure du 3 juin 1947 au 10 août 1948, mais l’accusation est abandonnée le 5 février 1948 en raison de l'état de santé de l'accusé (maladie de Parkinson). Il meurt avant la fin du procès, le 1 novembre 1948.

10.57. Rauca Helmut

Obersturmführer SS, Walter Rauca est un des bourreaux des Juifs Kaunas : le 28 octobre 1941, environ 10 500 juifs sont massacrés dans le ghetto de Kaunas. A la fin de la guerre, Rauca réussit à s’enfuir au Canada pour plus de 30 ans. Il est finalement arrêté et remis aux autorités allemandes, mais se suicide dans la prison de Francfort le 29 octobre 1983, avant son procès.

10.58. Rauff Walter

Walter Rauff (19/6/1906-14/5/1984) atteint sous le nazisme le grade de SS-Standartenführer et de chef de la section II D dans le RSHA, fonction où il est responsable des problèmes techniques et particulièrement de la mise en œuvre et de l’utilisation des fameux « camions à gaz » qui semèrent leur parcours de milliers de morts. Il en envoie environ 35 qui « travaillent » à l’Est.

Son rôle en Afrique est moins connu : début juillet 1942 il est chargé avec son Einsatzkommando d’éliminer tous les Juifs de Palestine lorsque celle-ci, à n’en pas douter, tombera aux mains des nazis grâce aux fulgurents progrès de l’Afrikakorps de Rommel. A cette époque, 500 000 Juifs vivent en Palestine, dont un bon nombre avait échappé aux griffes nazies, souvent d’ailleurs avec leur aide… Aussi, en juillet 1942, Rauff est transféré avec son unité en Grèce où il attend d’intervenir. El Alamein mettra fin au projet.

En 1943, il est chef du SD à Milan. A ce poste, Rauff est chargé de négocier en compagnie du Général SS Karl Wolff avec les Américains de la réddition des troupes allemandes en Italie en 1945. Ce qui permet à Rauff de se lier d’amitié avec Allan Dulles. Plus tard, lorsque Dulles formera le réseau Gehlen, il fera de Rauff un de ses consultants…

Aussi après la guerre Rauff travaille pour les Américains en Italie jusqu’en 1947, en Syrie jusqu’en 1949, puis fuit en Equateur, en Argentine à San Carlos de Bariloche, puis à partir de 1958 au Chili jusqu’à sa mort. Il y travaille comme conseiller militaire, sauf sous la période Allende, qui refusa néanmoins de l’extrader, le Chili n’ayant pas d’accords d’extradition avec l’Allemagne. En 1972 Rauff témoigne de son plein gré contre le SS Bruno Streckenbach dans l’ambassade d’Allemagne de Santiago. Il y donne des indications sur l’utilisation des camions à gaz.

Il décède au Chili en 1984.

10.59. Roch Heinz

Heinz Roch naît à Essen le 17 janvier 1905. Il fait des études commerciales pouis travaille comme agriculteur, meunier, laborantin, boucher… Il s’inscrit au parti en 1922, et en 1923 est arrêté par les Français pour sabotage, lors de l’occupation de la Ruhr. Amnistié, il adhère au « Frontbann », un mouvement d’extrême droite formé par Röhm alors que le NSDAP est interdit. Il réintègre le parti en 1926 et s’engage dans la SA. Professionnellement, il devient vendeur d’autos.

En 1930, il entre dans la SS, dirige diverses unités locales et devient en 1936 SS-Oberführer. En 1939 il s’engage dans la division « Totenkopf » et participe à la campagne de France. En janvier 1942, il fait partie du cammandement suprême de la police et des SS « Russland Mitte », il s’occupe des opérations de sécurité le long de la ligne frontière de la Pologne.

En mars 1943 il est nommé SSPF de la région de Simferopol et y reste jusqu’à mai 1944. Il y opère des actions contre les partisans, Juifs et communistes… Puis après la reconquête de Simferopol par les Sociétiques, il est nommé SSPF dans la région de Bialystok. En novembre 1944 il est SSPF en Norvège, où il reste jusqu’à la fin de la guerre.

Pour ne pas être capturé par les Alliés, il se suicide le 10 mai 1945.

10.60. Sandberger Martin

Martin Sandberger naît le 17 août 1911 à Berlin-Charlottenburg et étudie le droit à Munich, Fribourg, Cologne et Tübingen. Il s’inscrit à la NSDAP le 1 décembre 1931 et est un militant très actif dans le milieu étudiant de Tübingen. Il fait rapidement carrière dans le mouvement étudiant nazi et entre dans la SS en mai 1935 où il fait aussi une remarquable carrière au point d’être promu en 1938 Sturmbannführer (Major). Il travaille comme juge dans le Wurtemberg et devient conseiller juridique du gouvernement en 1937.

En octobre 1939 il devient chef de l’Office pour l’Immigration et en juin 1941 il commande le Sonderkommando 1a de l’Einsatzgruppe A dans la région de Riga, et le 3 décembre 1941 il devient commandant de la police et du SD de Lettonie. Il retourne en septembre 1943 à Berlin et est affecté au Bureau VI-B du RSHA.

Arrêté, il est traduit devant le tribunal de Nuremberg et condamné à mort par un tribunal militaire américain en 1948 au procès des Einsatzgruppen. Sa peine est commuée à la prison à perpétuité par la Commission de clémence grâce à l’intervention de son père, un des anciens dirigeants de l’IG Farben. Grâce à de nombreux engagements en sa faveur d’hommes très influents du Wurtemberg (Haussmann, ministre de la justice, l’évêque Haugn Carlo Schmid, vice-président du Bundestag) il est libéré de la prison de Landsberg en 1958. Il vivait encore en 2000.

10.61. Schäfer Oswald Theodor August Wilhelm

Oswald Theodor August Wilhelm Schäfer naît le 14 juin 1908 à Braunschweig, étudie le droit à Berlin et devient docteur en droit. Le 1 avril 1933 il entre dans la SA et adhère au NSDAP. Le 1 janvier 1936 il entre dans la SS.

A la fin de ses études en 1935 il trouve un emploi dans la Gestapo de Berlin, comme adjoint de Werner Best dans la police de sécurité pour devenir à partir du 1 septembre 1937chef de la Staatspolizei (police d’état) de Wesermünde-Bremerhaven. Au printemps 1938 il dirige la police de Reichenberg dans les Sudètes.

En octobre 1941, promu SS-Sturmbannführers, Schäfer remplace Albert Filbert à la direction de l’Einsatzkommando 9 (EK 9) de l’Einsatzgruppe B. est chargé de la lutte contre les Partisans dans la région de Witebsk ainsi que de la liquidation du ghetto de Vitebsk qui se solde par la fusillade d’au moint 4 090 Juifs. Le 21 octobre 1941 l’EK 9 s’installe dans la région de Viasma où il « travaille » jusqu’à mi décembre. En mars 1942 Schäfer est nommé chef de la police de Munich, poste à haute responsabilité.

Après la guerre, il vit à Limbourg et à Hambourg. Il est mis en accusation dans les années 50 avec son prédécésseur Richard Lebküchner pour maltraitance et exécution de 60 à 70 personnes « travailleurs forcés de l’est » lors de son commandement à Munich. Il est relaxé faute de preuve. Aucune poursuite n’a été engagée contre lui pour les massacres à l’est…

Le docteur Oswald Schäfer décède dans son lit le 9 nomvembre 1991 à Hambourg.

10.62. Schimana Walter

Fils d’un éditeur du journal « Alldeutsche Korrespondenz », Walter Schimana naît à Troppau en Autriche lee 12 mars 1898. En 1915 il entre dans l’école de cadets de Prague. Après 1918, il travaille comme libraire et employé de banque. Le 7 décembre 1926 il adhère au parti, entre dans la SA et y exerce divers postes à responsabilité. En 1934 il devient capitaine de police et en 36 il devient major de gendarmerie. Il travaille à Vienne à l’intégration de l’Autriche au Reich et passe dans la SS le 15 août 1939, et travaille à Berlin dans le SS-Personalhauptamt de février 1941. Il grimpe tous les échelons de la SS pour se retrouver Generalleutnant de la Waffen-SS le 20 avril 1944. Il est l’ami de Kaltenbrunner.

Il est ensuite SSPF du district de Saratow (septembre-novembre 1941) puis HSSPF Russland Mitte (Russie centrale) à partir de juillet 1942. Lors de cette période il participe à l’opération « Weichsel », une opération « antipartisans » conduite entre Pripet et Dniestr, lors de laquelle 4 018 personnes sont tuées et 103 villages brûlés. De juin 42 à juin 43 il est SSPF dans la région de Minsk où il massacre notamment 12 000 personnes à Mlawa et 5 000 à Plohnen…. Puis il commande à partir de juillet 1943 la division SS « Galicie » formée de volontaires ukrainiens qui se distingue pour ses massacres sauvages. En octobre 1943 il est nommé HSSPF en Grèce et le reste jusqu’en octobre 1944. Il y est l’un des responsables de l’élimination des Juifs grecs et d’actions contre la résistance de ce pays. En même temps il créé une police grecque de collaboration. Enfin, du 5 octobre 1944 au 8 mai 1945 il est chef suprême de la Police en Autriche (Donau) avec Vienne comme PC.

Capturé par les alliés en mai 1945, il est inculpé. Durant l’instruction de son procès, il se présente comme un gentlement et décline toute responsabilité quant aux milliers de morts dont il est le bourreau. Il se pend à Salzbourg le 12 septembre 1948.

10.63. Schöngarth Karl

Karl Georg Eberhard Schöngarth naît à Leipzig le 22 avril 1903. En 1918, alors étudiant dans une école scientifique, il entre en contact avec des organisations nationalistes. En 1920 durant le putsch de Kapp il entre dans le corps franc de Thuringe, et en 21 adhère à un mouvement de droite nationaliste. En 1923 il fait partie de la NSDAP d’Erfurt, est arrêté après le putsch, condamné puis amnistié. En 1924 il entre dans la SA. Il entrepren des études de droit couronnées en 1929 par un doctorat de droit de l’université de Leipzig. Il travaille ensuite à la cour d’Erfurt et de Naumburg et obtient en 1933 un poste de procureur aux tribunaux de Magdebourg, Erfurt et Torgau.

En février 1933 il entre dans la SS. Le 10 novembre 1935, il entre dans la Gestapo. Il franchit les divers grades de la hiérarchie SS et sera nommé en 1941 SS Oberführer. Le 30 janvier 1941 il est nommé commandant de la police de sécurité et du SD pour le Gouvernement Général, puis chef d'un Einsatzgruppe d'emploi spécial devant liquider les juifs le long de la frontière russo-polonaise (juillet-août 1941). De juillet 1943 à juillet 1944 il commande la 4è division blindée de grenadiers de police qui opère à l’Est. En juillet 1944 il est nommé BDS en Hollande. Il y mêne une cruelle politique de répression, faisant notamment fusiller 263 otages suite à un attentat.

A la fin de la guerre, Hollandais et Polonais le réclament pour le juger. Il est finalement condamné à mort par les Anglais pour avoir ordonné de fusiller un pilote britannique prisonnier, le 21 novembre 1944 à Enschede. Il est exécuté le 15 mai 1946.

10.64. Schulz Erwin

Né le 27 novembre 1900 à Berlin, Schulz suit ses études à Berlin et se porte volontaire en 1918, mais n’est pas engagé car il termine sa formation militaire en novembre 1918. Il est cependant engagé contre le mouvement spartakiste à Berlin. Il passe son bac, mai son père ne pouvant payer ses études de médecine, il commence des études de droit mais rapidement s’engage dans le Freikorps Oberland qui combat les Polonais en Haute Silésie.

Retour à la vie civile en 1922, il travaille à la Dresdner Bank puis part pour Hambourg et Brème où il entre dans la police. En 1926 il est lieutenant de la Schutzpolizei. En 1930 il passe dans la police politique et milite pour le parti nazi. Il adhère au Parti en 1933. Le 13 novembre 1933 il devient chef de la Gestapo de Brême puis devient membre de la SA et de la SS où il est promu SS-Sturmbannführer en mars 1938.

En 1940 il est inspecteur de l’Ecole d’administration de la SIPO et du SD à Berlin. De mai 1941 à septembre 1941 il est commandant de l'Einsatzkommando 5 (Einsatzgruppe C), l’une des unités mobiles de tuerie les plus sanguinaires de la guerre qui sévit à Lemberg (Lwow), Dubno, Jitomir et Berditchev. 3 000 personnes le 23 juin, autant en juillet et août, 10 000 en septembre… On lui reproche malgré tout à Berlin sa « molesse », car il rechigne à faire tirer sur les femmes et les enfants… Revenu à Berlin, il est cenpendant promu en novembre 1941 SS-Oberführer.

Par la suite, il est chef de la police et du SD dans le district « Alpenland » tout en restant inspecteur de l’école de la SIPO. A Nuremberg, il est condamné en 1948 à vingt ans de prison par un tribunal militaire américain. Sa peine réduite à quinze ans par la Commission de clémence et il est libéré en 1954. Il meurt le 11 novembre 1981 à Brême.

10.65. Seetzen Heinrich Otto

Heinrich Otto Seetzen (Heinz Seetzen) naît le 22 juin 1906 dans une famille d’épiciers de luxe à Rüstringen-Wilhelmshaven, étudie le droit à Marbourg et Kiel. Il entre dans le NSDAP le 1 mais 1933 et dans la SS le 1 février 1935 et la même année entre dans la Gestapo de Prusse. Puis il est successivement chef de la police de sécurité d’Aix, Hambourg, Vienne, Stettin et Kassel. Il devient en juin 1941 commandant du Sonderkommando 10a qui opère sur les arrières du groupe d’armée Sud en Ukraine. A partir du printemps 1943 il est inspecteur de la police de sécurité et du SD à Breslau. Du 24 avril à août 1944 il commande l'Einsatzgruppe B en Biélorussie dans la région de Minsk et de Smolensk : plus de 134 000 victimes.

Il se cache à la fin de la guerre auprès d’une relation proche sous le pseudonyme de Michael Gollwitzer, avant d’être pris par les Anglais à Blankenese. Le 28 septembre il s’empoisonne au cyanure.

A Nuremberg, un de ses « collègues », Robert Barth'>Barth, témoigne en 1947 : « Le chef du Kommando Zeezen [sic] était réputé particulièrement brutal. Il se vantait que son Kommando avait tué le plus de Juifs. Il a aussi été raconté qu’une fois, alors que son kommando avait épuisé toutes ses munitions lors de massacres de Juifs, les Juifs ont été précipités vivants dans un puits d’environ 30 mètres de profondeur ».

10.66. Seibert Willi

Exconomiste de formation, diplômé de l’université de Göttingen en 1931, il est l’adjoint d'Otto Olhendorf à la tête de l'Einsatzgruppe D ; Seibert est condamné à mort par un tribunal militaire américain à Nuremberg. Sa peine est commuée en quinze ans de prison par la Commission de clémence.

10.67. Six Franz

Né à Mannheim le 12 août 1909, d’une famille de marchands de meubles, Franz Alfred Six fait des études classiques et en 1930 fréquente l’université de Heildelberg où il étudie la sociologie, la politique et la philosophie et milite activement pour le nazisme. Inscrit au parti depuis 1930, il est le patron de l’organe de presse de l’association des étudiants allemands.

Le 20 avril 1935 il entre dans la SS et en 1936 devient enseignant à la faculté de droit et de sciences politiques de Königsberg, avant d’obtenir la chaire de sciences politiques de l’université de Berlin dont il devient le doyen. Séduit par un tel parcours, Heydrich lui offre en 1937 la direction de l’office VII de l’Agence centrale pour la Sécurité du Reich (RSHA) où il s’occupe de questions idéologiques. Il devient ainsi un des 7 plus hauts responsables du service de sécurité. Il travaille à ce que le SD ait une position de monopole dans la politique raciale du IIIè Reich. Il participe aussi à la mise en place de la logistique de l’appareil de destruction des Juifs. Son rôle dans l’holocauste a été totalement sous estimé après la guerre, contrairement à celui de son « subordonné » Adolf Eichmann.

Avec le chef de la Gestapo Heinrich Müller, il est chargé de préparer l’action de la police lors de l’invasion de la Pologne et fait partie de l’état major de Heydrich chargé de la liquidation de l’élite intellectuelle polonaise. Le 20 juin 1941 Heydrich le nomme commandant du « Vorkommado Moskau », une des unités mobiles de tuerie de l’Einsatzgruppe B, qui va s’occuper de l’élimination des Juifs. Par la suite, il retourne à son précédent poste.

Arrêté par les Américains, il est d’abord protégé par l’OSS et fait partie de l’Organisation Gehlen qui travaille contre l’Union Soviétique. Il est cependant reconnu par un ancien collègue SS qui travaille aussi pour les Alliés, mais au CIC, une organisation rivale de l’OSS. Il est donc mis en procès en 1948 à Nuremberg et condamné à vingt ans de prison. Sa peine est réduite à dix ans par la Commission de clémence. Libéré en 1952, il devient conseiller auprès de l’armée allemande puis chargé de relations chez Porsche.

Il meurt le 9 juillet 1975 à Bozen – Bolzano, où il s’est retriré dans une luxueuse villa construite par un ancien architecte du parti nazi, Giesler.

10.68. Stahlecker Franz Walter

Walther Stahlecker naît le 10 octobre 1900 à Sternenfels en Autriche dans une famille d’enseignants. Scolarisé à Tubingen, il fait des études supérieures de droit jusqu’en 1927. En 1932 il se marie, adhère au parti et entre dans la SS.

De 1933 à 1937 il travaille dans la police du Wurtemberg dont il devient le chef en 1934. En 1938 il entre au SD et devient commandant de la police et du SD dans le district du Danube (Vienne). Promu Standartenführer il devient chef de la police et des SS dans le protectorat de Bohème-Moravie. En 1940 il part en Norvège avec les mêmes fonctions.

Le 22 juin 1941 il est promu Brigadeführer et commande l’Einsatzgruppe A afin de nettoyer les Pays Baltes et la Russie du Nord des Juifs. En novembre il est nommé commandant de la Police de Sécurité et des SS du Reichkommissariat Ostland qui réunit Lettonie, Estonie, Lithuanie et Biélorussie. Il est tué le 23 mars 1942, dans un combat avec les partisans soviétiques dans la région de Krasnogwardeisk.

10.69. Steimle Eugen

Eugen Steimle naît le 8 décembre 1919 à Neubulach près de Calw. Il étudie l’histoire et les langues à l’université de Tübingen et de Berlin où il est un des principaux militants de la cause nazie. En 1932 il entre dans la NSDAP puis dans la SS, et en 1936 dans le SD (service de sécurité). En septembre 1936 il dirige le bureau du SD à Stuttgart.

Du 7 septembre au 10 décembre 1941 il dirige le Sonderkommandos 7a de l’Einsatzgruppe B, et d’août 1942 à janvier 1943 le Sonderkommando 4a de l’Einsatzgruppe C. De retour en Allemagne, il devient le chef du bureau VI B du RSHA.

Steimle est accusé en 1948 au procès de Nuremberg contre les Einsatzgruppen et condamné à mort. Sa peine est réduite à 20 ans et il est libéré en juin 1954. Après sa libération il devient enseignant en allemand et en histoire au lycée évangélique à Wilhelmsdorf. C’est là qu’il meurt le 9 octobre 1987.

10.70. Strauch Eduard

Eduard Strauch naît à Essen le 17 août 1906, commence par étudier la théologie à Erlangen et Münster puis s’oriente vers le droit. Le 1 décembre1931 il devient membre de l’Allgemeine SS et en 1934 il travaille pour le Sicherheitsdienst, le service de sécurité. Comme beaucoup de membres du SD, il prend le 4 novembre 1941 le commandement d’une unité de l’Einsatzgruppe A, l’Einsatzkommando 2. Le 30 novembre 1941, sous ses ordres, le Kommando participe au massacre de 10 600 Juifs à Riga. Cet exploit, parmi d’autres, lui vaut le 3 décembre 1941 sa nomination au poste de commandant de la Police et de la Police de sécurité de Biélorussie. Il est aussi responsable au printemps 1943 de la liquidation de 55 000 Juifs de Biélorussie.

Mais le SS Strauch rencontre des difficultés au sein du « corps noir » : il est en proie à l’hostilité de son supérieur le SS Général SS-Obergruppenführer Erich von dem Bach-Zelewski qui parle de lui comme du « pire des personnages qu’il ait jamais rencontrés »... Sa promotion au rang de colonel « Standartenführer » est refusée. Le 31 mai 1944 il est nommé commandant de la police de sécurité et du SD en Wallonie, et en octobre 1944 il est transféré dans la waffen SS.

A Nuremberg, il est condamné à mort par un tribunal militaire américain. Extradé et remis à la Belgique il est à nouveau condamné à mort. Mais son exécution est ajournée en raison de son état mental et il décède le 15 septembre 1955 dans un hôpital à Uccle.

10.71. Suhr Friedrich

Friedrich Suhr naôt le 6 mai 1907 à Lünebourg. Il étudie le droit à Göttingen et Fribourg jusqu’au doctrorat. Il entre au NSDAP le 1 mai 1933 après avoir été admis dans la SS le 1 février de la même année. En qualité de juriste, il dirige au RSHA le Referat II A 3 s’occupant de problèmes de justice. Fin mai 1940 il remplace Werner Best, parti pour la France, comme patron de tout le service II, mais sans en porter le titre.

Plus tard il devient le collaborateur d’Eichmann au Referat IV B 4 des affaires juives. A ce titre il prend part à la réunion du 29 janvier 1942 qui redéfinit la qualité de Juif dans les territoires de l’est, tout juste après la conférence de Wannsee. Cette définition élargit le concept de Juif à quiconque opratique la religion juive ou dont l’un des parents pratique la religion juive… On élimine ainsi la catégorie des Juifs « Mischlinge ».

En novembre 1942 Suhr est nommé « Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des SD », BdS de Kiev. Il commande alors le Sonderkommandos (SK) 4b de l’Einsatzgruppe C, et ceci jusqu’au 5 août 1943 pour prendre le jour suivant le commandement de l’Einsatzkommando (EK) 6 jusqu’en novembre 1943.

Il est ensuite missionné à Toulouse comme Bds et commandant d’un groupe de combat et enfin nommé chef de la police dans le Haut Rhin à la fin 1944. Arrêté et emprisonné par les Alliés, il se suicide le 31 mai 1946 dans la prison de Wuppertal-Elberfeld.

10.72. Weinmann Erwin

Weinmann naît en 1909 près de Tübingen. Son père, instituteur, tombe au front en Flandres. Il commence à travailler pour le NSDAP très jeune, alors qu’il fréquente encore l’école. Il commence en 1927 des études de médecine, donnant déjà le ton au sein de l’association des étudiants nationalsocialistes : ainsi les quelques professeurs étrangers de l’université sont mis en cause lors de campagnes très agressives…

En juillet 1932 l’association des étudiants nazis obtient 24 sièges aux élections universitaires grâce à l’activisme de Weinmann, inscrit dans les SS depuis le mois de juin. A la fin de ses études il travaille comme médecin à l’hôpital universitaire de Tübingen jusqu’à l’automne 1936. Avec un certain nombre d’étudiants nazis comme lui il est approché par le SD et intégré dans le RSHA : Eugen Steimle, Martin Sandberger, Erich Ehrlinger, Ernst Weinmann (Son frère), Alfred Rapp, Walter Stahlecker, Rudolf Bilfinger…

A la tête d’un Einsatzkommando du SD, il fait en France nouvellement conquise ses opremières expériences de deportation, vol et meurtre… En juin 1941, sur le front russe, il remplace Paul Blobel comme chef du Sonderkommando 4a qui massacre en Ukraine, puis en été 1942 il devient BdS à Prague. Il est sans doute tué en mai 1945 lors des combats autour de la ville, même si d’aucun pense qu’il a réussi à fuir au Moyen Orient et à s’installer à Alexandrie.

10.73. Woyrsch Udo Gustav Wilhelm Egon von

Udo Gustav Wilhelm Egon von Woyrsch est issu d’une très ancienne famille noble de Bohème et est le fils du camérier royal de Prusse Günther von Woyrsch (1858-1923), seigneur de Schwanowitz et Pramsen, Groß-und Klein-Masselwitz et Pilsnitz, et de Gertrude, Comtesse von Pfeil et Klein-Ellguth (1866-1956).

Woyrsch épouse en premières noces le 25 juin 1924 Marie-Eva von Eichborn, fille de Wolfgang von Eichborn auf Pischkowitz et d’Edelgard von Rosen, grands propriétaires, mariage dissous en mai 1933. En secondes noces il épouse le 21 septembre 1934 Inez Freiin von Tschammer und Quaritz, fille du grand propriétaire Siegfried Freiherr von Tschammer und Quaritz auf Quaritz et d’Edith von Lieres und Wilkau (Haus Stephanshain). Outre cela, il est le neuveu du Generalfeldmarschall Remus von Woyrsch (1847-1920).

Après s’êttre battu lors de la première guerre mondiale avec rang d’officier, il est conseiller d’état en Prusse. Il adhère au NSDAP et entre dans la SS. Il participe à l’élimination de Röhm et des SA lors de laquelle il ordonne l’exécution de son rival Emil Sembach. Il est promu SS-Obergruppenführer et général de la police. Il siège un moment au Reichstag comme député de Breslau.

Le 3 septembre 1939 Himmler le nomme commandant de l’Einsatzgruppe z. B.V. avec pour mission l’élimination des élites intellectuelles polonaises. Du 20 avril 1940 au 11 février 1944 il est HSSPF de la région Elbe. Fonction dont il est démis suite aux intrigues du gauleiter de Saxe Martin Mutschmann.

Woyrsch est comdamné en 1948 pour participation à une organisation criminelle à 20 ans de prison. Il est libéré en 1952 et décède le 14 janvier 1983.

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