Passé les premières semaines de l’offensive Barbarossa, lorsqu’à partir de la mi août le génocide se met en place, les Einsatzgruppen procèdent en général toujours de la même manière : prise d’une ville avec exactions, rassemblement des gens sous divers prétextes avec éventuellement constitution de ghettos et Judenrat, transport vers les lieux de massacres, déshabillage et exécution.
| Odessa, 21 octobre 1941, peu avant l’exécution |
|
| Zolochev – Zloczow : après le massacre |
|
| Zolochev – Zloczow : le charnier après la guerre |
|
À Babi-Yar, des affiches placardées dans toute la ville par la milice ukrainienne informent les Juifs de Kiev qu'ils doivent se rassembler à 8h au matin le 29 septembre 1941 au cimetière près d'un quai de gare pour être « réinstallés » ailleurs. On leur demande d'apporter de la nourriture, des vêtements chauds, des documents, de l'argent, et des objets de valeur. (Dawidowicz, What, 103-4). Rassemblés en divers points de la ville, ils sont emmenés, souvent brutalement, au bord du ravin de Babi Yar, à 10km du centre ville, et abattues par des équipes de mitrailleurs. Le massacre dure 5 jours et fait quelque 33 700 victimes.
Otto Ohlendorf témoigne à Nuremberg :
«Après avoir été enregistrés, les Juifs étaient réunis en un endroit d'où ils étaient ensuite transportés jusqu'au lieu de l'exécution, qui était, en général, un fossé anti-tank ou une excavation naturelle. Les exécutions étaient effectuées militairement, par des pelotons d'exécution sous commandement. »
Il faut nuancer le témoignage d’Ohlendorf, car tous les groupes, et de très loin, n’utilisent pas ces méthodes de précision militaire, comme Ohlendorf en témoigne d’ailleurs plus loin :
« Quelques chefs d'unité n'effectuaient pas les liquidations militairement, mais tuaient leurs victimes simplement d'une balle dans la nuque ».
| Quelque part à l’est.. |
|
| Ukraine, 1941-1942.. |
|
| Parce qu'ils sont juifs, tout simplement |
|
Ces fusillades par pelotons d’exécution commandés vont rapidement faire place aux fusillades non commandées, avec comme préalable le déshabillage des victimes dont on récupère les affaires. La méthode généralement utilisée est le coup de fusil ou de pistolet dans la nuque, la victime étant agenouillée au bord de la fosse et basculant dans le trou… Souvent aussi les tueurs obligent les groupes à se coucher au fond de la fosse, visage contre terre, les fusillent, et ordonnent aux victimes des groupes suivant de s’étendre sur les cadavres de leurs prédécesseurs.
| L'attente mortelle des femmes et des enfants nus du ghetto de Mizocz avant leur exécution |
|
| 14 octobre 1942, massacre des juifs du ghetto de Mizocz. Un policier allemand exécute une femme juive touchée mais encore vivante |
|
Mais ces fusillades ne sont pas l’idéal pour les tueurs. Elles sont terriblement éprouvantes pour le moral des troupes et l’alcool qui coule à profusion lors des massacres n’y change rien. Les 15 et 16 août 1941, Himmler rend visite à l'Einsatzgruppe B et assiste alors à une exécution de masse d'un groupe d'une centaine de Juifs à Minsk. Un témoin oculaire décrit ce qui s'est passé tandis qu'il regarde le massacre : « Comme la fusillade commençait, Himmler devint de plus en plus agité. À chaque salve, il baissait les yeux... »
Himmler en visite à Minsk'> |
Himmler en visite à Minsk |
L'autre témoin est le HSSPF von dem Bach-Zelewski... Von dem Bach s'adresse à Himmler :
« Mon Maréchal, ceux ne sont là qu'une centaine... Regardez les yeux des hommes de ce commando, comme ils ont l'air profondément secoués. Ces hommes sont finis [« fertig »] pour le restant de leurs jours. Quel genre de recrues formons-nous ici ? Ou bien des névropathes ou bien des sauvages. »
Arad, Belzec, Sobibor, Treblinka, p. 8.<.cite>
Otto Ohlendorf explique dans sa déposition à Nuremberg :
« Himmler avait donné un ordre spécial pour que les femmes et les enfants ne soient pas exposés à la tension mentale que constituaient les exécutions, et ainsi les hommes des Kommandos, pour la plupart des hommes mariés, ne seraient pas obligés de tirer sur des femmes et des enfants. »
| Résultat du ratissage : une balle dans la nuque.. |
|
| Avant de mourir, il faut creuser sa tombe |
|
| Région de Kovno, été 1941.. |
|
| Lituanie. Juste avant l'exécution… Bataillon de police, sous les ordres du Dr. Dietrich |
|