Les châteaux d’Alsace
2.3. Les châteaux d’Alsace dans l’histoire
Introduction
Origine des châteaux
Sous les saliens
« Querelle des investitures » et guerre en alsace
Le système castral des Hohenstaufen :
Les châteaux des Landgraves et les Hohenstaufen
Le petit interrègne :1197-1214
Frédéric II et la création du front ouest
Puissance et chute de l'évêque de Strasbourg
La lente agonie des châteaux
La « grande mort » des châteaux
2.3.7. Le petit interrègne :1197-1214
La mort de Henri VI de Hohenstaufen à Messine déclanche une terrible lutte pour sa succession au trône impérial entre son frère, Philippe de Hohenstaufen (1177-1208), duc de Souabe et d'Alsace, et Othon de Brunswick pour récupérer la couronne impériale.
Le pape Innocent III prend position en faveur des Welfs, reconnaît Othon IV comme roi d'Allemagne et frappe d'excommunication Philippe de Souabe et ses partisans. Les princes de l'Eglise et le duc de Bohême se rapprochent d'Othon. La ville de Strasbourg prend le parti du Hohenstaufen tandis que l'évêque de Strasbourg apporte son soutien à Othon de Brunswick. Les Eguisheim, avec Albert II se rangent dans le camp de l'évêque de Strasbourg. L'Alsace se trouve plongée dans une longue suite de guerres féodales. Adalbert, pensant le moment venu pour redonner à sa maison une position dominante en Alsace, s'attaque au fleuron des Hohenstaufen, le Haut-Koenigsbourg, qu'il détruit. De son côté, Otton de Hohenstaufen (1171-1200), duc de Bourgogne et frère de Philippe attire Ulric de Ferrette, parent des Dabo-Eguisheim, dans un guet-apens et l'assassine ; il s'empare ensuite du château de Hunebourg... De son côté, Philippe de Souabe, dévaste l’Alsace, met le feu au château de Guirbaden (Dabo-Eguisheim) et au Haldenburg (Mundolsheim, à l’évêque de Strasbourg), assiège Strasbourg et oblige l'évêque à capituler.
Disposant du soutien du Roi de France Philippe Auguste, il réussit à se concilier le pape et en 1198 est couronné empereur. Aussitôt il charge son frère Otton de renforcer le maillage castral en Alsace : Le Haut-Koenigsburg est relevé ; au nord et à l’est du Mont Saint Odile sont édifiés le Landsberg et le Rathsamhausen ; enfin Otton prend le contrôle du Windstein dans les Vosges du Nord. Pour contenir encore plus l’évêque de Strasbourg, Philippe accorde à la ville de Strasbourg l’immediateté d’empire,
De leur côté, les Dabo-Eguisheim consolident leurs positions avec le Hohnack et le Bernstein, qui innove un nouveau système de défense : le donjon pentagonal. Le Guirbaden est relevé et devient un magnifique palais roman, reflet du rang de la lignée.
Quand, en 1208, Philippe de Souabe est assassiné, une véritable offensive est lancée contre les positions des Hohenstaufen. Les princes allemands reconnaissent Otton de Brunswick qui s'empare de Haguenau et obtient la cession des insignes de la couronne. Il fait au pape de grandes concessions, particulièrement su la politique impériale de désengagement de l’Italie et de la Sicile. Couronné empereur, il ne tient strictement aucun compte de ses promesses. Aussi les princes allemands l’abandonnent, le pape suscite contre lui Frédéric II de Hohenstaufen, fils de Henri le Cruel et finit par l’excommunier. Allié à Jean Sans Terre d’Angleterre, Otton IV se fait écraser à Bouvines en 1214 par Philippe Auguste. Avec le soutien du pape, Frédéric n’a aucune peine à se faire reconnaître roi en 1215 et couronner empereur en 1226.