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Le ghetto de Jaworow
6. La liquidation du ghetto
La liquidation du ghetto de Jaworow a lieu le 16 avril 1943. Avant la liquidation, environ 500 hommes sont déportés au camp de la rue Janowska à Lwow. Lors de la liquidation du ghetto, les SS incendient les maisons, mettant ainsi le feu aux abris et caches dans lesquels des Juifs s’étaient « planqués ». Qui tente de fuir est immédiatement abattu. Les autres Juifs sont enfermés dans le bâtiment du Judenrat. Là a lieu une dernière sélection des « aptes au travail » qui sont envoyés dans d’autres camps de travail. Ceux qui restent, personnes âgées, femmes, enfants, malades, sont emmenés dans la forêt de Porudenko et y sont exécutés. Beaucoup de personnes sont seulement blessées au cours de ces exécutions et sont enterrées vivantes dans les fosses communes. Environ 2.500 personnes sont ainsi tuées. Seuls survivent au massacre les Juifs du bloc « W », mais deux semaines plus tard ceux qui ne sont pas parvenus à s'échapper sont également tués.
Avant la liquidation du ghetto certains Juifs du ghetto parviennent aussi à s’échapper et à se réfugier dans les villages voisins, où ils tentent de survivre au milieu de la population polonaise non juive et ukrainienne. A la libération, seules 12 personnes de la communauté juive de Jaworow sont encore en vie. D'autres qui ont réussi à se cacher ont été dénoncés, principalement par les Ukrainiens. L’ingénieur Izrael Manber, un des quelques survivants, a décrit la situation des juifs cachés : « La majeure partie des l'Ukrainiens était insensible et distante. Les Polonais étaient plus accueillants. Après que les partisans ukrainiens de Bandera eurent éliminé les Polonais, la position des Juifs devint désespérée. Mme Rath est revenue de la forêt à Jaworow avec sa fille. Elles ont cherché le professeur Sadowski pour qu’il les aide, mais elles ont été arrêtées. La fille s’est suicidée en prison et la mère a été exécutée au cimetière juif. Lorsqu’il a appris cela, le mari de Mme Rath s’est également suicidé (...) Les Polonais ne peuvent être d’un grand secours puisque leur nombre est réduit à une petite minorité en raison des actions d’« épuration » menées par les Ukrainiens. Avant l’arrivée de l'armée soviétique, l’état major des unités de Bandera, situé à 2 kilomètres de Jaworow, adresse un ultimatum à tous les Polonais : ils ont cinq jours pour quitter la région, de sorte que les Polonais se cachent tant bien que mal (...) Quelques jours avant la libération, Wiwakowna, qui était cachée par son fiancé ukrainien Rozak, a été dénoncée par un Ukrainien, probablement le frère de Rozak. Wiwakowna, qui était enceinte, a été abattue par un policier allemand dans le cimetière juif. »
Après la libération, la Commission soviétique des crimes nazis a recherché l'emplacement du massacre de la forêt de Porudenko. Les Soviétiques ont trouvé 4 fosses communes dans lesquelles plus de 2.500 personnes avaient été enterrées.
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