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Le ghetto de Jaworow

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5. La déportation et l’établissement du ghetto

En septembre 1942, les juifs de Jaworow apprennent l’existence du camp de la mort de Belzec. Beaucoup d’entre eux décident de construire des caches et des bunkers dans leurs maisons, tout en attendant les déportations. La déportation à Belzec est en effet organisée beaucoup plus tard à Jaworow que dans d'autres villes. Le 7 décembre 1942, les SS, la police ukrainienne et la police juive du ghetto de Lwow cernent la ville. La police juive de Jaworow est mise à contribution. Environ 1.500 juifs sont rassemblés place de la synagogue principale. 200 à 300 juifs sont tués dans leurs maisons, ou dans les caches, trahis par les policiers juifs, ou dans les rues. Au dernier moment, des membres du Judenrat et les policiers juifs sont rajoutés au convoi en partance. Le 8 décembre l’ensemble de ces Juifs est envoyé à Belzec. De nombreux déportés tentent de s'échapper du train sur le chemin au camp de la mort ; parmi eux Badian et Haan.

Le jour suivant la déportation les Allemands ordonnent l'établissement d'un ghetto fermé à Jaworow. Il est créé près de la synagogue principale sur un très petit secteur. Les juifs survivants sont parqués dans 80 maisons sur trois rues : une partie de la place du marché, une partie de la rue Aleksandrowicz et une partie près de la synagogue surnommée « Schilhof ». Au début, le ghetto contient entre 600 et 1.000 personnes. Quand Badian revient à Jaworow, les Allemands le nomment à nouveau président du Judenrat. Haan, revenu avec lui, reste le commandant de la police juive. 80 personnes en tout, qui avaient sauté du train de Belzec reviennent au ghetto.

Mi-décembre, le ghetto de Jaworow devient le ghetto principal pour la région entière. Des juifs de Krakowiec, Sadowa Wisznia, Grodek Jagiellonski, Mosciska, Ozomla, Twierdza, Krukienice, Szklo, et Bonow sont amenés à Jaworow. Le ghetto n’est pas agrandi, et 5.000 personnes s’entassent dans les mêmes 80 maisons prévues au plus pour 1.000 personnes. Beaucoup de juifs, particulièrement ceux n'ont pas d’argent pour suborner les membres du Judenrat, passent plusieurs jours dans les rues. Plus tard ils sont mis dans le bâtiment du Beth-hamidrash, mais en attendant beaucoup d'enfants et de personnes âgées meurent de froid.

Jonas Beer, un survivant du ghetto de Jaworow, décrit les conditions des juifs à ce moment-là : « Là, comme des abeilles dans une ruche, dans un surpeuplement terrible, sales, sans eau ni vêtements, sans nourriture, dans la crainte et une indescriptible panique, les Juifs ont commencé leur « nouvelle vie » dans le ghetto. Celui qui voulait aller dans son ancienne maison pour chercher des objets nécessaires, était abattu dans la rue. Chaque jour était pire et le ghetto plus surpeuplé ». Par contre les membres du Judenrat et les policiers juifs vivent dans une maison séparée dans de très bonnes conditions : « tandis que les gens vivent dans une misère noire, les messieurs du Judenrat vivent confortablement, même luxueusement. Ils dorment dans des pyjamas, en tissu beau et propre, ils jouent aux cartes comme dans les vieux bons temps. Ils vivent largement, ne se refusent rien, s'habillant d'une manière élégante. » Il y a également un café dans le bâtiment du Judenrat réservé à cette « élite » avec les meilleurs alcools et des gâteaux. Dans le même temps, environ 1.500 juifs meurent de famine.dans le ghetto

Après l'établissement du ghetto, les Allemands divisent les juifs en deux groupes : Un petit groupe de 80 personnes, identifiées par la lettre « W » - « travaillant pour le Wehrmacht » sont logés hors du ghetto dans un immeuble spécial sur la place du marché. Ces juifs travaillent dans le « Heeresamt » et bénéficient de meilleures conditions que le reste des Juifs dans le ghetto. Parmi eux, des hommes commencent à organiser un mouvement de résistance. Un autre groupe de résistants arrive dans le ghetto en janvier 1943 du ghetto liquidé de Lubaczow. Ni l'un ni l'autre de ces groupes ne projettent une résistance armée, mais se préparent à une évasion de masse lorsque surviendra la liquidation du ghetto. Les deux groupes achètent des armes aux policiers ukrainiens, et plusieurs jours avant la liquidation, parviennent à s’échapper dans à la forêt, où ils organisent une unité partisane.

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