Nazisme : les opérations « T4 » et « 14F3 » (2ième guerre mondiale 1939-1945)
2. L’opération T4
Préparation
Mise en Å“uvre
La fin de T4
2. Mise en Å“uvre
Les premières « campagnes de désinfection » débutent dès la chute de la Pologne, en Poméranie et en Prusse Orientale et dans les territoires polonais devant être intégrés au Reich. Rien que pour les dernières semaines de l'année 1939, le bureau de l'Aktion T4 annonce dans une note confidentielle au Führer le « règlement définitif de 8.765 cas »...
Puis dès le début de 1940, l’action démarre en Allemagne et en Autriche, selon un processus parfaitement mis au point : dans les cliniques psychiatriques, les sanatoriums, les hôpitaux pédiatriques, les hospices de vieillards et les institutions sociales du Reich, les patients sont sélectionnés uniquement sur dossier. Les « sélectionneurs » ne voient même pas les malades pour les ausculter. Ils se contentent collégialement (par groupe de trois), d'annoter les formulaires de petits signes «  » et « - », respectivement rouges et bleus. Deux «  » rouges signent l'arrêt de mort du patient... Une fois ainsi repérés et les dossiers envoyés au RAG, les victimes sont transportées, le plus souvent par les fameux autobus gris de la GETRAK dans les « centres de traitement », pudiquement nommés « instituts ». Ces établissements sont de véritables usines de mort, administrées en commun avec la SS qui prend à sa charge le transport des victimes. Les « sujets » sont gazés au monoxyde de carbone puis leurs corps brûlés. Il arrive aussi qu'on les élimine par injections mortelles ou par diverses privations (eau et nourriture).
Ces fameux instituts, au nombre de 6 dans le Reich sont identifiés par un code de lettres : « Be » pour Bernburg, « B » pour Brandenburg, « C » pour Hartheim, « A » pour Grafeneck, « D » pour Sonnenstein et enfin « E » pour Hadamar. A l'hôpital psychiatrique d'Hadamar, les camions amenant les patients à « l'institut », sont surnommés par la population locale « les boites à viande froide ». A ce sujet Himmler, inquiet, exige à de multiples reprises de ses hommes plus de discrétion, craignant de trop ébruiter la véritable tâche du R.A.G. et la nature réelle de l'Aktion T4. Mais déjà le bruit circule en Allemagne que le gouvernement du Reich procédait à des séries d'exécutions massives de malades.
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