Nazisme : les opérations « T4 » et « 14F3 » (2ième guerre mondiale 1939-1945)
5. L’opération T4
Préparation
Mise en Å“uvre
La fin de T4
5.1. Préparation
Tous ou presque les responsables de l’action sont des hommes de science. Ils devront agir directement sous la tutelle de la Chancellerie et des Ministères de la santé et de la justice (secrétariat d'état à la santé). Les SS de Himmler sont eux aussi mobilisés pour mettre en oeuvre le programme « Aktion T4 ». Ils assurent la construction des infrastructures et fournissent des véhicules, le monoxyde de carbone (via le Amt Nebe, RSHA KTI) et du personnel en provenance des camps de concentration. Ces gardes des KL sont sous les ordres du tristement célèbre Major SS Christian Wirth, surnommé « Christian le terrible »... Afin d’assurer la discrétion de l’action, on la cache à la population en créant créent 3 entités séparées :
- Le R.A.G. ou « Reichsarbeitsgemeinschaft Heil und Pflegeanstalten », groupe de travail du Reich sur les sanatoriums et les nurseries. L'objectif du R.A.G est le recensement des patients à éliminer, ainsi que le choix des « centres de désinfections »...
- La Gekrat, pour « Gemeinnützige Krankentransporte GmbH ». La Gekrat est une société de droit privé, créée afin de gérer discrètement le transport des patients vers les centres de gazage.
- Le GSA pour « Gemeinnützige Stiftung für Anstaltspflege », qui couvre cette fois-ci la construction par les SS des chambres à gaz et des crématoriums dans les instituts, la formation des personnels et l'aspect financier de l'Aktion T4.
Le R.A.G. emménage au numéro 4 de la Tiergartenstrasse à Berlin, d’où la désignation « Aktion T4 », désignation qui ne se trouve toutefois pas dans les documents de l'époque. On y trouve plutôt les notions et/ou les contractions « Aktion EU » ou « E-Aktion ».
Le siège de l'opération T4, au N°4 de la Tiergartenstrasse à Berlin |
Les hommes de Philipp Bouhler se mettent très vite au travail, amoncellent des piles de dossiers médicaux et contactent les médecins et chefs d'établissements sanitaires de tout le pays. Ces derniers remplissent des formulaires (édités par le bureau « Amt IVG ») servant à recenser les « cas à traiter ». Sages-femmes et docteurs ont ordre de procéder à l'enregistrement des patients à traiter de tous les enfants, puis finalement dès octobre 1939, sur ordre d'Hitler, de tous les patients entrant dans les critères définis par le Ministère de la santé (à l'origine « T4 » ne devait porter que sur l'euthanasie des « enfants déficients » de 0 à 3 ans, qui seront 6 000 à être éliminés). Des listes de patients à éliminer sont établies. L'organisation est implacable. Rien n'est laissé au hasard. Trois groupes de patients sont constitués afin d'organiser les priorités :
- Le Groupe 1 est constitué des patients souffrant de schizophrénie, d'épilepsie, de troubles mentaux, de syphilis...
- Le Groupe 2 compte tous les patients internés depuis 5 ans sans discontinuité.
- Le Groupe 3 inclut les patients ayant un passé criminel, les étrangers et tous ceux qui tombent sous le coup des lois de Nuremberg, y compris bien sûr les Juifs.
Le vocable le plus souvent utilisé est celui de « Desinfizierung », « désinfection ».
Le personnel d’un institut T4 prend du bon temps quelque part en montagne |
Chapitre précédent | Chapitre suivant |