Nazisme : les opérations « T4 » et « 14F3 » (2ième guerre mondiale 1939-1945)
7. Documents
Récit du Docteur August Becker, chimiste à l´Institut Technique Criminel (KTI)
Lettre-type de « condoléances » adressée au père d'une victime
Lettre du Docteur Hölzel au professeur Pfannenmüller
Action 14f13 : Lettre du docteur Fritz Mennecke à son épouse lors d’une « sélection » au KL Buchenwald
3. Lettre du Docteur Hölzel au professeur Pfannenmüller
Heil Hitler !Schartzsee, Kitzbühl, le 20/8/1940.
« Mon cher directeur
« Je vous suis très reconnaissant pour l'amabilité que vous avez eue de me donner le temps de réfléchir. Les nouvelles mesures sont si convaincantes, que je pensais pouvoir jeter par-dessus bord toutes considérations personnelles. Mais une chose est d'approuver avec conviction les mesures de l'Etat, et une autre chose est de les appliquer soi-même jusqu'aux dernières conséquences. Je pense à la différence entre le juge et l'exécuteur. C'est pourquoi, malgré toute la compréhension intellectuelle et la bonne volonté de ma part, je ne puis éviter la constatation que ma nature personnelle ne convient pas à ce travail. Aussi vif que soit souvent mon désir de porter remède au cours naturel des événements, aussi répugnant est-il pour moi de le faire systématiquement, après délibération de sang-froid et conformément aux principes objectifs de la science, sans être animé de sentiments médicaux envers le patient. Ce qui m'a rendu cher le travail dans la maison d'enfants n'était pas l'intérêt scientifique, mais le désir du médecin d'aider et d'apporter quelque amélioration... Je me sens émotivement lié aux enfants, en qualité de leur gardien médical, et je pense que ce contact affectif n'est pas nécessairement une faiblesse du point de vue d'un médecin national-socialiste. Il m'empêche cependant d'adjoindre cette nouvelle tâche à celle que j'ai accomplie à ce jour !
Si ceci vous conduisait à placer la maison d'enfants entre d'autres mains, cela serait certainement une perte pénible pour moi. Cependant, il est préférable que je voie et reconnaisse que je suis trop doux pour ce travail, plutôt que de vous décevoir par la suite. Je sais que votre offre est un signe de confiance spéciale, et ne puis mieux honorer celle-ci que par une honnêteté et une franchise absolues.
Votre dévoué, F. Hölzel »
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