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Le Seicento – Le XVIIè
4. Les Pays Bas Les Flandres
La Hollande
Dans ces espaces restreints, deux mondes sont en présence :
- les Provinces du Sud rattachées à l'Espagne qui reviendront à l'Autriche en 1715 après bien des conflits. L'art y révèle un humanisme dévot de la Contre Réforme.
- Les Provinces Unies du Nord, indépendantes en 1609 : fédéralisme et protestantisme y excluent les sujets religieux au profit de la vie de tous les jours.
4.1. Les Flandres4.1.1. HistoirePhilippe II d’Espagne confie le pays à sa fille Isabelle et à son gendre l'archiduc Albert. Mais le pays est ravagé par les guerres provoquées par le déclin Espagnol et la montée en puissance de la France. Les traités de Munster (1648), des Pyrénées (1649), d’Aix et de Nimègue ferment l'Escaut, et celui de La Barrière (1715) donne le pays à l'Autriche.
La cour protège les arts et les industries nationales (tapisserie) ; Le zèle de la Contre Réforme se manifeste dans la fondation de nombreux couvents et l'influence de Rome par ses Jésuites. Les rapports avec la France sont nombreux avec Rubens, Marie de Médicis, Gaston d'Orléans. 4.1.2. Architecture4.1.3. SculptureElle est pittoresque : ampleur décorative, composition mouvementée et chargée, prédominance du bois dissocié de l'architecture (Stalles, bancs d'oeuvre, chaires, confessionnaux).
Les dynasties d'artistes y excellent :
- Les Duquesnoy : Jérôme, Jérome III (1570-1641, le « Mannekenpis » et surtout François dit « I Fiammingo » (1597-1642) qui décore le Baldaquin de Saint Pierre de Rome et le portail de l'Église des Jésuites de Bruxelles.
 | François Duquesnoy : saint André. 1629-1633. Marbre, 450cm. Rome, basilique saint Pierre |
- Les Quellin : Artus le Vieux ( 1668) et son cousin Le Jeune décorent l'hôtel de Ville d'Amsterdam.
 | Artus Quellin le Vieux : Luis de Benavides. 1664. Marbre, 98 cm. Anvers, Musées royaux des Beaux Arts |
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 | Artus Quellin le jeune : saint Sébastien. Bois, 150cm. Anvers, Musées royaux des Beaux Arts |
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- Les Verbruggen : Pierre et ses files Henri et Pierre II (Chaire de Sainte Gudule à Bruxelles, confessionnaux de Gimberghen).
 | Les Verbruggen : Chaire de Sainte Gudule à Bruxelles. 1695-1699 |
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 | Les Verbruggen : Chaire de Sainte Gudule à Bruxelles. 1695-1699. Détail : Adam et Eve chassés du paradis |
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- A Anvers travaillent A.van Papenhoven, J.van der Steen.
- A Malines, Lucas Faydherbe (1617-1697) est rubénien : Maître-autel et tombeau d'A. Cruesen à Saint Rombaut, hauts-reliefs de N.D. de Hanswyck, divers ivoires. Son oeuvre est continuée par Van der Veken, F. Langhemann, Th. Verhaegen.
 | Lucas Faydherbe : tombeau de l’archevêque André Cruesen. 1660. Marbre. Cathédrale Saint Rombaut, Malines |
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 | Lucas Faydherbe : maître autel de la cathédrale Saint Rombaut, Malines |
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- R.Henrard est un marbrier sensible au classicisme italien. Jean Delcourt ( 1707) est disciple du Bernin : buste du chancelier Liverlo (1673), monument de l'évêque d'Allamont à Saint Bavon de Gand.
4.1.4. Peinture4.1.4.1. Pierre-Paul Rubens (1577-1640)La peinture est entièrement dominée par Rubens. Avec lui, Anvers devient la Venise du XVIIè. Il travaille d'abord chez Otto Venius. 1600-1608 : il est en Italie. Il épouse Isabelle Brant (1609). 1610 : triptyques de l'érection de la Croix et descente de la Croix à la cathédrale d'Anvers ; 1616 : le coup de lance ; 1618 : la Pèche miraculeuse ; 1619 : la communion de Saint François ; 1622-1625 : cycle de la vie de Marie de Médicis (Louvre).
 | La chute des damnés. Vers 1620. Huile sur toile, 286 x 224 cm. Munich, Alte Pinakothek |
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 | Descente de croix. 1616-17Huile sur toile, 425 x 295 cm. Lille, Musée des Beaux-Arts |
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 | Descente de croix. 1612-1614. Huile sur panneau, 421 x 311 cm (panneau central), 421 x 153 cm (panneaux latéraux). Anvers, Vrouwekathedraal |
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En 1626 meurt Isabelle Brant. Rubens devient diplomate à Madrid et Londres. En 1630 il épouse Hélène Fourment ; en 1635 il peint Saint Liévin à Bruxelles. 1637 : Montée au calvaire, le Jardin d'amour, autoportraits...
 | Venus au miroir. Vers 1615. Huile sur panneau, 124 x 98 cm. Vienne, collection du prince de Lichtenstein. |
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 | Le rapt des filles de leucippe. vers 1617. Huile sur toile, 224 x 211 cm. Munich, Alte Pinakothek |
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 | La kermesse flamande. 1635-1638. Huile sur toile, 149 x 261 cm. Paris, Musée du Louvre. |
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4.1.4.2. L’école de RubensRubens a eu beaucoup de continuateurs :
- Caspar de Crayer (1582-1669 ; extase de Saint Augustin, Madone et saintes), Jacques Jordaens (1593-1678 : Les quatre évangélistes, le Triomphe d'Orange, la Fécondité), Pierre Van Mol, Juste van Egmont, Th.van Thulden.
 | Caspar de Crayer : Alexandre et Diogène. Huile sur toile, 196 x 278 cm. Cologne, Wallraf-Richartz Museum |
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 | Jacques Jordaens : les quatre évangélistes. 1620-1625. Huile sur toile, 133 x 118 cm. Paris, musée du Louvre |
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- Animaliers : Franz Snyders (1579-1657 : Lionne et sanglier, Nature morte à l'oie, retour de chasse, nombreuses natures mortes…), Paul de Vos, Jean Fyt.
 | Franz Snyders : nature morte à l'oie. 1614. Huile sur toile, 156 x 218 cm. Cologne, Wallraf-Richartz Museum |
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 | Franz Snyders : l’étal de poissons. Huile sur toile, 210 x 340 cm. Saint-Pétersbourg, musée de l’Hermitage |
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- Paysagistes : Jean Wildens, Lucas van Uden, J.d'Arthois, les Huysmans (Corneille et Jean Baptiste), Bonaventure et Gilles Posters.
 | Jean Wildens : paysage avec bergers. 1631. Huile sur toile, 135 x 201 cm. Anvers, Musée royal des Beaux Arts |
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 | Lucas van Uden : paysage avec grands arbres. Plume et couleurs à l’eau, 34,3 x 21,5 cm. Hambourg, Kunsthalle |
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4.1.4.3. Antoine Van Dyck (1599-1641)Van Dyck se détache de Rubens par une grâce romantique qui aura grande influence en Angleterre au XVIIIè. De 1617 à 1621 il est le bras droit de Rubens et voyage en Italie. Aux ardentes polychromies, il préfère les demi-teintes. Il devient le peintre de Charles I d'Angleterre : Lord John et Lord Bernard Stuart, portraits de Charles I, autoportraits, Saint Martin, Déposition de la croix, Jupiter et Antiope...
 | Antoine Van Dyck : Charles I, roi d’Angleterre à la chasse. 1635. Huile sur toile, 266 x 207 cm. Paris, Musée du Louvre |
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 | Antoine Van Dyck : Lord John et Lord Bernard Stuart. Vers 1638. Huile sur toile, 238 x 146 cm. Londres, National Gallery |
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 | Antoine Van Dyck : Déposition de la Croix. 1634. Huile sur panneau.Munich, Alte Pinakothek |
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 | Antoine Van Dyck : Portrait de Pieter Bruegel le Jeune. Plume. Haarlem, Teylers Museum |
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4.1.4.4. La tradition des Primitifs flamandsSe rattachent à Bosch et Brueghel : Cornelis de Vos (1585-1651 ; Les enfants du peintre, portrait de famille, triomphe de Bacchus), Adrien Brouwer (1605-1638 ; Beuverie, le chirurgien, joueurs de cartes, fumeur), ainsi que Josse van Craesbeeck (1605-1662 ; Joueurs de cartes, la visite du docteur, l’examen d’urines) et David Teniers le Jeune (1610-1690 ; nombreuses scènes et fêtes de villages, galerie de l’archiduc Léopold à Bruxelles) qui épouse la fille de Brueghel de Velours; David Ryckaert et Gillis van Tilborgh (1625-1678 ; scènes de tavernes, portraits de famille) imitent Teniers l’Ancien. Van der Meulen (1632-1690) immortalise les campagnes de Louis XIV. Les Van Hall peignent neiges et incendies.
 | Cornelis de Vos : la famille de l’artiste. 1630-1635. Huile sur toile, 144,5 x 203,5 cm. Gand, muse des beaux arts |
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 | Adrien Brouwer : la potion amère. Vers 1635. Huile sur toile. Frankfort, Städelsches Kunstinstitut |
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 | David Teniers le Jeune: la kermesse flamande. 1652. Huile sur toile, 157 x 221 cm. Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Art |
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 | Gillis van Tilborgh : repas en plein air. 1657. Huile sur toile, 60 x 80 cm. Collection privée |
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 | Adam Franz Van der Meulen : le nouveau Château de Saint-Germain-en-Laye. Huile sur toile, 110 x 135 cm. Paris, Musée Carnavalet |
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Jean Siberechts (1627-1703) reste un paysagiste indépendant : le gué, passages du gué, le marché du jardin…
 | Jean Siberechts : le gué. 1672. Huile sur toile, 71,8 x 59,6 cm.. Budapest, Musée des Beaux Arts |
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 | Jean Siberechts : le passage du gué. 1672. Huile sur toile, 120 x 160 cm. Anvers, Musée royal des Beaux Arts |
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La fin du siècle verra le déclin de cette prestigieuse école. 4.1.5. Arts divers
- Tapisseries
Il s'agit des ateliers d'Audenarde (verdures) et surtout de Bruxelles qui travaillent sur des cartons de Rubens (Decius Mus, Constantin, Triomphe de l'Eucharistie), de Jordaens (Ulysse, Alexandre, Vie Rustique), de Juste d'Egmont.
 | Tapisserie d’Audenarde, fin XVIè. 230 x 2130 cm. Ancienne collection Lefebvre de Villeneuve-d'Ascq |
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A la fin du siècle, les fonds de paysage et le goût français dominent chez Louis van Schoor (cartons de Teniers).
Les Écoles d'Anvers, Bruges, Enghien produisent moins de pièces, mais qui sont parfois de haute qualité.
- Vitrail
La technique se perd et est remplacée par la peinture sur verre, dite « à l'apprêt » (chapelle de la vierge à Sainte Gudule).
- Gravure
Les burinistes dominent : Rubens créé une école de taille douce, sans être graveur, avec C. Galle, Lucas Vorstermans et Paul Pontius.
 | Paulus Pontius : la lamentation du Christ. Londres, Royal Academy of Arts |
Van Dyck pratique l'eau forte (Iconographie).
Le xylographe C. Jeheger interprète Rubens (Hercule et L'Hydre).
- Orfèvrerie et ferronnerie
Elles sont au goût de l'époque : ostensoirs grilles, plats, aiguières...
- Dentelle
C'est l'apogée du fuseau : Brabant, Flandres, Malines, Anvers...
- Mobilier
Allure massive glu mobilier civil et fantaisie dans le décor des cabinets (Anvers).

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