Le Rhin
6.2. La navigation sur le Rhin
Les Ă©cluses
Les canaux secondaires
Le trafic fluvial
Le tourisme fluvial
Atouts et perspectives
6.2.3. Le trafic fluvial
6.2.3.1. Le transport des marchandises
Aujourd’hui, la voie d’eau apparaît chaque jour davantage comme une solution indispensable, dotée d’atouts spécifiques par rapport aux autres modes de transport : ses prix compétitifs (10 à 30 centimes la tonne-km transportée), ses réserves de capacité et ses délais fiables au moment où ses concurrents – route et chemin de fer – sont très encombrés, sa faible consommation d’énergie, ses risques d’accident faibles et son intégration dans les paysages … Le transport fluvial est particulièrement économique, sûr et écologique. Par ses qualités, il se situe au cœur du développement durable.
Le Rhin permet le transport de 300 millions de tonnes de marchandises par an. A Lauterbourg, ce sont 35 millions de tonnes qui franchissent la frontière chaque année. La navigation sur le Rhin est entièrement gratuite depuis 1868 et ouverte nuit et jour, 365 jours par an. Il s'avère particulièrement adapté au transport en toute sécurité des matières dangereuses et encombrantes. Grâce au développement des conteneurs, il est devenu très intéressant pour toute sorte de marchandises. A noter une liaison express entre Mulhouse et Rotterdam en 3 jours. Une formule particulièrement attractive pour le transport des marchandises le week-end, alors que la circulation routière des camions est limitée. Le trafic moyen se situe entre 60 et 110 bateaux par jour selon les écluses.
Si les grands ports du Rhin totalisent un trafic global de plus de 17 millions de tonnes en 2000 (en hausse de 14% par rapport à 1999), les petits canaux ont également vu leur activité globale augmenter, les crues de 1999 ayant fortement impacté la navigation. Du simple maintien pour le canal de la Marne au Rhin (de l’ordre de 65 000t à l’écluse de Vendenheim), on observe une belle croissance pour le canal du Rhône au Rhin ( 22% avec plus de 100 000t pour la branche nord ; pour la branche sud, 75% avec presque 21 000t à l’écluse de Mulhouse et 124% avec 17 300 t à l’écluse de Bourogne). Ces résultats restent néanmoins modestes par rapport au potentiel de transport offert.
6.2.3.2. Quelques ports rhénans
- Le Port autonome de Strasbourg
- A partir du XXè siècle, les ports rhénans du tronçon franco-allemand ont beaucoup développé leur activité. Ainsi, en 1905 (avant la régularisation) le trafic du port de Strasbourg représentait 700 000 tonnes. En 1930, il représentait déjà 5 millions de tonnes, pour dépasser 10 millions en 2000, ce qui place le Port Autonome de Strasbourg (site principal à Strasbourg et plusieurs sites portuaires entre Marckolsheim et Lauterbourg) au 2è rang des ports fluviaux français, après Paris.
- Le port de Mulhouse-Rhin
- Le port de Mulhouse-Rhin est gestionnaire de trois sites : Ottmarsheim, Ile- Napoléon et Huningue. Avec 5,6 millions de tonnes en 2000, il présente également une activité en hausse, notamment dans le domaine des conteneurs ( 74,4% en 2000). Il est le 3ème port fluvial français.
- Le port de Bâle
- La Suisse transporte par voie fluviale 15% de son commerce extérieur dont 40% de ses hydrocarbures grâce à Bâle, qui se place parmi les 5 premiers ports fluviaux européens. Ce trafic fluvial s’est développé essentiellement après la construction de Kembs qui a permis de contourner les rapides d’Istein. Pour mieux répondre aux besoins du transport fluvial du XXIè s, des travaux conséquents pour agrandir et moderniser l’écluse de Kembs ont été financés à 60% par la Suisse et 40% par la France.