Le ghetto de Jozefow Bilgorajski
2. Les juifs de Konin
La situation change en mars 1941. Le 18 mars arrivent environ 1.100 juifs expulsés de Konin (Ville du Warthegau nouvellement créé au sud de Posen/Poznan). Ce sont principalement des personnes très pauvres ayant perdu leur propriété ; parmi eux, un grand nombre de vieilles personnes malades. Ce nombre important de personnes reclassées devient bientôt un gros problèmes pour les Juifs locaux, obligés de les loger chez eux. Rapidement, surviennent des problèmes de surpeuplement, de conditions hygiéniques, sanitaires et alimentaires. Au bout de quelques semaines, le « Pain et les pommes de terres deviennent un luxe », comme le décrit l’un des survivants. Dans ces conditions de vie extrêmement précaires, une épidémie de typhus se déclare et se répand très rapidement, particulièrement au sein de la population reclassée de Konin. A Josefow, il n’y a ni hôpital, ni médecins. Juste un petit dispensaire, bien trop insuffisant pour les personnes malades. Seuls deux dentistes parmi les juifs de Konin font face à l’épidémie, mais ils ne disposent d’aucun équipement médical.
Une lettre écrite en 1941 par les juifs reclassés de Konin à la « Jüdische Soziale Selbsthilfe » de Cracovie en témoigne : « Nous sommes dans une petite ville, détruite par la guerre, au milieu de personnes très pauvres qui en fait ont besoin de notre aide. Nous vivons dans de très mauvaises conditions… nous ressentons principalement le manque de nourriture, d'habillement et de chaussures, parce que nous avons tout perdu. » Dans la lettre suivante adressée au même établissement, M. Fürszt, le représentant des Juifs de Konin, écrit : « il n'y a aucun moyen de gagner quelque chose. La majorité « vit » de ce qu'elle peut vendre, des vêtements et du tissu. Et même ces biens n’existent presque plus. Nous sommes la principale région de toute la zone de Lublin pour le nombre de personnes malades du typhus. La mort par famine frappe chaque maison. C’est horrible de voir comment nos enfants, émaciés et pâles font face, allant de maison à maison en quémandant du pain. »
Les conditions de vie se dégradent encore lorsqu’en août 1941 plusieurs maisons sont incendiées une nuit… Environ 200 personnes perdent tout et se retrouvent sans foyer... A ce moment-là , selon un rapport de Judenrat, 2.147 juifs habitent à Jozefow. Au début de 1942, les rations officielles pour les juifs sont de 72 grammes de pain par jour et de 200 grammes de sucre par mois. De temps en temps s’y ajoutent 60 grammes de savon et 1 litre d’huile de paraffine…
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