Ce gothique « primitif » se retrouve particulièrement dans deux édifices : la basilique Saint Denis érigée par le grand abbé Suger (1135-1144) et la cathédrale de Sens. A Saint Denis, Suger innove en créant un audacieux double déambulatoire, révélateur de la liberté laissée par les croisées d'ogives, et une façade harmonique, apparue en Normandie (un rectangle divisée en trois parties, comportant chacune un portail, dont la plus large se trouve au centre. Les deux parties latérales sont surmontées de tours abritant les cloches et qui sont normalement symétriques. Ce type de façade permet un accès plus direct du fidèle à la cathédrale.) A Sens, (1130-1168) le choix architectural est moins audacieux : les murs restent épais, la voûte sexpartite commande l’alternance des supports, mais les innovations sont bel et bien présentes : l'absence de transept unifie l'espace et l'éclairage est abondamment fourni par les grandes baies des bas côtés.
| Saint Denis : l’abbaye : la nef |
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| Saint Denis : l’abbaye : le déambulatoire |
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Les apports de Sens sont transposés, avec de nombreuses adaptations à Senlis, à Notre-Dame de Noyon ou Saint Germer de Fly (1150-1220), où est inaugurée la formule de l'élévation à quatre niveaux (grands arcades, Tribunes, triforium, fenêtres hautes) qui connaîtra un grand succès pendant toute la seconde moitié du XIIe siècle. A partir de 1160 commence une course à la hauteur, avec Notre-Dame de Paris (élévation à trois niveaux) et Notre-Dame de Laon (élévation à quatre niveaux, 1150-1220).
| Saint Denis : l’abbaye : le transept nord |
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| Paris, saint Germain des Prés : la nef et le chœur |
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Les autres grands édifices du gothique primitif sont Saint Pierre de Montmartre (1140), le choeur de Saint Germain des Prés (1163), la cathédrale de Soissons...
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Paris, saint Germain des Prés : le chevet |