|
Art - L’art gothique
4. L'art gothique en Europe septentrionale et centrale Angleterre Les Pays Bas Le Saint Empire Suisse Scandinavie Pologne
4.1. Angleterre | Salisbury : la cathédrale : la nef |
4.1.1. Histoire | Ely, la cathédrale : La nef centrale |
Au XIIIè et XIVè le pouvoir royal s'établit solidement avec Henri II et Richard Coeur de Lion. Mais la résistance des barons et de l'Eglise limite l'autorité royale avec la « Grande Charte » de 1215 imposée à Jean Sans Terre.
| York : la cathédrale. Façade occidentale |
|
| Worcester : la cathédrale. Dessin du XIXè |
|
La puissance du roi Anglais, quoique vassal du roi de France par ses possessions en Guyenne, provoque la guerre de Cent ans, aggravée par la Peste Noire de 1348 et la révolte des paysans de 1381. Mais commerce et navigation enrichissent le pays.
| Lincoln, cathédrale : la nef |
La culture tient une grande place avec les grandes abbayes et les universités, surtout Oxford (Robert Grossetète ; John Pecham, 1230-1292 ; Roger Bacon, 1214-1294 ; Guillaume d'Occam, 1381-1424 qui découvrent la science expérimentale). En littérature, les romans de chevalerie sont en français, mais l'anglais gagne du terrain (« Canterbury tales » de Chaucer 1387).
| Gloucester : cathédrale saint Pierre et sainte Trinité |
4.1.2. ArchitectureLongtemps le pays reste au roman. L'ogive apparaît à la cathédrale de Durham (1093-1133).
| Durham : la cathédrale, la nef |
|
| Durham : la cathédrale, vue générale |
|
On distingue trois périodes dans le gothique anglais :
- Le gothique primitif : 1100-1250Â
La Cathédrale de Salisbury (1220-60), contemporaine de celle d'Amiens, est le type même de cette époque : romane couverte d'ogives brisées, pas de déambulatoire, chevet carré, double transept (Ainsi que York, Lincoln, Worcester, Exeter, Hereford), élévation à trois étages, grandes arcades aux brisures aigues, abondance des moulurations, triforium, voûte basse (25m). Les cathédrales de Wells et Lincoln sont de ce type.
| Salisbury : la cathédrale : le massif occidental |
|
| Salisbury : la cathédrale : la nef |
|
| York : la cathédrale |
|
| York : la cathédrale. La nef |
|
| Cathédrale d’Exeter : La façade occidentale |
|
| Cathédrale de Wells : tour de croisée |
|
| Cathédrale de Wells : voûte du chœur |
|
| Worcester : la cathédrale. Tour de croisée |
|
| Worcester : la cathédrale. Croisée |
|
| Hereford, la cathédrale : la tour de croisée |
|
| Hereford, la cathédrale : la nef centrale |
|
| Cathédrale de Wells : le célèbre arc triomphal |
|
- Le gothique orné : 1250-1350 :
Le style passe du roman au curvilinéaire, orné de triangles curvilignes, soufflets, mouchettes. Les voûtes se fragmentent en liernes et tiercerons, tendant à masquer le dessin de la structure sous l'abondance des lignes : la nef de Lincoln (1233) est le prototype de ce style qui produit la cathédrale de Lichfield, la nef d'York, le chœur d'Exeter, la croisée du transept d'Ely.
| Lincoln, cathédrale : la nef |
|
| Lincoln, cathédrale : la croisée |
|
| Lichfield, la cathédrale : le massif occidental |
|
| Lichfield, la cathédrale. Le vaisseau central |
|
| York : la cathédrale. Intérieur de la nef |
|
| Ely, la cathédrale : un bas côté |
|
| Ely, la cathédrale : la croisée |
|
- Le gothique perpendiculaire :
Il est spécifiquement « anglais » et invente la voûte en éventail qui permet une large portée et de larges baies et supprime les arcs-boutants. Les chefs d'oeuvre en sont le cloître de l'abbatiale de Gloucester (1351), l'abbatiale de Shelborne (1475), la chapelle Henri VII à Westminster et le King's College à Cambridge.
| Gloucester : cathédrale saint Pierre et sainte Trinité. La voûte du Chœur |
|
| Gloucester : cathédrale saint Pierre et sainte Trinité : le cloître |
|
| Abbaye de Westminster : la chapelle Henri VII |
|
| Abbaye de Westminster : la chapelle Henri VII |
|
| Cambridge : le King’s College. La chapelle |
|
| Cambridge : le King’s College. La chapelle : vue générale |
|
| Cambridge : le King’s College. La chapelle. La voûte |
|
| Gloucester : cathédrale saint Pierre et sainte Trinité. La voûte du Chœur, détail |
|
4.1.3. SculptureLa sculpture évolue vers la complication et la multiplication des champs ornés. Seuls les portails des cathédrales de Rochester et Lincoln sont d'influence française.
Façades : On tapisse les façades pour les dissimuler de statues sous arcades en registres superposés : Wells, Exeter, Salisbury. Mais la Peste Noire décimera les ateliers.
| Cathédrale d’Exeter : façade occidentale |
|
| Cathédrale de Wells : la façade, détail |
|
| Salisbury : la cathédrale : le massif occidental |
|
Petite sculpture : On place une figure unique (ange) sur cadres, clefs, corbeaux : choeur des Anges dans l'abbaye de Westminster, cathédrale de Lincoln.
| Abbaye de Westminster : le tympan du transept sud |
Sculpture intérieure en bois : elle est très ouvragée et purement décorative. Elle est importante, chaque province ayant ses particularités propres : stalles de Winchester, 1290 ; stalles de Chester, fin XIVè.
| Cathédrale de Chester : les stalles |
|
| Cathédrale de Chester : les stalles |
|
| Cathédrale de Winchester : les stalles |
|
Sculpture funéraire : Elle est abondante : effigies en bois, albâtre, pierre, bronze (Gisants de Henri III et Eléonore de Castille, Westminster, 1291 par W. Torel). L'influence française est manifeste dans les ateliers londoniens. Les « Brasses » sont typiquement anglais : cuivres gravés d'images pieuses et de devises, incrustées dans des dalles funéraires en marbre noir.
| William Torel. Portrait du roi Henri III et portrait de la reine Aliénor de Castille |
|
| Roger et Agnès Thornton (1441). Brass de la cathédrale Saint Nicholas, Newcastle upon Tynel |
|
4.1.4. PeintureLa fresque et la peinture sur panneaux possèdent un caractère particulier d'élégance linéaire : fresques de Canterbury, chapelle du Saint Sépulcre (1225) et des Saints Anges (1200) à Winchester, crucifixion de l'école bénédictine de Saint Albans (Matthieu Paris).
L'école de Westminster où travaillent des étrangers accentue l'influence de la cour : Portraits d'Henri III et d’Edouard II. Avec Richard II (1377-1399) s'introduit le style international ainsi le célèbre diptyque Wilton (1400, attribuée à l'école de Paris).
| Le diptyque Wilton. Ecole franco-flamande. Londres, National Gallery. Dès 1400, la peinture française s’ouvre largement à l’influence italienne : le Dyptique Wilton, peint pour Richard II d’Angleterre par un artiste vraisemblablement parisien, montre dans sa minutie et son raffinement des traits profondément siennois |
Le vitrail il est proche du vitrail français aux XIIè-XIIIè : influence de Saint Denis sensible à York (1175) et au choeur de Canterbury (1190). York, Salisbury, Peterborrough sont aussi influencés par Chartres. Dès le XIV le dessin s'allège, le vitrail se décolore, se borne à la grisaille soutenue par le jaune.
Miniature élégance des formes, précision des teintes plates, application de l’or en feuilles sont caractéristiques de la miniature parisienne et anglaise méridionale (Psautiers de Trinity College 1220, de Robert de Lindeseye, 1220), Vers 1220 apparaît un second groupe dont les oeuvres sont plus populaires : Apocalypses anglais (Trinity College 1230), bibles historiées... Le psautier d'Admond de Lacy (1255), le missel d'Henri de Chichester (1260), la vie de Saint Alban (1260), l'Apocalypse douce (1270) sont analogues au psautier de Saint Louis (1256). A la fin du XIIIè on réagit contre l'influence parisienne par l'expression et le pittoresque (Psautier de la Reine Mary).
| L’Apocalypse du Trinity College : le jugement dernier, folio 24v ; 1255-1260, Cambridge MS R16 |
|
| Le psautier d’Eadwine. Cambridge, Trinity College, MS R.17. |
|
4.1.5. Objets d'ArtLes retables portatifs en albâtre du Derbyshire et Staffordshire répandent une véritable imagerie populaire à sujet toujours religieux.
La plus célèbre étoffe brodée est la chape de Thomas Beckett.
Articles connexes
|
|