Le ghetto de Przemysl
6. L’« Aktion » de fin juillet 1942
Pour l’execution de l’« Aktion », la Gestapo et le GPK, en trop petit nombre, fait appel à d'autres unités : la gendarmerie, la compagnie 307 du bataillon de police, la « police allemande ethnique » (fremdvölkische Polizei), les unités estoniennes des 287è et 288è bataillons de police (formé de membres de l'Omakaitse, groupement d’autodéfense fasciste collaborant avec les Allemands), des unités SS, le police polonaise et ukrainienne, et même des membres du « Baudienst » (service de construction) ukrainien
Ces unités auxiliaires de la Gestapo prennent une part active dans le rassemblement, à la garde, mais aussi au meurtre des Juifs. Le SS-Hauptsturmführer Martin Fellenz du bureau du SSPF (SS und Polizeiführer) à Cracovie est responsables de l’opération. L'Aktion est effectuée en trois jours : 27 juillet, 31 juillet et 3 août 1942. Les unités de la Schutzpolizei et de Gestapo, ainsi que leurs acolytes, cernent le ghetto le premier jour et opèrent les premier « rassemblement » : 6.500 juifs sont expédiés à Belzec ; Duldig et son représentant sont exécutés. Les personnes âgées et handicapées, les malades et quelques enfants (approximativement 2.500 personnes) sont transportés en camion dans la forêt de Grochowce et dans d'autres endroits aux alentours de la ville. Elles sontexécutées d’une balle dans la nuque et enterrées dans des fosses communes. Le deuxième jour, 3.000 juifs sont également expulsés à Belzec, pour être suivis le dernier jour de 3.000 victimes supplémentaires. À la fin de l'Aktion, les Juifs restant sont forcés de remettre une somme d'argent à la Gestapo, correspondant au coût des transports vers Belzec, ainsi qu’aux nouvelles clôtures de barbelés entourant le ghetto. Fin août la Gestapo exécute encore 100 juifs à Przemysl.
Au premier jour de l'Aktion un extraordinaire sauvetage a lieu : le lieutenant Albert Battel, adjudant-major aux ordres du commandant militaire local, le Major Max Liedtke (responsable de la main d'oeuvre juive) demande à la Gestapo que les Juifs qui travaillent pour la Wehrmacht soient exclus des déportations, qu'ils aient des permis de travail ou non. La Gestapo refuse. La Wehrmacht occupe alors les ponts qui relient les deux parties de la ville et bloque tous les passages. Après avoir appelé le SS- und Polizeiführer Scherner à Cracovie, la Gestapo finit par accepter la demande de la Wehrmacht. Pour ce « sauvetage », Battel et Liedtke seront plus tard honorés par le Yad Vashem du titre de « Justes parmi les Nations ».
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