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Le ghetto de Varsovie

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5. Les organisations du ghetto

Un « Jüdischer Ordnungsdienst », « service d'ordre juif », véritable « police » juive est établi, comprenant 2.000 membres. Son chef est Josef Szerynski, un colonel de police polonais converti au christianisme. S’appelant désormais Szenkman, il fait montre d’une attitude très antisémite. Il sera arrêté en mai 1942, et remplacé par son adjoint Jakob Lejkin. Cette organisation va jouer un rôle très important lors de la grande déportation de l’été 1942.

Les relations du ghetto avec le monde extérieur sont régies par la « Transferstelle », une autorité allemande responsable du trafic des marchandises a l’intérieur et hors du ghetto. Le premier responsable de ce bureau est Alexander Palfinger, auquel succède un certain Bischof. En mai 1941 un mandataire de Berlin, Heinz Auerswald, est nommé commissaire du « Jüdischer Wohnbezirk ». La position d'Auerswald sur le ghetto est identique à celle de Ludwig Leist, le commandant de la ville entière. Czerniakow devient de même le « patron » juif du ghetto. Le bureau d'Auerswald contrôle également la « Transferstelle » et gère donc les affaires juives. Naturellement la police et les SS continuent à intervenir dans son travail.

Une autre organisation faisant autorité et puissance dans le ghetto de Varsovie est une agence connue de sous le nom de « 13 », baptisée ainsi du numéro de l’adresse de son siège, au 13 rue Leszno. Le réseau « 13 » est fondé et inspiré par Abraham Gancwajch. Gancwajch et la plupart de ses séides ne sont pas originaire de Varsovie, mais viennent de l’extérieur. Ce réseau « 13 », fondé en décembre 1940 se donne comme mission de combattre l'usure et le mercantilisme dans le quartier juif de Varsovie et de surveiller les Juifs. Les 300 à 400 hommes du réseau portent les bottes cirées, des chapeaux avec une bande verte (la police régulière a des bandes bleues), des épaulettes et des étoiles indiquent leur grade. Leur pouvoir dans le ghetto est du au soutien qu’ils reçoivent du régime d’occupation, en particulier du SD (Sicherheitsdienst/service de sécurité). En fait, ce sont tout simplement des collaborateurs. En mai 1941 l'agence Gancwajch installe les « premiers soins », un genre de centre de secours de type croix rouge. Gancwajch soutient également l'établissement d'un bureau de poids et mesures dans le ghetto, une organisation de vétérans handicapés de la campagne militaire de 1939 et des sociétés culturelles et religieuses. Durant une certaine période, deux réfugiés de Lodz, Kohn et Heller s’associent à Gancwajch, puis rompent avec lui et travaillent pour leur propre compte, sans « couverture » allemande ni « protecteurs » parmi les hommes de Gestapo. Kohn et Heller montent diverses sociétés commerciales, notamment une agence de transports hippomobiles qui transportent des passagers dans le ghetto. Kohn et Heller restent en place plus longtemps que Gancwajch et ses hommes : en juillet 1941 Auerswald ferme le principal bastion de la puissance de Gancwajch, le « bureau de combat contre l'usure et le mercantilisme ». On ne connaît pas la cause exacte de la défaite de Gancwajch face au Judenrat. Le destin de Gancwajch n'est pas connu.

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