Alsace : l’Alsace au temps des « malgré nous »
10.3. Struthoh Natzweiler
Construction
La vie quotidienne
Les sévices
La mort
La chambre à gaz
Expériences médicales
Les Kommandos du camps
Le kommando de Thil
La fin du camp
Chiffres
10.3.1. Construction
Le Struthof : baraquements du camp, cimetière et mémorial. Deux camps, l'un d'internement à Schirmeck-La Broque ; l'autre de concentration à Struthof-Natzwiller (le seul sur territoire français) sont installés par les occupants. Après la guerre, un mémorial fut érigé au Struthof en souvenir du grand nombre des victimes des bourreaux de ce camp. |
Le 21 mai 41, 150 « droits communs » de Sachsenhausen, suivis bientôt par 286 autres effectuent les travaux de terrassement et d’aménagement du camp, disposé en paliers sur le versant nord de la montagne. Le palier du bas comporte le Bunker avec cellules, salles de tortures et d’autopsie, et le four crématoire (construit à l’automne 1943), à l’intérieur même de l’enceinte du camp. Sur les autres paliers sont édifiées 14 baraques où logent les détenus et une quinzième servant de cuisine… Vers le haut, une seconde zone comporte les bâtiments administratifs et les habitations des SS, et 500m vers l’ouest, un petit complexe comporte les ateliers et une chambre à gaz. Le camp est entouré par une double enceinte de fils barbelés et électrifiés, haute de 4 mètres, contenant un chemin de ronde dominé par les tourelles des miradors. Dans le chemin de ronde, balayé la nuit par des projecteurs, circulent des SS accompagnés de chiens.
Natzweiler – Struthof : plan de situation générale du camp. |
- les condamnés de droit commun;
- les politiques;
- les objecteurs de conscience:
- les Juifs.
Au départ les droits communs et asociaux venant de Sachsenhausen et de Dachau construisent le camp et en constituent l’administration interne. Peu à peu arrivent des détenus de tous horizons : des Alsaciens, des Français, des Polonais, des Russes, des Norvégiens, des Néerlandais, des Luxembourgeois et des Allemands, ainsi que quelques Tziganes, et naturellement des Juifs. Des femmes aussi, mais qui se retrouvent dans les kommandos extérieurs.
Le camp se spécialise rapidement pour accueillir les « Nacht und Nebel Häftlinge », politiques destinés à disparaître dans la « Nuit et le Brouillard ». Les premiers convois NN, dont 168 Français, arrivent au début de juillet 1943. Dès la quarantaine, les détenus sont divisés entre NN et les autres. Les NN ne doivent plus avoir de contacts avec les autres. Une grande croix rouge est peinte sur leur veste et une bande latérale sur chaque jambe du pantalon.
La garnison compte environ 200 SS et 30 administratifs. Au commandement du camp se succèdent Huttig, de mai 1941 à février 1942, Zill, de mai à octobre 1942, Josef Kramer du 25 octobre 1942 au 4 mai 1944, Hartjenstein, venant d’Auschwitz, du 5 mai au 23 novembre 1944, et à nouveau Kramer du 24 novembre 1944 à la fin.