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Alsace : l’Alsace au temps des « malgré nous »

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5. La germanisation

Les mesures
Les autonomistes

5.2. Les autonomistes

Le procès des autonomistes alsaciens à Colmar, 1928.
Le procès des autonomistes alsaciens à Colmar, 1928.
Le mouvement autonomiste alsacien, né dans les années 1920 s’est très vite heurté au centralisme français, et en septembre 1927 est créé le « parti autonomiste d’Alsace-Lorraine » à Strasbourg, dont le secrétaire général est Karl Roos. En novembre, le parti fusionne avec le « Bloc de l’opposition » du Baron Claus Zorn de Bulach, violemment anti-français, et donne naissance au « Parti régional indépendant » qui dispose de deux organes de presse, la « Volksstimme » et la « Wahrheit ». Ces journaux sont rapidement interdits. En décembre 1927, La police arrête une certain nombre de militants autonomistes : l’abbé Fashauer, Paul Schall, René Schlaegel, Charles Philippe Heil, Conrad Schneider, Thomann, Hertling, Joseph Rossé, le baron Zorn de Bulach...

Karl Roos. Fusillé par les Français pour haute trahison le 27 février 1940, il va devenir un martyr nazi. Les SS lui feront à Hunebourg des funérailles wagnériennes en juin 1941
Karl Roos. Fusillé par les Français pour haute trahison le 27 février 1940, il va devenir un martyr nazi. Les SS lui feront à Hunebourg des funérailles wagnériennes en juin 1941
Le 1 mai 1928 s’ouvre à Colmar le procès des autonomistes : ils sont 21, dont sept en fuite. Le procès est d’ampleur nationale, l’accusation défendant la thèse du complot et soupçonnant les autonomiste de vouloir à terme rattacher l’Alsace à l’Allemagne. Le 28 mai, le verdict tombe : Ricklin, Rossé, Fashauer et Schall sont condamnés à 1 an de prison et à 5 ans d’interdiction de séjour. Les autres sont acquittés au bénéfice du doute. L’élection de Ricklin et Rossé est invalidée. Le 23 juillet, Mr Gaston Doumergue gracie les quatre condamnés. Quant aux sept accusés absents ou en fuite, il sont condamnés à de lourde peines : 20 ans pour René César Ley, 15 pour Karl Roos, Robert Ernst, Emile Pinck, 10 ans pour Schmidlin, le pasteur Hirtzel et Eugène Zadok. Roos vient se livrer et sera acquitté lors d’un second procès, le 22 juin 1929.

En 1938, une partie des autonomistes jette le masque en se déclarant ouvertement germanophile et bientôt nazie : Karl Roos, Bickler, Schall, Mourer, Charles Hueber (maire de Strasbourg de 1929 à 1935)... Lorsque la guerre est déclarée, 17 autonomistes alsaciens et lorrains sont arrêtés et emprisonnés à Nancy, soupçonnés de connivence politique avec l’Allemagne hitlérienne. Ils rejoignent Karl Roos, arrêté depuis le 4 février 1939. Roos est fusillé à Nancy le 7 février 1940 en tant qu’agent travaillant pour la Gestapo.

Transférés dans le sud de la France lors de l’offensive allemande de mai 1940, ces autonomistes sont recherchés après la défaite par un détachement de l’Abwehr, hébergés dans un hôtel aux Trois Epis et fêtés comme « Martyrs de Nancy »: parmi eux Marcel Sturmel, député d’Altkirch ; J.P. Mourer, député ; Antoni, conseiller général de Moselle ; l’abbé Brauner, directeur des Archives municipales de Strasbourg ; Joseph Oster, directeur des Hospices civils ; René Hauss, ancien député de Haguenau ; Paul Schall, secrétaire général du parti autonomiste ; René Schlegel, Hermann Bickler, Rudolf Lang, Edmond Nussbaum, Pierre Bieber, Jean Keppi ; Joseph Rossé, député de Colmar, Camille Meyer... Ils deviennent d’inconditionnels nazis. Sur une initiative de Robert Ernst, ils demandent officiellement à Hitler le 18 juillet 1940 l’annexion au Reich de l’Alsace.

1942 : parade à Strasbourg devant le vice Gauleiter Röhn. Derrière lui, le « Kreisleiter » de Strasbourg Herrmann Bickler. Au premier plan, le général Traut, un allemand né en Alsace.
1942 : parade à Strasbourg devant le vice Gauleiter Röhn. Derrière lui, le « Kreisleiter » de Strasbourg Herrmann Bickler. Au premier plan, le général Traut, un allemand né en Alsace.
Les nazis vont exploiter à fond ces autonomistes et en faire de fidèles collaborateurs :

  • Robert Ernst est nommé maire de Strasbourg ;
  • Herrmann Bickler devient « SS-Standartenführer » et est nommé « Kreisleiter » de Strasbourg ;
  • Renatus (René) Hauss, « SA-Obersturmbannführer » est nommé « Kreisleiter » de Haguenau ;
  • Rudolf Lang, « SS-Sturmbannführer » est nommé « Kreisleiter » de Saverne ;
  • Edmund Nussbaum, « NSKK Staffelführer » est nommé « Kreisleiter » de Molsheim ;
  • Reinhold Lawnick, « SA-Führer » est nommé « Kreisleiter » de Ribeauvillé;
  • Alexander Krämmer, « SS-Huptsturmbannführer » est nommé « Kreisleiter » de Guebwiller ;
  • Hans Peter Murer (J.P. Mourer), « SA Obersturmbannführer » est nommé « Kreisleiter » de Mulhouse.
  • Paul Schall est nommé rédacteur en chef adjoint des « Strassburger Neuste Nachrichten » ;
  • Joseph Rossé est nommé directeur général des Editions Alsatia à Colmar…
  • Quant à Karl Roos il a droit à des funérailles quasi nationales et reposera dans le château de Hunebourg, une des « Ordensburgen » de la SS…


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