Alsace : l’Alsace au temps des « malgré nous »
9. La résistance
Quelques chefs de la Résistance. La Résistance alsacienne, active dès juin 1940, fournit à beaucoup de jeunes appelés le moyen de se cacher et de quitter l'Alsace. Ici, quelques chefs de la Résistance alsacienne : MM. Foehr, Kiefer, Eschbach, Freiss et Kiebler. |
Il y a eu plus de collaborateurs dans le Bas Rhin que dans le Haut Rhin, plus parmi les Protestants que parmi les Catholiques, ce qui s’explique par le passé culturel et historique de la province. Parmi eux, beaucoup étaient convaincus de la victoire finale de l’Allemagne. Mais dans son ensemble, l’Alsace en est très vite arrivée à prendre ses distances avec le nazisme et à lui devenir très nettement hostile.
En 1940, la Résistance est une nébuleuse, un ensemble varié d'engagements personnels, d'aventures uniques qui grossissent les rangs face à « l'oppresseur nazi ». Dans une atmosphère fortement patriotique, la même volonté de « faire quelque chose » a généré diverses résistances, grandes, moyennes et petites, régulières ou sporadiques, immédiates ou plus tardives. Des hommes et des femmes se sont élevés contre la situation du pays. Ouvriers, cheminots, gendarmes, hommes d'Eglise, intellectuels, lycéens, étudiants, paysans, ménagères…
Suite à l'Appel du 18 juin 1940, des Alsaciens organisent la résistance. Filières d'évasions vers la Suisse ou la France non occupée, refus de l'incorporation de force dans l'armée allemande, actes de sabotage, obstructions à la germanisation de l'Alsace et engagement dans les Forces Françaises Libres sont les armes utilisées.
Mai et août 1944 : bombardements de Mulhouse par les Alliés. Avant les combats de la Libération, l'Alsace occupée subit des bombardements. La vue montre Mulhouse après une attaque aérienne américaine, en mai 1944. |
Il faut citer plusieurs mouvements de résistance, tel le « Front de la Jeunesse alsacienne » créé par Alphonse Adam et le curé de Schiltigheim qui mourront fusillés et le réseau « 7ème colonne d’Alsace » de Paul Dungler, membre de l’Action Française, qui deviendra le « réseau Martial ». Il fonctionnera d’abord sous l’aile de Vichy (renseignements) pour s’en détacher et lutter pour la libération nationale. La « Main Noire » est un autre mouvement de résistance nationaliste formé d’une trentaine de jeunes. Le 8 mai 1941, Marcel Weinum de Strasbourg, 17 ans, place une bombe dans la voiture du Gauleiter Wagner. L’attentat échoue, et les membres de la Main Noire sont pris et le réseau démantelé le 18 juillet 1941. 20 de ses membres seront exécutés en mars 1942.
La résistance communiste se fait surtout dans les milieux des cheminots ou des mines de potasse dans le Haut Rhin. La figure emblématique en est le cheminot Georges Wodli, membre du PC, arrêté en octobre 1942 et mort sous la torture le 2 avril 1943 dans les geôles de la Gestapo, rue Sellénick à Strasbourg. En juin 1943, 8 communistes alsaciens sont exécutés à la hache à Stuttgart pour acte de résistance. Plus de 300 communistes alsaciens, dont 180 Haut-Rhinois seront internés dans le camp de Schirmeck.
A l’approche de la libération, la résistance se fait plus vive. Enrôlés dans les FFI, plus de 6.500 alsaciens (3.500 dans le Bas Rhin et 3.000 dans le Haut Rhin) participent à la libération de l’Alsace.
Le « colonel Berger », André Malraux, « Patron » de la brigade Alsace – Lorraine. |
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