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Les Cathares – La croisade contre les Albigeois

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3.3. La doctrine cathare

Le bien et le mal
Corps, âme, esprit
La liturgie et la vie

La doctrine cathare repose sur un dualisme, parfais absolu, plus souvent mitigé. Ce dualisme est mis en évidence par deux traités : le « Liber de duobus principiis », ouvrage qui évoque le « Traité des deux principes » aujourd'hui perdu et attribué à Manès et le « Liber contra Manicheos » de Durand de Huesca. Selon les cathares, la justification de la dualité fondamentale se trouve dans la Bible, tout spécialement dans l'Évangile de Jean et dans le texte apocryphe de la « Vision d’Isaïe ».

3.3.2. Corps, âme, esprit

L'homme est corps, âme, esprit. En se détachent de la matière, en se « décréant », il permet à son esprit - possédé à l'état virtuel - de croître et de s'unir au Dieu - Esprit. Dans la mesure où il pénètre dans l'éternité, ou du moins quand il s'en rapproche, le mal - néant n’exerce plus sur lui sa morsure. Si l'âme peut subir la tentation du mal et y succomber, l'esprit échappe à son emprise, il se retire de la zone dans laquelle le mal peut librement exercer. La doctrine cathare inspire ici de la « Vision d'Isaïe » qui présente les degrés différenciant les ciels successifs : ainsi les six et septième ciels, qui sont uniquement spirituels. Quand le Christ, après avoir, dans sa montée, traversé les différents plans, les redescend, les anges des cieux inférieurs ne le reconnaissent pas. Ainsi un abîme sépare les niveaux, qu'il s'agisse des anges ou des hommes : l'épais est privé de relation avec le subtil…

Le catharisme reprend à son profit, en les élaborant, les grands thèmes platoniciens. Platon est dualiste dans ses premiers dialogues mais il dépasse cette doctrine par une interprétation ontologique des hiérarchies intermédiaires. De ombreux autres éléments du catharisme ont leur pendant dans la pensée d'Origène et des Cappadociens, qu'il s'agisse par exemple de la préexistence des âmes ou de la chute, laquelle est, pour Grégoire de Nysse, une annihilation (« exoudenosis ») : se « décréer », c'est passer du temps à l'éternité, du néant à l'être.

Peur les cathares, le Christ est Fils de Dieu ; sur lui le mal - néant n'exerce aucun pouvoir. Cependant, il n'est pas l'égal du Père, il est adopté par lui et envoyé dans le monde, crucifié dans le temps afin de racheter le temps. L'important, ce n’est pas la vie terrestre du Christ, mais sa réalité céleste. De même manière, chaque homme, c’est-à-dire chaque être incarné, possède, dans l'invisible, son élément céleste, son ange, dont il est la contrepartie sur le plan terrestre.

Le dieu mauvais, Satan, affirme son pouvoir, comme on le voit dans certaines parties de l'Ancien Testament ; il régit le monde visible et temporel ; l'homme extérieur ne saurait échapper à son emprise puisqu'il est constamment soumis au péché et au désir. C'est donc en se détachant du monde périssable et de la chair que l'homme deviendra capable d'accéder au spirituel. D'où la nécessité d'une ascèse rigoureuse du corps et de l'âme. L'esprit éclaire le corps le modifie, le transfigure ; il assure la formation du corps glorieux. Quant à l'âme, ses rapports avec l'esprit sont doubles : d'une part, elle se soumet aux injonctions de l'esprit afin d'être transformée par lui et, dans la mesure où elle se perfectionne, collabore étroitement avec l'esprit ; d'autre part l'esprit a besoin de l’âme pour sa propre ascension. Le gnostique Basilide comparait l'esprit à l'oiseau et l'âme aux ailes de l'oiseau.

L'ascétisme des cathares, leur refus du mariage et de la procréation, ne résulte pas d'un mépris de l'union charnelle, mais de la nécessité de ne pas s'abandonner aux passions de la chair. Déjà Philon avait montré l'obligation de s'abstenir de la procréation pou s'adonner à la seule fécondité spirituelle. Dans le catharisme, il 'existe pas d’opposition systématique à l'égard de la femme ; il ne convient de s'en éloigner que dans la mesure où elle est source de péché pour l'homme. A cet égard, la doctrine cathare n'est pas plus sévère ou plus austère que le monachisme qui prescrit la chasteté absolue et le jeûne. Toutefois, l'Eglise considérait que si l'ascèse rigoureuse convient aux moines, elle ne peut sans risques être proposée aux laïcs qui, dans le monde, vivent le plus souvent en dehors de groupes communautaires.

Le corps est donc une prison, thème platonicien et plotinien. La libération que ne lui apporte pas la mort, l'homme doit l'accomplir pendant sa vie terrestre, faute de quoi il resterait la proie de son ignorance et de ses erreurs, qu’il lui faudrait nécessairement expier en prenant une autre forme. Par ses passions, l'homme peut donc être entraîné dans une nouvelle naissance, retrouver une prison de chair, celle d'un homme ou d'un animal. La libération du cycle des renaissances est obtenue par l'ascèse, dont le but est la réconciliation avec la Christ Esprit et Vie. Les cathares donnent au sacrement du baptême ne importance primordiale. Pour eux, le baptême de l'eau, dont Jean-Baptiste est l'initiateur, est insuffisant : il faut recourir au baptême du feu, c'est-à-dire de l'Esprit, instauré par le Christ.


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