Né le 18 janvier 1871 dans la Galerie des Glaces de Versailles, l’empire allemand connaît une ascension fulgurante, qui en fait en 1914 la première puissance militaire et la seconde puissance économique du monde.
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Bismarck, le forgeron de l’unité allemande. Gravure de G. Schmitt, 1890 |
Le régime politique instauré par Otto von Bismarck (1815-1898) est en fait un compromis :
- Entre le sentiment nationaliste du peuple et le conservatisme des dirigeants ;
- Entre la monarchie absolue et le libéralisme du Reichstag où dominent rois groupes : les « Junkers » conservateurs, les nationaux libéraux et les catholiques du Zentrum…
- Entre la tendance unitaire à domination prussienne de Bismarck et les tendances libérales des autres états : la Prusse impose sa loi, mais chacun des 25 états est indépendants en ce qui concerne sa politique interne.
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Trois « grands » du nouveau Reich : Otto von Bismarck, Albrecht von Roon et Helmuth Moltke (de gauche à droite) |
De fait, malgré le suffrage universel et la création du Reichstag, le régime est autoritaire. Le chancelier n’est responsable que devant l’Empereur et l’influence des Junkers est prépondérante, malgré la bourgeoisie libérale, industrielle et urbaine et malgré les socialistes, très peu influents, car le pays est socialement très avancé. Aussi, la vie politique allemande est totalement dominée entre 1870 et 1914 par deux personnalités de premier plan : Bismarck et Guillaume II.