La naissance de la France, Vè – IXè

Charles et son frère Carloman succèdent à leur père en 768. Carloman meurt en 771 et Charlemagne spolie ses neveux, devenant de fait seul roi. Energique, habile politique, très intelligent, il sera un souverain prestigieux et un grand conquérant : il guerroie durant tout son règne par dessein politique et pour défendre le christianisme.

• 18 campagnes très dures et souvent atroces (772-803) viennent à bout des Saxons de Widukind et des Avars en Hongrie : Charlemagne fait massacrer et déporter les résistants et convertit les autres de force ;
• En 787, à l’appel du pape Adrien I, il passe en Italie, bat les Lombards du roi Didier et ceint la « couronne de fer ».
• En 798 il entreprend une expédition contre les Arabes d’Espagne du Nord mais échoue devant Saragosse. Au retour d’expédition, son arrière garde est défaite à Roncevaux par les Basques insoumis. Son neveu Roland y perd la vie. En 801 il revient, prend Barcelone et créé la « Marche d’Espagne » ou Catalogne (Espagne du nord-est).
• En 796 il prend la Bavière au Duc Tassilon, qui bien qu’ayant juré fidélité, prépare l’indépendance de son grand duché.
• Pour protéger ses conquêtes, Charlemagne les entoure de Marches, territoires occupés par des garnisons carolingiennes : Brandebourg, Autriche, Espagne…

Les conquêtes de Charlemagne ont porté ses possessions de l’Elbe en Germanie à l’Ebre en Espagne et y ont installé le christianisme. Or, il n’y a plus d’empereur en Occident depuis 476 et l’empire d’Orient est aux mains d’une usurpatrice, Irène. Il semble normal à la papauté de rétablir l’empire au profit de Charlemagne : le jour de noël 800, Léon III couronne Charlemagne empereur à Rome.

Ce nouvel empire est un empire chrétien dont Charlemagne est le chef et le défenseur. Son prestige s’en trouve accru : Haroun el-Rachid, le puissant calife de Bagdad lui envoie des présents et l’empereur d’Orient le reconnaît.