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Statue cube d’Akhimenrou, intendant de la divine adoratrice d'Amon. XXVIè dynastie « saïte » Musée du Louvre. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Le prince de Saïs et de Memphis, Néchao avait crée dans son fief une puissante armée composée de mercenaires grecs, ioniens et cariens, possédant un armement perfectionné. Son fils Psammétique qui lui succède en 664 à Saïs parvient avec cette armée à supprimer la féodalité libyenne et surtout à expulser les garnisons assyriennes du pays. Puis il étend son autorité sur la Thébaïde et fait adopter sa fille Nitocris par la régente de Thèbes, divine adoratrice d'Amon, Shepenoupet II à Thèbes.
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Le groupe de Psammétique I et de sa famille. Musée de Berlin. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
L'Égypte est à nouveau indépendante et gouvernée par des souverains indigènes. Mais les périls extérieurs restent très grands subsistent et le temps de la puissance est révolu. Mais les règnes des Psammétique I (664 – 609), Néchao II, prêtre et Amasis ne marquent pas le déclin de la civilisation égyptienne. On peut même parler de « renaissance saïte » comme par exemple le montre l'extraordinaire statuaire de l’époque. Le prestige du pays reste très grand et il s’ouvre largement aux nouveaux courants qui agitent le monde méditerranéen : les Grecs arrivent en nombre, mercenaires, commerçants ou simples visiteurs. C’est le début de l’hellénisation de l’Egypte, dont le symbole est la fondation de Naucratis. Les souverains Saïtes favorisent les mercenaires grecs, qui avaient porté au trône leur dynastie. Les garnisons grecques vivent la plupart du temps dans des quartiers réservés, séparés de la population indigène. À la suite des soldats, des marchands grecs viennent chercher fortune en Égypte et s'établissent autour des garnisons, avant de se répandre rapidement le long de la vallée du Nil. Amasis concentra les négociants des différentes cités grecques à Naucratis, ville située sur la branche canopique du Nil. Il concède à ce port le monopole du commerce maritime avec la Méditerranée. Cette cité devient une ville franche de l'hellénisme en territoire égyptien, jouissant d'une constitution autonome. Des magistrats appelés « timouques », élus par le peuple, gouvernent avec l'assistance d'un conseil.
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Statue de Petamenhotep, grand prêtre d’Amon, en scribe. XXVIè dynastie. Karnak. Cour de la cachette. 74 cm. Musée du Caire. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Si, d'une part, les Saïtes cherchent dans leur politique intérieure à mettre à profit des énergies nouvelles représentées par les négociants et les mercenaires, grecs et à utiliser les progrès introduits par la civilisation hellénique, ils se montrent par ailleurs très conservateurs en essayant de se rattacher aux traditions nationales de l'Ancien Empire. On vit renaître alors à la cour Saïte des titres de fonctionnaires aussi bien que des formules d'art du temps des « grandes pyramides ». De même sur le plan religieux Psammétique I radicalise la pensée théologique. Le culte des animaux connaît un grand essor. Le Serapeum de Memphis est agrandi pour répondre au développement du culte de l'Apis. La tradition memphite prend le pas sur la théologie enseignée à Thèbes. Memphis devient capitale du royaume tandis que le rôle de Saïs est limité à celui de résidence et de nécropole. La politique et l'économie du pays sont confiées à des hauts fonctionnaires Saïtes. Les souverains Saïtes se montrent des financiers habiles, accroissent leurs ressources en instituant un impôt sur le revenu, avec obligation pour chaque habitant de déclarer au fisc ses moyens d'existence. Ils instituent aussi des taxes sur le commerce et font une première tentative de nationalisation des biens des temples, en remplaçant l'autonomie du clergé par un budget du culte à la charge de l'État.