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Statue de la reine Hatchepsout. Deir el-Bahari. Calcaire peint, 61cm. XVIIIè dynastie. Le Caire. (Site Egypte antique) |
Maâtka Rê Hatshepsout (1479 à 1457 avant J. C.). Thoutmosis III est trop jeune pour succéder à son père. L’ambitieuse Hatchepsout épouse alors son neveu et exerce la régence avant de se faire couronner et prendre la titulature de pharaon. Thoutmosis III n'assume qu'un rôle de corégent dépourvu de pouvoirs. La nouvelle reine justifie cette usurpation en s'inventant une corégence avec son père Thoutmosis I. Ce « texte de la jeunesse d'Hatchepsout » se trouve dans le temple funéraire qu'elle se fait construire à Deir el-Bahari.
La reine s'entoure de hauts dignitaires compétents et dévoués, parmi lesquels l’architecte et intendant Senenmout, chargé de l'éducation de sa fille Neferure et qui sera plus que son architecte, Pouym Rê, deuxième prophète d'Amon, Nehesy, chancelier qui prend la tête de l'expédition commerciale en direction du pays du Pount et Hapouseneb, vizir et grand prêtre d'Amon qui supervise l'essentiel des grands travaux et des expéditions. L'Egypte connaît une période de grande prospérité marquée par une activité commerciale intense en direction de l'Asie, du Sinaï et du Pount. Les frontières s'étendent des cataractes supérieures du Nil en Nubie jusqu'à l'Euphrate en Asie.
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Karnak, cour de la cachette. Statue cube de Senenmout, favori de la reine Hatchepsout. XVIIIè dynastie, granit. Londres, British Museum. (Site Egypte antique) |
L'expédition en direction du pays du Pount, « pays de dieu » à proximité l'Éthiopie actuelle, revêt un caractère essentiellement commercial. Le pays regorge de parfums et d'huiles de sycomore, d'ébène et de bois aromatiques, d'or, d'ivoire, de fourrures et d'animaux. Le trésor rapporté enrichit le temple de Karnak où Hatchepsout fait construire le « Saint des Saints », la « Chapelle Rouge » et deux obélisques « doigts des dieux » dont l'un est encore dressé. Les représentations du deuxième portique du merveilleux temple de Deir el-Bahari, appelé « portique du Pount », retracent les expédions en direction des mines du Sinaï et du Pount.
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Deir el-Bahari : le temple funéraire de la reine Hatchepsout : relief de l’expédition au pays de Pount. (Site Egypte antique) |
Les travaux entrepris durant le règne d’Hatchepsout sont très importants : restauration des monuments détruits par les Hyksos, construction d'une chapelle en grès et de deux obélisques en l'honneur de Khnoum à Eléphantine, aménagement d'une grotte à Spéos Artemidos en Moyenne Égypte consacrée à la déesse Pachet et surtout construction du temple funéraire de la reine à Deir el-Bahari que les Egyptiens nomment « djéser djéserou » (« le magnifique des magnifiques »), taillé dans le roc d'une montagne et composé de trois terrasses.. Hatchepsout fait aménager en outre une tombe entre la Vallée des rois et la Vallée des reines dans laquelle on trouvera un sarcophage en quartzite jaune. Cette construction sera abandonnée après son couronnement et remplacée par une tombe creusée dans la Vallée des Rois.
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Deir el-Bahari : le temple funéraire de la reine Hatchepsout Maâtkarê. (Hatchepsout Maâtkarêè dynastie, 1479-1457). Vue générale. (Site Egypte antique) |
Les circonstances de la mort de la reine restent inconnues, mais l’empressement de son successeur et mari à faire disparaître l'essentiel des traces de son règne plaide pour une disparition violente, probablement lors d'une révolution de palais.