Histoire de l’Egypte ancienne
3.3. La IVè dynastie (2575 - 2465 avant J. C.)
Généralités
Les pharaons
3.3.1. Généralités
3.3.1.1. L’organisation du pays
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Scribe accroupi, dit « scribe de Morgan », IVè dynastie. Dimensions : 41 cm x 51 cm x 31 cm. Musée du Caire. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Le roi, appelé le « dieu bon », dispose de tous les pouvoirs. Snéfrou crée la charge de vizir, également « juge de la grande porte », confiée de façon quasi exclusive à des princes de la famille royale. Le vizir cumule de nombreuses fonctions parmi lesquelles celles de préfet, juge, chancelier, administrateur des finances, rédacteur des décrets royaux. Il est secondé par deux chanceliers, portant le titre de « chef des soldats » et de « directeur des magasins d'armée ». La direction des travaux du roi est assurée par un ministre.
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Guizeh : les grandes pyramides. (Site Egypte antique) |
Un nomarque, choisi en général parmi les fils ou les petits-fils du souverain, dirige chacun des 22 nomes de la Haute-Egypte et les 20 nomes de la Basse-Egypte. « Guide du pays » et « directeur des magasins », chaque nomarque assure la perception des impôts et supervise la justice dans son nome. La justice est rendue par une assemblée de notables dans les villes et par des juges des champs dans la campagne. Il existe une chambre d'appel. Les nomarques sont également responsables de l'entretien des canaux et de l'exploitation des terres.
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Les célèbres « Oies de Meïdoum » font partie d'une scène de capture d'oiseaux au filet, dans le mastaba de Néfermaât et d’Itet. Elles datent de l'époque de Snéfrou (IVè dynastie). Particulièrement frappants sont les tons naturels de la peinture, appliquée sur une couche de stuc couvrant elle-même un enduit de terre. Des plantes d'un vert tendre, aux fleurs rouges, évoquent le paysage des rives d'un étang. 1,73m x 0,28m. Le Caire Musée Égyptien. (Histoire Egypte ancienne) |
La condition sociale des Egyptiens dépend des fonctions exercées. Les courtisans touchent une rente alimentaire quotidienne et disposent souvent du privilège de posséder un tombeau et d'y pratiquer les rites osiriens. Les artisans et les paysans, rémunérés au prorata de leurs productions, financent indirectement les fonctionnaires royaux chargés de les surveiller.
3.3.1.2. La terre
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Buste du prince Ankhaf, fils de roi, vizir et inspecteur des grands travaux de Khéphren dont il supervise la construction de la pyramide. Calcaire polychrome, 51,2cm. IVè dynastie, Guizeh. Boston , Museum of Fine Arts (Histoire de l’Egypte ancienne) |
En théorie, la terre et ses produits (mines) appartiennent au Pharaon. Les terres royales, qui représentent la majeure partie de l'Égypte, sont cultivées par des serfs attachés à la glèbe. En outre, pharaon possède des terres personnelles, dont il fait don soit en faveur d'un dieu, soit en faveur d'un de ses fonctionnaires, ou qu'il constituait en domaines funéraires pour subvenir à l'entretien de sa pyramide et au service de ses offrandes.
Comme la monnaie n'existe pas encore, c'est en nature que la population paye ses redevances et que les fonctionnaires sont rétribués par le roi.
3.3.1.3. La société
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Saqqara : tombe de Nefer et de son père Ka : scène champêtre. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Toute la population sert le roi et les conditions sociales sont déterminées par les fonctions exercées. À la cour, il y a une hiérarchie de courtisans qui touche journellement une rente alimentaire. De plus, Pharaon leur accorde le privilège de posséder un tombeau et le droit d'y pratiquer les rites osiriens.
Dans les villes, les artisans, tout comme les paysans à la campagne, ne travaillent pas pour leur propre compte : le produit de leur activité appartient à Pharaon, qui leur en laisse une part pour leur subsistance.
La classe privilégiée de cette société est celle des fonctionnaires royaux, qui contrôlent le travail des serfs et des artisans.
3.3.1.4. La défense des frontières
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Guizeh : la grande pyramide de Khéops : Vue du nord est. (Site Egypte antique) |
La défense des frontières joue un rôle capital dès la IVè dynastie. Pour être à l'abri des pillards du sud, Neterkhet-Djéser, avait colonisé le pays en amont de la première cataracte, sur une longueur d’environ 24 kilomètres et l'avait organisé en marche. Ses successeurs maintiennent leur contrôle sur ce secteur et renforcent leur présence à l'ouest, à l'oasis de Siwa, qui permet à l'Égypte de communiquer avec la Marmarique, contre les incursions des Libyens. Ils jalonnent les routes qui mènent en Syrie - Palestine de garnisons. L'exploitation des mines du Sinaï en devient alors plus méthodique. On y a trouvé des bas-reliefs commémorant les victoires des rois.
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