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Le ghetto de Konskie

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2. L’établissement du ghetto et les mois de tranquillité

Les informations sur l'établissement du ghetto de Konskie diffèrent. Mais il est presque certain qu'il a été établi progressivement, en tous cas c’est chose faite au printemps 1940, date à laquelle tous les juifs de Konskie sont « relogés ». Le ghetto est divisé en deux parties séparées, l’une dans le secteur de la rue Nowy Swiat et l'autre au centre de la ville, dans le secteur de la rue Zydowska. Les deux parties du ghetto restent ouvertes et des propriétaires polonais non juifs sont autorisés à y rester. Dans ces conditions, les contacts avec la population polonaise, qui allait acheter de la nourriture du côté « Aryen », permettent à la communauté juive de survivre. Ce qui n’empêche pas les arrestations de Juifs sans papiers ni permis…

Au printemps de 1941, le ghetto est fermé et les relations entre les deux parties de la ville sont limités aux heures définies et strictement contrôlées par la police juive. Néanmoins, le contact avec le côté « Aryen » reste relativement facile, car les Polonais non juifs vivent toujours dans le ghetto. De même, l‘application de la peine de mort pour avoir quitté le ghetto illégalement (ordre du chef de la région de Konskie daté du 12 décembre 1941) n'augmente pas leur isolement ni ne réduit leur niveau de vie, car la punition n’est pas appliquée dans les faits. Grâce à des dessous de table, la police allemande libère même des juifs attrapés hors du ghetto sans permis ou sans leurs brassards.

Le ghetto est terriblement surpeuplé : il contient presque 7.500 personnes, dont 2.000 sont des réfugiés ou se sont sauvés de Lodz, de Plock, de Varsovie... Les gens de Lodz arrivent entre 1939 et 1940, et 1.200 personnes de Plock en février 1941. Les Juifs de Konskie ne voient pas d’un très bon œil ces réfugiés qui viennent augmenter l’encombrement de leurs logements, font grimper les prix des denrées alimentaires et pèsent sur l'appauvrissement économique. Le Judenrat créé une cantine publique pour les indigents et un orphelinat qui prend en charge 250 enfants… Quelques juifs survivent en vendant les restes de leurs biens, d'autres de la contrebande. Les propriétaires de divers ateliers travaillent illégalement pour leurs clients « Aryens » et pour les autorités allemandes qui pour leur approvisionnement dépendent des artisans Juifs (boulangers, cordonniers, plombiers...) Une partie non négligeable de la population juive travaille dans les complexes industriels de la ville, particulièrement les fonderies. En juin 1942, ils fournissent 420 ouvriers spécialisés... Les juifs travaillent également dans les fermes et les domaines agricoles de la région désormais dans des mains allemandes. Dans le plus grand de ces domaines, appartenant à la « Deutsche Feitung », travaillent 200 jeunes juifs. Chaque jour les ouvriers se rendent par groupes sur leurs lieux de travail, accompagnés par des gardes. Les Juifs sont harcelés pour que le travail forcé soit effectué dans la ville de Konskié et ses environs. On connaît même le cas où des juifs ont été envoyés dans le camp de travail de Hrubieszow, mais pour peu de temps, car les établissements allemands de Konskie réclament leur retour.

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