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Alsace : l’Alsace au temps des « malgré nous »

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4.3. Les réactions du régime de Pétain

L’annexion de l’Alsace n’est cependant pas une intégration pure et simple au Reich. Ainsi les Alsaciens sont des « Volksdeutsche » et non des « Reichsdeutsche ». Hitler veut sans doute dans un premier temps ménager le maréchal Pétain, duquel il entend obtenir la collaboration d’une France elle aussi mise au pas par un régime « de Vichy » aux bottes des Allemands.

Vichy, parfaitement au courant de ce qui se passe en Alsace, proteste contre cette annexion de fait. Le 3 septembre, le général Paul Hunzinger chef de la mission officielle auprès de la Commission d’Armistice à Wiesbaden, remet une note officielle du gouvernement de Vichy protestant contre la politique d’annexion du Reich en Alsace-Lorraine.

Note remise le 3 septembre 1940 au général von Stülpnagel, président de la commission allemande d'armistice, par le général français Hunzinger. (In « La délégation française auprès de la commission allemande d'armistice, t. 1, Paris, 1947, pp. 239-241 »).

«Mon Général,

D'ordre de mon Gouvernement, j'ai l'honneur de vous transmettre la déclaration suivante :
Depuis l'entrée des forces allemandes dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle, les autorités allemandes d'occupation ont pris un grand nombre de mesures qui ont pour effet de priver la France de ses droits de souveraineté sur ces territoires.

Parmi ces mesures, le Gouvernement français ne veut citer que les suivantes:

  1. Les Préfets, Sous-Préfets et Maires, ainsi que nombre de fonctionnaires d'origine non locale ou dont les tendances passaient pour suspectes, ont été évincés de leurs sièges respectifs ;
  2. Monseigneur Heinz, évêque concordataire de Metz, a été chassé .de son diocèse. Plusieurs membres du clergé, tant séculier que régulier, ont été également expulsés sous le prétexte qu'ils étaient de langue ou de mentalité française;
  3. Monseigneur Ruch, évêque concordataire de Strasbourg, s'est vu interdire l'accès de son diocèse et, par voie de conséquence, la reprise de son ministère
  4. M. Joseph Burckel a été nommé, le 7 août dernier, Gauleiter de Lorraine, et M. Robert Wagner, Gauleiter d'Alsace. La première de ces provinces a été rattachée au Gau de Sarre-Palatinat, et la seconde à celui de Bade;
  5. L'Alsace et la Lorraine ont été intégrées dans l'Administration civile de l'Allemagne. La frontière et la police douanière ont été portées à la limite occidentale de ces territoires;
  6. Les chemins de fer ont été incorporés dans le réseau allemand;
  7. L'administration des Postes, Télégraphes et Téléphones a été prise en mains par les Postes allemandes, qui substituent graduellement au personnel en place leur propre personnel;
  8. La langue française est éliminée tant de la vie administrative que de l'usage public;
  9. Les noms des localités sont germanisés;
  10. La législation raciale de l'Allemagne est introduite dans le pays et, à la faveur de cette mesure, les Israélites sont expulsés, ainsi que ceux des nationaux que l'Autorité allemande tient pour des intrus;
  11. Seuls, les Alsaciens et les Lorrains qui consentent à se reconnaître comme étant de souche allemande sont admis à réintégrer leur foyer;
  12. Le patrimoine des associations de caractère politique et des Juifs est frappé de confiscation, de même que les biens acquis, postérieurement au 11 novembre 1918, par les Français.

Rien n'illustre mieux l'esprit qui anime ces mesures, en elles-mêmes arbitraires, que les paroles prononcées publiquement le 16 juillet, à Strasbourg, par M. Robert Wagner. Faisant état de l'élimination en cours de tous éléments de souche ou de nationalité étrangère, ce haut fonctionnaire affirmait que le dessein de l'Allemagne était de régler une fois pour toute la question d'Alsace.

Une pareille politique, qui ne saurait être le fait d'organes d’occupation subordonnés, équivaut à une annexion déguisée, et est formellement contraire aux engagements souscrits par l'Allemagne à Rethondes.

En effet :

C'est avec la France entière, dans ses frontières de l'état de 1939 que l'Allemagne a signé la Convention du 22 juin 1940. C'est l'intégrité de la France entière que l'Allemagne a comprise dans la Convention d'Armistice, en précisant que le Gouvernement français avait le droit d'administrer les territoires occupés et non occupés, sans limitation territoriale aucune.

Fort de son droit, le Gouvernement français élève une protestation solennelle contre les mesures prises, en violation de la Convention d'Armistice, à l'égard des départements Alsaciens et Lorrains et leurs populations, et qui constituent une annexion de fait de ces territoires...

Veuillez agréer, mon Général, l’assurance de ma haute considération.

Hunzinger »

Il n’y aura aucune réaction de la part des autorités allemandes. Ni à cette démarche, ni aux démarches entreprises ultérieurement, d’ailleurs de plus en plus faibles…



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