Struthof, camp de concentration nazi
4.2. Kommandos externes
Le premier kommando extérieur du KL Natzwiller est celui d’Obernai, ou arrivent 200 détenus du camp principal. Jusqu’a` l’ouverture du dernier, le Kommando Offenburg en avril 1945, 70 autres Kommandos sont créés, de chaque côté du Rhin.
Les camps de concentration de Bade-Wurtemberg |
Les kommandos les plus nombreux apparaissent à la fin de 1943 et surtout en 1944, du fait de la mobilisation de toutes les forces existantes et résiduelles au profit de l’économie et de la production de guerre, dans un dernier sursaut qui est sensé apporter la victoire finale au Reich. A partir de mars 1944 les détenus ne passent plus jamais par le camp principal.
Il existe différentes catégories de Kommandos, selon leur destination et leur fonctionnement :
- Les premiers Kommandos sont affectés au service de la SS : Obernai (école féminine de transmissions), Peltre près de Metz (service des chevaux), Metz (école de transmissions et terrain d’aviation), Cernay (camp d’instruction pour recrues SS non allemandes), Ellwangen (service dans une caserne), etc.
- L’énorme complexe de la vallée du Neckar, rattaché au projet «Wüste », qui rassemble autour de Balingen sept Kommandos, spécialisés dans la production de carburant à partir de schistes bitumineux (« Schiferöl »), Le Reich ayant un besoin vital de carburant.
- D’autres enfin sont enterrés : exploitation de mines, creusement et transformation de galeries en usines souterraines : Urbès, Sainte-Marie-aux-Mines, Thill (seule extension concentrationnaire implantée en France occupée), Neckarelz, Neckargerach, Vaihingen, Leonberg, Kochem…
Vaihingen, Kommando de Struthof, à la libération |
Les kommandos les plus célèbres sont Dautmergen, Erzingen, Schörzingen, Frommern, Bisingen, Spaichingen, Kochem dans le Wurtemberg, Bischoffsheim, Cernay, Colmar, Urbès en Alsace, Peltre, Longwy-Thil en Lorraine (fabrication de V2 entre mars et octobre 1944).
Vaihingen, Kommando de Struthof, à la libération |
Les effectifs des Kommandos sont très variables : trois hommes à Neunkirchen, mais 10 000 dans le groupe « Wüste ». En général, ces Kommandos regroupent chacun entre 200 et 400 détenus, sauf ceux de Dautmergen et Schörzingen, qui en emploient plusieurs milliers. L’organisation interne se fait, là comme ailleurs, selon la double hiérarchie : administration SS et auto-administration des détenus par les responsables désignée par les SS. Le logement varie selon les cas : à Peltre, les 50 hommes du Kommando sont hébergés dans l’ancienne ferme du village ; à Neckarelz I et Mannheim, ils occupent une école, alors qu’à Francfort c’est un hangar qui sert à leur hébergement.
Vaihingen, Kommando de Struthof, à la libération |
Le personnel d’encadrement et le comportement des gardiens est un facteur déterminant en ce qui concerne l’espérance de vie des détenus ; les sous-officiers qui se retrouvent affectés à l’encadrement de ces Kommandos sont souvent frustrés dans leur carrière et abusent de leur pouvoir, se montrant souvent d’une cruauté féroce, tel Erwin Dold qui, à Haslach puis à Dautmergen, va se montrer particulièrement violent et de brutal.