Les camps de concentration de Lublin
3. Rue Lipowa
Le camp de travail forcé de la rue Lipowa (Lindenstraße 7, durant l’occupation la rue est rebaptisée rue des Tilleuls) est créé en octobre 1939 sur ordre d’Odilo Globocnik. 200 Juifs de Lublin sont forcés de transformer l’ancien terrain de sport de « l’association sportive de l’Académie » en un camp de prisonniers de guerre. Des baraques pour travailleurs manuels sont construites. Ce camp est prévu pour enfermer des prisonniers de guerre polonais juifs, capturés lors de la campagne de Pologne. Quelques milliers de PG polonais juifs et de civils sont donc internés dans le camp. Entre le printemps et la fin de l’année 1940, 3 200 prisonniers sont libérés. Mais les Juifs habitants la Pologne occupée par l’Union Soviétique et qui se trouvaient dans la partie Allemande au moment du partage sont obligés de rester. Ils obtiennent de l’aide de la communauté juive de Lublin, qui propose même d’accueillir ces Juifs chez eux. Pour cette raison la plupart des internés peuvent quitter le camp en juillet 1940.
Du 14 août au 7 septembre 1940 le camp est un camp de transit pour des détenus juifs du travail : plus de 15 000 Juifs y passent pour être transférés dans divers camps de travail du district de Lublin. En 1940 le consortium SS DAW (Deutsche Ausrüstungswerke) prend le camp en main. La « DAW Lindenstrasse » produit des articles en bois, fabriques par des Juifs avec les machines les plus modernes. Mais il y a aussi des ateliers de confection, de cordonnerie, de sellerie, de teinture et d’impression. En février 1941 il y a environ 3 000 juifs dans le camp et certains d’entre eux sont employés pour construire le camp de concentration de Majdanek. Les Juifs de la rue Lipowa sont pour partie envoyés dans d’autres camps de travail, tout comme des juifs d’autres camps viennent travailler à Lipowa.
Les équipes de surveillance SS sont formées de « Trawnikis » venant de Majdanek. Le commandant du camp est le SS-Sturmbannführer Hermann Dolp. Les conditions de vie des travailleurs sont dures : de petits manquement au règlement du camp sont souvent punis de mort. Pour un Juif qui arrive à fuir, 10 autres sont pendus. De temps en temps ont lieu des sélections qui expédient à Majdanek des groupes entiers d’inaptes au travail…
Le 17 août 1942 quelques centaines de détenus doivent être déportés à Majdanek. Mais les cordonniers se défendent et attaquent les gardiens avec leurs couteaux. De nombreux SS sont blessés et quelques uns tués. Mais la rébellion est matée et les Juifs qui ne sont pas immédiatement tués sont envoyés à Majdanek. Durant l’existence du camp une organisation de résistance est très active, menée par Roman Fiszer. En hiver 1942 – 1943 environ 400 Juifs parviennent à s’échapper. La plupart d’entre eux seront repris et fusillés. Environ 150 réussissent à atteindre les forêts environnantes, à former deux groupes et a intégrer en fin de compte le mouvement des partisans « Gwardia Ludowa ».
Après la révolte de Sobibor le 14 octobre 1943 Himmler décide l’extermination de tous les Juifs encore vivant dans les camps du district de Lublin. C’est l’« Aktion Erntefest », qui du 3 au 4 novembre voit l’extermination de plus de 40 000 Juifs. Le 3 novembre 1943 les 2 500 Juifs restant de la rue Lipowa effectuent leur dernier trajet qui les mène à Majdanek. Ils tentent vainement de s’échapper…
Plus tard le camp devient un camp annexe de Majdanek. De plus petits groupes y travaillent encore. En février 1944 arrivent à Lipowa 500 détenus non juifs de divers camps de concentration d’Allemagne. Le 22 juillet 1944 le camp est supprimé, et les 229 derniers détenus sont envoyés à Auschwitz.
Aujourd’hui reste du camp quelques fondations en béton et un pan de mur…
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